Comme beaucoup j’adorais ce film plus jeune, étant gamin dans les 90’S ça passait crème, puis le casting était pas mal (Lhermitte, Dombasle, Timsit, Miou Miou, Besnehard ainsi que Manu Katche et Tonton David à la musique) même si à l’époque ce n’était pas aussi reluisant qu’aujourd’hui. Par contre le réalisateur : un inconnu qui l’est resté, étonnant vu le succès populaire que ce fut.
Bon faut avouer qu’Ariel est faite pour ce rôle de bourgeoise déjantée avec un mode de vie zen à fond, tandis que Miou Miou en indigène on n’y croit pas une seconde, c’est fou non ? Quant à Thierry Lhermitte… ben le film est à sa gloire en fait, on le voit sans cesse, tout tourne autour de lui, tout lui est acquis et c’est bien lui le perso principal (peut-être parce qu’il est producteur aussi). L’Indien dont parle le titre ? Un faire-valoir. En fait on dirait la Totale avec moins de comédiens, ou un prince du Pacifique qui suivra avec la réussite en plus. L’opposition indigène-citadin ne fonctionne pas tant on s’attarde peu dessus et que le gamin s’adapte vite à l’environnement. Non à la place on a toute une trame sur un trade de soja qu’on traine comme un boulet tout le long du récit. Déjà c’est loin d’être passionnant mais surtout ça n’amène rien excepté des moments lourds et barbants, l’humour retombe gravement alors, dommage lui qui avait déjà du mal à monter…
A part ça on oscille sans cesse entre clichés coloniaux de la vie sauvage et petite comédie française classique, bien typique des 90’s. Du coup on devine un peu tout tant c’est balisé, c’est plat (surtout le rythme qui ne demandait qu’à partir un peu), avec des textes simplistes, pas mal de longueurs donc avec le soja, des ellipses (le mec découvre qu’il est père et… pas grand-chose, il quitte sa vie pour de l’inédit et ça passe sans soucis), on a la dose de caricatures (Lettons mafieux, leur boss les vire et les reprend aussitôt puis Timsit en trader stressé…) et une musique très moyenne tant elle s’oublie vite malgré les pointures qui la composent. Enfin 1h20 c’est trop court pour développer les sentiments du gamin et de son père, l’attachement ou l’amour des gamins, bref les sentiments sont en berne. Ah et pour les phobiques des araignées attention, on voit souvent Maïtika, la compagne de Mimi Siku.
C’est là qu’on voit que la nostalgie est faite pour magnifier les souvenirs, et que les ressortir casse la magie, un peu comme Disney. Oui ça a mal vieilli, oui ça manque d’ambitions et c’est très moyen, non c’est pas super bien joué, c’est pas passionnant et ça creuse pas le sujet. Bref on a une petite morale bien vue sur l’amour, un peu d’humour, quelques scènes restées dans les mémoires (pas cultes hein ?) mais pas grand-chose d’autre, trop peu pour un souvenir si marquant.