A chaque aube je meurs : les secrets du tournage

Si ses deux acteurs principaux, James Cagney et George Raft, sont familiers de la thématique de la prison et ses gangsters, le metteur en scène William Keighley n'est pas en reste. Pour preuve, le film de prison de femmes Ladies they talk about (1933) qu'il a réalisé en compagnie de Howard Bretherton, se déroulant au très cinématographique pénitencier de San Quentin, non loin de San Francisco (et donc de celui d'Alcatraz).

Cela peut paraitre étrange, mais A chaque aube je meurs est le film américain préféré du dictateur Joseph Staline...

Adapté du roman éponyme de Jerome Odlum et faisant partie des nombreux films policiers produits par la Warner dans les années 1930, A chaque aube je meurs fut un véritable carton au box office, et est toujours considéré par les fans de films de gangsters comme une référence en la matière...

Avec plusieurs titres incontournables des années 1930, dont A chaque aube je meurs, The Big House (1930), Le Code criminel (1931), Je n'ai pas tué Lincoln (1936) ou Le Révolté (1937), le thème de la prison dans le cinéma américain était donc déjà très à la mode à l'époque, notamment à travers les films de gangsters.

A chaque aube je meurs, dont l'intrigue se situe grandement en prison, est emblématique de ces films policiers et dramatiques s'étant multipliés durant les années 1930 aux Etats-Unis. Avec des titres aussi évocateurs que L'Ennemi public (1931) ou Les Anges aux figures sales (1938), pour ne citer que ceux-ci, le comédien James Cagney en est sans nul doute le plus grand représentant.

La thématique du prisonnier injustement accusé et glissant vers la criminalité une fois derrière les barreaux est une constante répandue au cinéma, et plus précisément dans les films policiers américains des années 1930. Pour appuyer cette logique, nous pouvons par exemple citer Paul Muni dans Je suis un évadé (1932), dont le personnage, qui a été condamné à tort, se voit dans l'obligation de commettre des actes illégaux - dont plusieurs évasions et vols - qu'il n'aurait pas fait si la justice ne s'était pas trompée... Nous sommes donc bien loin d'un héros à la Paul Newman dans Luke la main froide (1967), dont le comportement criminel est à rattacher au fait qu'il s'ennuie !