Ne vous fiez pas au synopsis, Bamako n'est qu'un cri du coeur, qui est à la fois révoltant, émouvant et touchant. Abderrahmane Sissako le retranscrit avec un réalisme saisissant !
Entre colère et désarroi, entre cri et utopie, Bamako nous montre d'une étrange façon, le procès opposant la Banque Mondiale et le FMI à des civils maliens qu'ils accusent d'appauvrir et d'assécher encore plus l'Afrique, car en réclamant leurs dettes, ils ne font qu'empirer le mal être qui règne sur ce pays. Un peuple maintes fois pillé, et à qui il ne leur reste plus rien. En devant rembourser les dettes à des pays plus riches, ces pays sous développés se privent de moyens, de structures, d'enseignement, de médicaments, de soins, etc . N'ayant pas d'autre choix que de réduire leurs dettes, ces pays auront réussi à sombrer encore plus dans la déchéance, et tout cela à cause de qui ? A cause des pays développés, qui pillent leur ressources et les appauvrissent plus qu'ils ne le sont !
Au cours de ce procès, on rencontrera des personnages étonnants, touchants, comme ce vieux paysan venu chanter devant les juges et les magistrats. C ‘est sans aucun doute l'une des plus belles scènes du film, à la fois émouvante, et transcendante. Il est venu interrompre l'audience pour crier haut et fort son indignation. Il chante et crie, sans qu'aucun spectateur ne sache ce qu'il peut dire, mais cela ne nous empêche pas d'arriver à comprendre le sens de la scène, que tout ceci est un cri de rage, une rébellion contre un système abusif, si bien qu'à la fin, on a l'impression de s'être pris une grande claque en pleine figure !
Des films de ce genre, au cinéma, il en existe très peu, ou ne sont pas assez montrés au public, pas assez plébiscités, on ne leur donne pas la chance d'exister. Ce qui fait qu'au bout du compte, une simple minorité de personnes auront pu voir ce film, et c'est fort dommage. Car ce film véhicule des messages que n'importe quelle personne devrait être en droit d'entendre !