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Flavien Poncet
237 abonnés
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5,0
Publiée le 8 août 2013
Cinématographie, art du temps. Au travers de «Die Grosse Stille» (Allemagne, 2005), Philip Gröning stagne les secondes, mais plutôt que de les cristalliser dans une vaine contemplation de sublimement, le cinéaste allonge les secondes, les dilue dans le temps. Cette évaporation temporelle, non sans rappeler étrangement les haïkus japonais, se dispense d’ennui par la vie qui emplit le documentaire. Effectivement, si l’œuvre se déplace en de longs plans, illustrant des déplacements internes pesés, ce n’est pas par dévotion d’ennui mais par soucis de vitalité. Les couloirs du monastère, souvent mis en forme comme des galeries canalisant le temps, sont les principaux lieux de juxtaposition de la vie cléricale. Néanmoins détrompez-vous, le film de Gröning ne prétend jamais peindre le portrait de ces hommes entièrement sacrifié à l’ascétisme chrétien. C’est bien le temps et son observation qui semble primer. Ainsi, les instants devenant l’objet d’une belle et intéressante effigie, chacun des mouvements se fait icône, chacun des gestes devient liturgiques. Et pourtant, rien de solennellement précieux, c’est un quasi travail anthropologique qui est mené là. C'est-à-dire que le cinéaste capte ce milieu non pas comme un étrange lieu extraordinaire mais dans son cadre le plus simple et le plus commun. Si le témoignage murmuré de cette micro-société religieuse est concentré avec beaucoup de maestria sur l’enjeu du temps dans un tel décor, les plans bucoliques, innocemment contemplatifs sont des juxtapositions un peu simplettes de l’effet du temps (que Ferran use bien mieux dans «Lady Chaterley»). Hormis ce point, il faut mettre en exergue la valeur expérimentale que comporte indéniablement le film. Jeu sur le temps, accéléré puis ralentis, malléabilité des moments, c’est pour cette raison que ce documentaire est plus cinématographique qu’un très grand nombre de fictions pyrotechniques et «époustouflantes».
Je ne suis même pas dubitatif ou perplexe, j'ai juste l'impression d'avoir perdu mon temps... et je l'ai perdu... Si le sujet était passionnant, forcément, un groupe de moines, qui ont fait plus ou moins voeux de silence, du moins ça parle très très peu dans le film, qui dure 2h40... il y avait moyen de montrer une certaine communion avec Dieu, une spiritualité... ou que sais-je...
Godard disait que si on filmait le visible on faisait un téléfilm... voilà un téléfilm... Un comble pour un film sur des moines... réussir à ne pas rendre son film un temps soit peu spirituel... il fallait réussir.
Alors oui, du coup les 2h40 semblent très longues... parce qu'il ne se passe rien, mais surtout le film ne raconte rien, il ne prend même pas la peine d'ancrer dans la durée des longues scènes de la vie quotidienne. J'aurai bien vu un repas filmé en entier avec le moine qui fait la lecture pendant ce temps...
Avec ses quelques gros plans, on sent que le réalisateur a tenté de faire un truc, de montrer l'homme, mais ça ne marche pas... Vu qu'il n'y a pas de personnages (oui c'est un documentaire, mais il n'empêche !). C'est l'exemple même du film qui rate ce qu'il entreprend à tous les niveaux. Et c'est franchement dommage, parce que encore une fois, il y a moyen d'émouvoir au plus profond n'importe qui avec un sujet pareil... Mais il faut de la maestria, savoir s'effacer derrière son sujet...
Peut-être qu'un type comme Depardon en aurait fait un chef d'oeuvre... Gröning en a fait un calvaire !
C 'était l'un des films « événements » de 2006, il est peu dire que nous ne sommes pas loin de la méprise la plus totale. Non pas que la sincérité de Philip Gröning soit à remettre en cause, ses six mois vécus parmi les moines dans la plus grande discrétion le prouvant sans la moindre ambiguïté. Mais bon... Tant mieux si ce « séjour » a permis au réalisateur de trouver la paix intérieure, mais il est peu dire que niveau cinéma, on frôle le néant. Alors on imagine bien que dans la vie d'un monastère il ne se passe pas forcément des milliers de choses par jour, mais à ce point-là ! On prie, on mange (un peu), on dort... et on remet ça le lendemain ! Et ce pendant 160 minutes !!! Alors c'est vrai : personne ne m'a obligé à regarder « Le Grand silence », et je ne peux m'en prendre qu'à moi-même puisque je me doutais qu'on aurait droit à ce genre de documentaire. Mais dans ce cas, on peut aussi reprocher aux critiques de nous avoir vendu une œuvre passionnante, nous offrant un très grand réconfort du début à la fin, laissant à penser que mon a priori était peut-être injustifié... Au final, je me suis rarement autant ennuyé qu'ici, avec des plans fixes s'étirant sur plusieurs minutes uniquement pour donner l'impression d'une mise en scène profonde et intellectuelle, un ton très solennel façon « ce que je filme est super puissant » et quelques plans insolites mais ne débouchant en définitive pas sur grand-chose. Je sais que cela peut paraître étonnant d'écrire ça sur un tel sujet, mais ce film m'a paru creux et prétentieux, avec certes de petits moments touchants et bien vus spoiler: (on pense notamment à la bataille de boule de neige) , mais beaucoup trop rares pour justifier une durée aussi imposante. Je comprends l'idée du réalisateur, respecte son implication, lui reconnais quelques inspirations de temps à autre, rien ne peut justifier l'absence quasi-totale d'intérêt que j'ai pu ressentir, et ce quasiment de bout en bout. S'il y a un grand silence, il est surtout cinématographique...
Un film dont je comprends qu'il ait pu provoquer l'ennui ou le ravissement... j'en sors partagé. Il y a dans ce film tout ce qui peut manquer à nos vies modernes: silence, insouciance, sobriété, et le temps de penser à ce qui fait une vie. Mais le montage n'est pas optimal, un peu décousu, et certains moments paraissent superflus, comme les plans fixes de chaque moine, et surtout les citations qui se répètent inlassablement (avec une énorme faute sur un futur suivant une phrase commençant par "si"...). Et il y a cet étrange position du moine aveugle, qui dit à quel point il est heureux d'avoir perdu la vue, parce que si Dieu l'a fait, c'est qu'il devait avoir ses raisons... on rentre dans le débat théologique, au moment où le film se termine. Un film où les moines se seraient tous exprimé sur les questions de foi, de religion, de mode de vie, aurait pu être passionnant. Mais ce film aurait été un autre film.
Ce film raconte une expérience mystique, mais que le public a du mal à partager. Le film est propice au repos et à la relaxation, et devrait être remboursé par la sécurité sociale dans le cadre de la lutte contre l'insomnie.
Une grande expérience de cinéma, exigeante et passionnante. En plongeant d'?emblée le spectateur dans le quotidien des moines chartreux et en l?'y maintenant pendant près de trois heures, Philip Gröning requiert de sa part une attention, presque un recueillement, que certains pourront trouver pesant. Mais l?'immense mérite du cinéaste est de parvenir à habiter (et comment !) ce silence, et c?'est peu de dire qu?'on est récompensé de l'?effort. Le moindre mouvement, le moindre son prennent un poids impressionnant, une intensité exceptionnelle. Au rythme de la nature et de l?'emploi du temps de la journée monastique, nous réapprenons à voir, à entendre, à penser. On découvre chez les membres de cette communauté des hommes sérieux, dans le meilleur sens du terme, c?'est à dire qui ne trichent pas avec la vie et avec les règles auxquelles ils ont choisi de se soumettre. Leur sérénité, leur gravité et leur profonde joie intérieure irradient la pellicule. C'?est très frappant à une époque où le loisir, le futile et la distraction envahissent tout mais où, paradoxalement, la peur ?(des dangers, réels ou supposés, de la vie, de la mort...) ? est omniprésente. Moments particulièrement marquants: les scènes de chant grégorien, où les antiennes et répons qui résonnent dans la pénombre de l?'église semblent suspendre le temps pour un instant de pure extase mystique et musicale. Bien plus qu?'un documentaire, et bien au delà du cercle des croyants, "Le grand silence" est une grande et belle leçon de vie.
Un merveilleux film contemplatif sur la vie monastique, qui réussit son immersion au milieu des moines. Ils appartiennent à l'ordre des chartreux, le plus rude ( règle dure de saint Bruno). Néanmoins, à leur manière, à la fois enracinés dans la nature et tournés vers le monde spirituel, ils sont parfaitement heureux. Un film magnifique sur un sujet unique au cinéma.
Expérimental. Une caméra discrète mais opportuniste, qui révèle l'évidence contextuelle de ce documentaire : la solitude est plénitude. Edifiant sur le fond, et nourri d'images et de prises de vue relevant de l'insolite, ce Grand Silence est une convocation à la méditation, fut-elle courte de 160 minutes. Dans le genre, du très bon travail.
Film très rare...au-delà du zen et de toutes tendances "bobo" bouddhistes...sur la comtemplation de la vie. Un régal, magnifiquement filmé en digital et en Super8, et un travail sonore (les pas des marches etc...) rarement vu au cinéma. Courrez-y... que vous soyez croyant, athé ou agnostique...
Une étoile pour les glissades sur les pentes enneigées et les rires des Chartreux ! Sinon entre le mal aux jambes(signe que je m'ennuie) et les coups de coude distribués sans états d'âme à mon voisin (inconnu) qui s'endormait règulièrement de mon côté...j'ai trouvé ce film sans intérêt et trop mais trop long ! un docu sur Arte aurait suffi...et cette photo neigeuse !!! Heureusement à la sortie je me suis vengée sur les macarons de Ladurée au coin de la rue...Faut quand même savoir se faire plaisir !
Eh beh... ça fait mal aux fesses... Quand on a que ça à penser. Alors on lutte, on lutte, on ne pense pas une seule fois à aller dans ce monastère sombre et on se demande même comment Groning, qui semble passionné part son sujet, est arrivé à rester 4 mois. Enfin bref, dans ce film, on s'emmerde, tout se répète 100 fois, et on... dort. Enfin bref, le grand ennui.
un documentaire apaisant, ressourçant, bon (de bonté). Fait beaucoup de bien au moral. Inutile d'être catholique pour l'aimer, j'en suis la preuve; l'ouverture du coeur suffit.
Une expérience. A ne pas voir comme un autre film, c'est autre chose. Il faut accepter de rentrer dans la contemplation. La reconnaissance pour ces vies toutes simples et données. Certes, une impression de "longueurs" mais que veut dire ce mot devant l'éternité ? Même si une séance de ciné ne remplacera jamais une bonne retraite dans un monastère !
J'ai étais emmené de force voir ce film et je me suis ennuyé pendant 3 heures.Personnelement ce n'est pas un film fait pour le cinéma mais plutot pour la télé,mais bon si ca plait a certains de croupir dans une salle de ciné pendant 3 heures a regarder des moines prier,manger et ainsi de suite...que voulez vous que j'i fasse?