Faute de preuves est un thriller-polar bien méchant, imparfait mais comme je les aime. Mais si je les aime c’est parce qu’ils m’énervent terriblement, mais bon, vu que c’est le but, je ne peux qu’admettre un certain plaisir.
Le film offre un scénario correct. Mêlant polar et film noir, ne serait-ce que par l’ambiance, Faute de preuves distille une ambiance sombre, violente, caractéristique des métrages avec des détectives privés minables. L’enquête est agréable, mais elle aurait pu être plus riche. Le film s’articule en fait essentiellement autour de son suspens et de son dénouement, qui saura retenir l’attention. Au milieu, le film vivote un peu, mais c’est le propre de pas mal de film de ce genre, qui entre l’intro et l’épilogue, avance comme ils peuvent. A souligner que la romance n’est pas très crédible non plus. Mais bon, l’ensemble est prenant, et puis bon, cette fin quoi, piquante à souhait.
Visuellement c’est propre. Ambiance années 50 bien retranscrite, sombre, le film dispose de décors de qualité et d’une bande son sans grande recherche mais au diapason du reste. Si je n’avais qu’un reproche à faire en particulier, ce serait sur la mise en scène. C’est la seule réalisation du réalisateur, et cela se sent que c’est d’abord un scénariste avant d’être un metteur en scène. C’est filmé un peu platement, un peu démonstrativement, ça manque de nervosité.
Le casting est emmené par un Liam Neeson dans un rôle de détective privé borderline qui devait faire sa réputation à nouveau dans les années 2010 avec des films comme Ballades entre les tombes. Ce Faute de preuves lui offre un rôle dur, tortueux, et il apporte son charisme et sa personnalité. Autour de lui, la rare Laura San Giacomo, un peu fade. Je n’ose imaginer la force qu’aurait pu prendre le film avec une actrice plus percutante. Autour de ce duo, des seconds rôles typés, des acteurs corrects, des personnages cependant assez secondaires quand même.
Au bout du compte, Faute de preuves est un film appréciable, mais pas aussi génial qu’il aurait pu être. Si sa fin est typiquement du genre de celle que j’adore, même si je me prends ensuite la tête pendant des jours, le reste possède tout de même des lacunes ou des facilités un peu préjudiciables à l’ensemble. 3