L'idée du film a mûri dans l'esprit du réalisateur pendant près de 16 ans. Une période mouvementée dans l'histoire du Liban qui lui a permis de construire un véritable message de paix dans le film : "Depuis le succès du film dans mon pays, pour beaucoup de Libanais, Bosta est devenu, avant tout un film qui incarne la génération du renouveau. Bosta c'est notre envie de vivre. Mais le Liban est à nouveau en ruine et je reste sans voix. A peine avais-je fini mon film que celui-ci est devenu un document historique; certains lieux filmés ont été bombardés et n'existent plus. A tous ceux qui pensent que la guerre au Liban est une fatalité, un cycle infernal, à jamais répété sur cette terre. Je dis non ! J'ai voulu le dire de façon légère au travers de mon film Bosta."
Le titre du film, Bosta, signifie "Autobus" en arabe. Il fait référence au déclenchement de la guerre en 1975 suite à un massacre dans un bus.
Le Dabké est la musique traditionnelle libanaise. Particulièrement festive, elle est censée représenter l'identité du Liban. Le réalisateur, Philippe Aractingi, a souhaité en adopter une version moderne pour les besoins du film, pour cela il a fait appel à deux musiciens anglais, Martin Russell et Simon Emmerson.
Le réalisateur explique ses choix artistiques : "Après toute une vie passée à faire des documentaires, après des années d'exil en France, j'avais envie, de raconter une histoire légère, d'oublier la guerre que j'avais trop souvent filmée. Epris de cette profusion étonnante de vitalité, j‘ai décidé de raconter les personnages que je rencontrais. Des personnages méditerranéens, hauts en couleur : la corpulente Arzé, la frivole Vola ... Tout un univers un peu "kitsch oriental", parfois un peu absurde, mais toujours plein de vie !"
Malgré l'aspect festif du film, le réalisateur et scénariste tenait aussi à montrer l'ombre qui plane sur la jeunesse locale : "Un jour, j'ai compris que derrière l'énergie de cette jeunesse libanaise qui se déhanchait, derrière cette apparente profusion, se cache une forme de survie. Un leurre nécessaire pour contrecarrer le poids d'une souffrance cachée. La guerre les hante encore, elle est la moitié de leur vie ! Il fallait donc faire un film juste par rapport à ce que nous sommes. A la fois gais, et tristes."
Le tournage s'est déroulé au Liban pendant près de 50 jours.
Bosta a terminé l'année 2006 à la première place du box-office libanais avec un total de 140 000 entrées