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    Ne touchez pas la hache
    Anecdotes, potins, actus, voire secrets inavouables autour de "Ne touchez pas la hache" et de son tournage !

    Présenté à Berlin

    Ne touchez pas la hache a été présenté en Sélection officielle, en compétition, à la 57e Berlinale.

    D'après Balzac

    Ne touchez pas la hache est l'adaptation de La Duchesse de Langeais, d' Honoré de Balzac. Il s'agit du deuxième récit de L'Histoire des Treize, qui en compte trois, le premier étant Ferragus et le troisième La Fille aux yeux d'or. A l'intérieur de La Comédie humaine, L'Histoire des Treize fait partie de la série Scènes de la vie parisienne. Ne touchez pas la hache est le titre sous lequel fut d'abord publié La Duchesse de Langeais, dans la revue L'Echo de la jeune France en 1834. C'est une phrase qu'on trouve dans le livre. Pendant un bal, Armand de Montriveau raconte à Antoinette un souvenir marquant de Westminster : "Ne touchez pas à la hache", déclara le gardien, en montrant la hache avec laquelle la tête de Charles 1er fut tranchée...

    Jeanne la duchesse

    Ne touchez pas la hache marque les retrouvailles de Jacques Rivette avec Jeanne Balibar, six ans après Va savoir. On retrouve également, dans des rôles secondaires, Michel Piccoli, le peintre de La Belle Noiseuse, ainsi que l'actrice-fétiche du réalisateur, Bulle Ogier, vue dans L'Amour fou, Out 1, Céline et Julie vont en bateau, Duelle, Le Pont du Nord et La Bande des quatre. Juste avant Ne touchez pas la hache, Piccoli et Bulle Ogier, qui ont souvent travaillé ensemble à l'écran ou sur les planches, tournaient dans Belle toujours de Manoel de Oliveira.

    La genèse du projet

    A l'origine, Jacques Rivette souhaitait réaliser un film contemporain, intitulé L'année prochaine à Paris, avec Jeanne Balibar et Guillaume Depardieu. Ce projet n'a pas vu le jour, faute de financements. Mais "le désir de faire un film fondé sur leur face-à-face subsistait", explique le réalisateur. "Et, après avoir passé en revue l'ensemble de la littérature occidentale, une fois de plus Balzac s'est imposé, en ne mettant d'autre condition à ce choix que notre respect de son récit, comme nous l'avons déjà dit tout à l'heure."

    Tandem habituel, mais nouvelle méthode

    L'adaptation est signée par le tandem Christine Laurent-Pascal Bonitzer, eux-mêmes réalisateurs, et qui travaillent depuis longtemps avec Jacques Rivette (depuis L'Amour par terre en 1984 pour Bonitzer, et depuis La Bande des quatre en 1988 pour Laurent). Mais habituellement, ce duo écrit les dialogues au jour le jour, afin de tenir compte des aléas du tournage et de créer une tension féconde. Cette fois, cependant, il n'a pas été possible d'appliquer cette méthode car les tournages de Ne touchez pas la hache et du film de Pascal Bonitzer Je pense à vous se sont déroulés simultanément... Jacques Rivette a donc eu entre les mains une continuité dialoguée avant de donner le premier tour de manivelle.

    Ne touchez pas au texte

    Jacques Rivette s'est montré (selon ses propres termes) "fidèle à l'esprit, mais aussi à la lettre" de l'oeuvre originale. "Dès le départ, ce qui nous intéressait, même si cela peut paraître chimérique, était de transposer en termes cinématographiques l'écriture de Balzac. Cette écriture joue sur des forces contradictoires, qui génèrent comme un système d'explosion contenue : les longues phrases coupées par des incidentes, les changements de vitesse surprenants, cette façon de dire presque en passant les choses les plus importantes...Voilà pourquoi il faut effectivement lire Balzac mot à mot. C'est une écriture à trois dimensions." Pascal Bonitzer précise que la plupart des dialogues sont de Balzac : "Le seul passage qui ait été ajouté - et c'est une idée de Christine Laurent- est le petit tableau de l'office. Dans la nouvelle, les domestiques pensent sûrement beaucoup, mais ne l'expriment pas et gardent leur “Quant à soi”... Pour le reste et par exemple, les conversations à table entre Montriveau et ses amis sont prises d'autres textes écrits par Balzac à la même époque : ce que l'on appelait “physiologies”, qui traitaient des moeurs et des clichés du temps.

    Rivette, très Honoré

    "Balzac est un écrivain que j'ai eu beaucoup de peine à lire", avoue Jacques Rivette. "J'ai essayé pendant plus de trente ans, sans jamais y arriver ! Au début des années 50, Eric Rohmer m'avait dit : “Quand on veut faire des films, il y a deux écrivains qu'il faut lire : Balzac et Dostoievski !”. J'ai lu Dostoïevski tardivement. Quant à Balzac, je l'ai “découvert” une nuit d'insomnie, en tombant sur Une ténébreuse affaire. Ce roman m'a converti, et m'a donné la clef pour lire l'ensemble de son oeuvre." En 1970, le cinéaste tourne un film-fleuve, largement improvisé, Out 1 : Noli me tangere, très librement inspiré de L'Histoire des Treize. Dans le livre qu'Hélène Frappat a consacré à Jacques Rivette (éditions Cahiers du cinéma), Bulle Ogier racontait à propos de ce tournage : "Les acteurs ne savaient rien les uns des autres, à part le canevas de L'Histoire des Treize : moi, par exemple, j'étais censée être la Duchesse de Langeais. Dans le film, il faut vraiment le savoir ! Par principe, chaque acteur ignorait ce que les autres avaient joué la veille : c'était un peu comme les feuilletons tournés tous les jours, d'une certaine manière on a fait un sitcom bien avant tout le monde !" Vingt ans plus tard, le réalisateur s'inspire d'une nouvelle de Balzac, Le Chef d'oeuvre inconnu, pour un de ses films les plus célèbres : La Belle Noiseuse.

    L'ami Barbet

    Le Duc de Grandlieu a les traits de Barbet Schroeder, cinéaste bien connu et ami de Jacques Rivette depuis l'époque de la Nouvelle Vague. Avant de s'exiler à Hollywood dans les années 80, Schroeder fut en 1962 le cofondateur des Films du Losange, la société qui a produit la plupart des films d'Eric Rohmer -et qui distribue depuis quelques années ceux de Jacques Rivette (dont Ne touchez pas la hache...) Celui-ci a d'ailleurs déjà dirigé Schroeder dans Out 1 : Noli me tangere et Céline et Julie vont en bateau (produits par Les Films du Losange). Le cinéaste et producteur est par ailleurs marié à Bulle Ogier. Autre apparition inattendue dans Ne touchez pas la hache : celle du producteur Denis Freyd (Saint-Cyr, L'Enfant, Bamako) dans le rôle de l'Abbé Gondrand.

    Avant Rivette

    La Duchesse de Langeais a déjà fait l'objet d'une adaptation cinématographique (homonyme), réalisée par Jacques de Baroncelli, avec Jean Giraudoux comme adaptateur, Edwige Feuillere dans le rôle-titre et Pierre Richard-Willm dans celui de Montriveau. Pour le petit écran, Jean-Daniel Verhaeghe a réalisé à son tour une adaptation en 1995 avec Laure Duthilleul et Robin Renucci dans les rôles principaux. A l'époque du muet, André Calmettes est l'auteur de plusieurs adaptations d'oeuvres de Balzac, dont La Duchesse de Langeais. A la même période, on recense une adaptation allemande de Paul Czinner, sous le titre Liebe (1927), et une adaptation américaine de Frank Lloyd sous le titre The Eternal Flame (1922).

    Olmi producteur

    Ne touchez pas la hache est coproduit par Ermanno Olmi, réalisateur italien qui avait obtenu la Palme d'or en 1978 pour L'Arbre aux sabots. On lui doit d'autres films d'époque tels que La Legende du saint buveur ou Le Métier des armes

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