"American haunting" bénéficie d’une entame sans fioritures qui nous met dans le bain tout de suite. Nous assistons à des phénomènes inquiétants sur une jeune personne, visiblement en proie à un cauchemar. Sa mère, bien qu’à priori alcoolique notoire, se précipite à son chevet et retrouve des objets que la jeune fille a descendu du grenier alors que l’accès lui en était interdit. Parmi ces affaires, une poupée, une lettre et un manuscrit remontant au début du XIXème siècle, quelle entreprend de lire. Et nous voilà propulsés en l’an 1817 puis rapidement au printemps 1818, là où tout commença. Le réalisateur enterre autant qu’il peut la notion de saga qui aurait pu découler de cette production car on remonte ainsi aux origines de ces phénomènes. Ayant vu préalablement la note moyenne sur Allociné octroyée par les spectateurs (2,1/5), je me suis demandé pendant longtemps si nous avions regardé le même film. Tout est quasiment parfait durant les 60 premières minutes, et ce malgré le cliché facile qui consiste à faire claquer un orage de tous les diables dès lors que l’esprit se manifeste de façon violente. Il doit probablement être en lien avec les ténèbres… Quand bien même, l’intrigue est très prenante, même si on peut regretter un ralenti trop long, en tout cas un peu trop exagéré sur la scène de la récréation. Bon il est vrai que le scénario est inspiré de faits réels, et on peut même admettre un parallèle avec "L’exorciste". Les effets spéciaux sont très bien faits, le suspense bien aménagé, et la musique très porteuse rajoute de l’angoisse déjà apportée par cette histoire bien glauque à la base. Alors qu’on assiste à une aggravation des phénomènes, lesquels étaient déjà assez violents dès leur apparition, vient un retournement de situation par le biais d'une accalmie pour changer de souffre-douleur. Je sais, c’est assez incompréhensible, mais je rappelle que c’est inspiré de faits réels, alors admettons. Toujours est-il qu'à partir grosso modo de ce moment là, des raccourcis un peu trop faciles ont été pris, hachant du même coup le rythme du film. Une certaine incompréhension s’installe et des questions commencent à germer, et cette sensation de maîtrise parfaite alors laissée par la première heure disparait. La fin laisse donc une impression de bâclé, et ça l’est, ce qui donne au final un film assez court. 93 minutes… générique de fin compris. La copie rendue par Donald Sutherland est éblouissante, je crois que je ne l’avais encore jamais vu dans un tel état de grâce quant à la qualité de son jeu et de son expression scénique. Le reste du casting lui donne une bonne réplique et j’étais bien parti pour donner une super note à cette œuvre. Mais voilà… cette fin relativement calamiteuse a tout gâché, bien que la vraie raison de ce déchaînement des phénomènes est totalement inattendue, je le reconnais. D'ailleurs je défie quiconque ne connaissant pas le film de trouver la véritable origine. Autrement dit, "American haunting" est un bon divertissement, mais n’attendez pas un chef-d’œuvre, ça n’en est pas un pour les raisons que j’ai indiqué.