Avec ses mèches acérées, les deux billes noires et luisantes de ses yeux, ne se déplaçant jamais sans le fourreau de son sabre dans le dos, qu'elle dégaine d'une manière inimitable et dynamique, Saya concentre et aimante tout. Sa silhouette droite, jupe plissée, uniforme d'écolière, socquettes blanches, et ses regards mélancoliques dessinent très bien son personnage très déterminé, très seul, très triste, tendu vers un but unique : retrouver ONIGEN. Un univers envoutant, une bande son qui souligne à merveille la mélancolie et la quête solitaire de Saya, des décors superbes, TOKYO en 1970, des jeunes gens de sortie dans les ruelles sous la pluie, le métro, une base américaine, quelques belles voitures [dont une Peugeot], très belle image, soignée selon la séquence, dominante rouge, forcément, frôlant le sépia parfois même, flashback et retour émouvant et finement distillés. Ce qui signe la réussite des scènes de combat, c'est que là où d'ordinaire la célérité brouille l'image, ici l'on voit nettement les attitudes et les expressions de Saya au cœur de l'action, délivrés magnifiquement avec une précision tranchante et en même temps sensible, eh oui ! à chaque fois différente par une Gianna infiniment douée et magnétique, couvrant toute la gamme de la ténacité, de la tristesse, de la solitude avec une subtilité qui trouve son acmé et son foyer cette fois ci dans ses cris et ses pleurs, lors de la formidable rencontre avec ONIGEN. Les critiques au sujet des effets spéciaux "ratés" rappellent les attaques des critiques d'art lorsque les indépendants apparurent à l'âge des manufactures et de la fabrication mécaniques des choses. Ces démons désuets finissent de donner à ce film tout son charme je trouve ; chercher du réalisme ici est stupide. Mon seul bémol est le personnage de Michael et ses nettoyeurs : c'est comme si Jean Reno déboulait dans ce film, qui bien méritait mieux pour donner son caractère mythique à cette histoire de guerre ancestrale contre ces Blood sucker