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    L'Etrangère
    Anecdotes, potins, actus, voire secrets inavouables autour de "L'Etrangère" et de son tournage !

    Vu à Locarno

    L'Etrangère a été présenté en compétition au Festival de Locarno en 2006, dans le cadre de la section Cinéastes du présent.

    L'art de vivre

    La cinéaste précise ses intentions : "Je voulais montrer comment se retrouver face à une oeuvre d'art peut être aussi important dans une vie que de rencontrer quelqu'un, comment certaines oeuvres influencent nos vies. Pour cela, j'ai choisi de montrer un personnage qui retrouve son chemin, qui se reconstruit au travers de ses rencontres artistiques, grâce à un livre, un opéra, un tableau (...) J'ai toujours eu l'impression que lorsque l'on éprouve une vraie passion pour une oeuvre d'art, on a le sentiment de se rapprocher de l'artiste, de sentir sa présence, ce qui peut parfois aider, permettre d'avancer dans sa vie."

    La réalisatrice

    L'Etrangère est le premier long métrage de Florence Colombani. Née en 1979, elle se partage entre écriture et 7è art : critique cinéma au Monde, puis collaboratrice du Monde 2 et du Point, elle a également publié un ouvrage sur Kazan (Elia Kazan, une Amérique du Chaos en 2004) et un autre consacré à Proust et Luchino Visconti (Proust-Visconti, histoire d'une affinité élective" en 2006).

    L'opéra, art total

    L'héroïne de L'étrangère est bouleversée par un opéra. Florence Colombani explique pourquoi elle a choisi cette forme d'expression artistique plutôt que le cinéma par exemple : "Pour moi, c'est vraiment l'art total car tous les sens sont concernés. La musique nous emporte corps et âme, elle nous englobe et avec elle, le chatoiement des couleurs, l'émotion de l'histoire.". Mais elle ajoute : "En même temps, j'aime tout autant le cinéma que l'opéra et la façon dont je filme l'opéra, notamment au début, avec ces cartons qui résument l'histoire du "Chevalier", évoque le cinéma muet."

    L'important, c'est la rose

    Florence Colombani parle de ce qui la touche particulièrement dans Le Chevalier à la rose de Strauss : "(...) j'ai toujours été très émue par (...) ce triangle amoureux, cette femme, la Maréchale, qui, avec une sublime générosité, laisse partir son amant, l'offre à une autre. C'est un acte bouleversant qui transcende les sentiments de jalousie et de possessivité plus souvent associés à la passion amoureuse." " Le Chevalier à la rose m'a accompagnée toute ma vie", note de son côté la cantatrice Charlotte Hellekant. "C'était l'opéra préféré de mon père. Il le mettait souvent à fond dans la maison pendant que nous, les enfants, nous essayions désespérément de dormir ! Cet opéra n'a jamais cessé de m'émouvoir aux larmes. Le livret est magnifiquement humain et la musique est un absolu de beauté, j'emploierais même le mot orgasmique !"

    A propos d'Henry

    Avec Le Chevalier à la rose, l'autre oeuvre-clé de L'Etrangère est The Portrait of a Lady d'Henry James (Sophie appartient à une troupe de théâtre amateur qui en monte une adaptation). Cet ouvrage avait donné lieu à un film signé Jane Campion en 1996. Plus largement, l'écrivain new-yorkais du XIXe siècle a souvent inspiré le cinéma, citons L'Héritière de William Wyler, Les Innocents de Jack Clayton Les Européens, The Bostonians et La Coupe d'or de James Ivory et, en France, La Chambre verte de Truffaut, Les Ailes de la colombe de Jacquot ou encore L'Elève d'Olivier Schatzky. "(...) j'ai commencé à dévorer son oeuvre après avoir vu La Chambre verte qui est un film sublime", confie d'ailleurs la cinéaste. Mais très souvent, les adaptations de James sont très fidèles à la lettre de l'oeuvre, sans l'être à l'esprit. Ce sont des films un peu empesés, en costumes, avec des décors somptueux, qui manquent d'âme. J'avais envie de voir si l'univers de James passerait l'épreuve du contemporain."

    Chant d'honneur

    Florence Colombani tenait à faire appel à de véritables cantatrices et non à des actrices car, dit-elle, "je ne supporte pas de voir dans les films des acteurs se contenter d'ouvrir la bouche pour produire des sons sublimes. C'est beau de voir quelqu'un chanter véritablement, de voir sa gestuelle épouser le chant, son corps exprimer la musique, comme en danse finalement". On retrouve donc dans le film des grands noms de l'opéra, comme la contralto Charlotte Hellekant ou la soprano Mireille Delunsch, qui a notamment chanté dans La Tour d'écrou de Britten, La Traviata de Verdi ou encore le Don Giovanni monté par le réalisateur Michael Haneke en 2005. La cinéaste a également travaillé avec le chef d'orchestre Edward Gardner, directeur musical de l'English National Opera de Londres.

    La valse des titres

    Au départ, le film avait pour titre Take this Waltz.

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