Horton est l'une des nombreuses histoires nées de l'imaginaire débridé de Theodor Seuss Geisel, alias le célèbre Dr. Seuss. Spécialiste des histoires pour enfant, on lui doit notamment "The cat in the hat", adapté au cinéma en 2004 sous le titre du Chat chapeauté, avec Mike Myers dans le rôle-titre. L'une de ses plus célèbre création est le personnage du Grinch, porté à l'écran en 2000 par Ron Howard avec Jim Carrey. Ce prolifique auteur fait partie des écrivains les plus lus aux Etats-Unis.
Horton est la quatrième création des studios Blue Sky. C'est à eux que l'on doit les (més)aventures de Scrat, l'écureuil préhistorique le plus malchanceux de L'Age de glace en 2001, ainsi que sa suite. En 2005, ils signent Robots, qui fait un véritable carton puisque le film d'animation récoltera plus de 260 millions de dollars de recettes dans le monde. Parallèlement aux aventures de l'éléphant Horton, le studio a mis en chantier dès 2007 un troisième volet à L'Age de glace, baptisé L'Age de Glace 3 : l'Aube des dinosaures.
L'idée de porter sur grand écran l'histoire de Horton est née en 2003, lorsque Christopher Meledandri, alors président de Twentieth Century Fox Animation, contacte la veuve du Dr. Seuss, Audrey Geisel, pour lui parler de son idée de créer un film d'animation en images de synthèse tiré de "Horton Hears a Who !". Très soucieuse de préserver l'héritage de l'univers délirant créé par son mari, celle-ci a d'abord été réticente à ce projet. Les studios Blue Sky ont alors décidé de lui montrer leurs précédentes créations : L'Age de glace, sa suite, ainsi que Robots. Pour achever de la convaincre, Christopher Meledandri a demandé à Mike De Feo, qui dirige le département sculpture de Blue Sky, de réaliser une sculpture d'une scène clé du livre, dans laquelle le Maire brandit son fils Jo-Jo au-dessus de sa tête. Il s'est avéré que c'était l'une des scènes préférées d'Audrey Geisel.
Réputé pour avoir un visage très expressif et élastique, Jim Carrey a littéralement inspiré l'équipe technique du film. La bouche d'Horton était en effet beaucoup plus petite que celle du résultat final. Les animateurs et les graphistes ont donc calés leur travail après l'enregistrement du doublage, en redessinant la bouche de l'éléphant afin de mieux synchroniser les mouvements labiaux. Une contribution de l'acteur que Jimmy Hayward, l'un des deux réalisateurs du film, a tenu à saluer : "Jim se met tout entier au service du personnage qu'il interprète, quel qu'il soit. Il a incarné Horton non seulement verbalement, mais physiquement, exactement comme il l'aurait fait devant une caméra. Il nous a offert de merveilleuses références visuelles pour le jeu d'acteur numérique de Horton. Horton s'est nourri de tout ce que lui a offert Jim."
En 1942, les toutes premières aventures de Horton furent adaptées en dessin-animé sous le titre de "Horton Hatches The Egg" réalisé dans les studios Warner. En 1970, le grand dessinateur Chuck Jones signe une nouvelle adaptation de Horton Ears a Who pour la télévision.
Afin de rendre le plus élastique possibles les corps des personnages, en particulier ceux d'Horton et du maire, l'équipe du film a eu recours à une technique baptisée "squash-and-stretch". Dans l'animation traditionnelle 2D, le "squash-and-stretch" donne aux personnages de l'élasticité et du mouvement. Un très bon exemple de l'usage de cette technique est la scène où Horton doit traverser le pont en bois, en gonflant sa trompe comme un ballon. Les animateurs ont également utilisé le "squash-and-stretch" pour un " effet de traînée ", lorsque par exemple la jambe d'un personnage bouge si rapidement qu'elle semble devenir floue et se multiplier.
Avant de commencer à matérialiser l'univers délirant de Zooville, les réalisateurs Jimmy Hayward et Steve Martino se sont d'abord rendus à la bibliothèque Geisel, qui se trouve sur le campus de l'Université de San Diego, en Californie. C'est ici que sont stockés toutes les archives du Dr. Seuss : manuscrits, croquis et dessins préparatoires, anotations personnelles, et même des sculptures réalisées par l'auteur lui-même. Steve Martino raconte : "J'ai été impressionné par certaines sculptures que Seuss avait réalisées, qui montraient quelle direction suivre pour transposer ses idées en trois dimensions. Nous avons aussi découvert des références à des couleurs, des formes et des textures que nous avons intégrées au film. [...] En étudiant le travail du Dr Seuss pour nous en inspirer, nous avons tendu vers une " exagération seussienne " traduite en langage visuel. Par exemple, lorsqu'il a fallu " brosser " numériquement les cheveux des Zous, nous nous sommes demandés comment le faire "à la Seuss".
L'ouïe joue un rôle clé dans l'histoire. "Le concept central du film est que les deux personnages principaux ne se rencontrent jamais" explique Jimmy Hayward; "ils ne peuvent que s'entendre l'un l'autre. Chacun doit croire ce qu'il entend. Et ça, c'est une idée de départ fantastique en termes de son !". Aussi la production a-t-elle demander au réputé Randy Thom de s'occuper des bruitages. Ce dernier a notamment travaillé sur L'Etoffe des héros, Les Aventuriers de l'Arche perdue, Les Indestructibles ou encore Ratatouille.
Avant d'officier pour la première fois en tant que réalisateur sur Horton, Jimmy Hayward a longtemps oeuvré au sein des studios Pixar. Il a notamment travaillé au département animation sur 1001 Pattes, Toy Story et sa suite, ainsi que Monstres & Cie. Quant au co-réalisateur Steve Martino, il a entre-autre travaillé au département artistique sur le long métrage d'animation Robots, en 2005.
Dany Boon joue souvent les doubleurs pour les films d'animations. On devrait prochainement le retrouver dans Mia et le Migou, le nouveau film d'animation du réalisateur de La Prophétie des grenouilles. Il est également apparu vocalement dans Gang de requins, Le Manège enchanté et Cendrillon & le prince (pas trop) charmant.
Lors de la première mondiale du film, présenté à Los Angeles au mois de mars 2007 en présence de toute l'équipe, dont Jim Carrey et Steve Carell, un groupe de militants anti-avortements est venu perturber le déroulement des festivités, envahissant même le tapis-rouge, ce qui n'a pas manqué de provoquer la colère du public, venu nombreux et surtout en famille. La raison d'une telle manifestation ? La plupart des groupes et Lobbies anti-avortements, par ailleurs puissants aux Etats-Unis, ont repris à leur compte l'un des credos de Horton : "a person is a person, no matter its size", que l'on peut littéralement traduire par : "une personne est une personne; peu importe sa taille".