Les oeuvres de Gabriel Garcia Marquez ont souvent été portées à l'écran : L'Amour au temps du choléra sera la quatrième adaptation d'un de ses romans, après La Veuve Montiel de Miguel Littin en 1980, Erendira de Ruy Guerra en 1983 et Chronique d'une mort annoncée de Francesco Rosi en 1986.
Afin de retranscrire au mieux l'essence du roman, c'est Ronald Harwood, lauréat d'un oscar pour Le Pianiste qui s'est mis à la tâche, bien qu'effrayé par l'ampleur et la popularité du livre. Il fut rassuré par Gabriel Garcia Marquez lui même, lors d'une séance de travail. L'écrivain hispanique pensait en effet que leur scénario avait un défaut : " Le problème est que vous êtes trop proche du livre !"
Scott Steindorff, le producteur du film, était un amoureux du roman depuis de nombreuses années, et du lutter de nombreuses années pour en obtenir les droits. Devant les refus Gabriel Garcia Marquez, le producteur finit par se présenter comme Florentino, le héros du roman, jurant qu'il ne renoncerait jamais à faire le film !
L'Amour au temps du choléra est adapté du roman éponyme écrit par Gabriel Garcia Marquez. Auteur mondialement connu, Gabriel Garcia Marquez a souvent été salué pour la bonne humeur et la sympathie de ses romans. Né en Colombie mais vivant en Espagne, il jouit d'une popularité inégalé dans le monde hispanique, et reçu en 1982 le prix Nobel de Littérature. L'Amour au temps du choléra est sorti en 1985 et a remporté un succès immédiat dans le monde entier.
"Je voulais faire un film exprimant toute la richesse du livre, qui est une magnifique exploration de l'amour, de ses complications, de ses nuances et de sa force. Le triangle amoureux qui est au centre de l'histoire est la base d'une exploration plus vaste de l'amour sous toutes ses formes, non seulement celui qui relie les deux personnages principaux, maisaussi l'amour maternel, paternel, l'amitié... C'est une exploration de l'amour au sens large."
"J'ai lu le roman pour la première fois quand j'étais adolescent. Quand j'ai su qu'une adaptation se préparait, j'ai été vraiment très intéressé. Par chance, Mike Newell m'a contacté pour me proposer de faire partie de l'aventure. L'entente a été immédiate, je savais qu'ensemble nous allions vivre une grande expérience. Mike est un réalisateur très stimulant. Quand j'ai su que j'avais le rôle, j'ai fêté l'événement à Barcelone, puis j'ai très vite commencé à préparer mon personnage. C'était une responsabilité et un défi énorme, parce que j'allais devoir interpréter Florentino Ariza depuis l'âge de 24 ans jusqu'à ses 74 ans. Un film comme celui-ci est très complexe et riche de détails, vous devez être capable de donner tout ce que vous avez."
La star italienne choisie pour incarner le personnage de Fermina Daza commente son expérience : "Javier Bardem, Benjamin Bratt, Mike Newell et moi-même sommes devenus très proches au cours de cette aventure. Nous nous sommes aidés et soutenus durant tout le tournage. Ils ont tous accompli un travail fantastique et ont été d'une gentillesse incroyable avec moi. Si j'ai pu rendre justice à ce rôle, c'est en grande partie grâce à eux. J'espère que ma prestation sera à la mesure de la leur parce qu'ils ont été merveilleux dans leurs rôles respectifs."
Les acteurs ont suivi en amont une préparation rigoureuse afin de mieux répondre aux exigences qu'impose la reconstitution historique. Ainsi, une répétitrice a été engagée pour aider les acteurs à parler anglais avec l'accent du Costeno, le dialecte espagnol parlé par les habitants de la côte nord de la Colombie et un chorégraphe spécialisé dans la gestuelle a également enseigné aux acteurs les manières de la fin du XIXème siècle-début XXème. Enfin, les acteurs ont suivi des ateliers dans un conservatoire de théâtre pour mieux assurer leur préparation.
Le film a été tourné à Cartagena, située en Colombie. Bien que le nom du lieu où se déroule l'action n'est jamais précisé dans le roman, Cartagena est la ville dont s'était inspiré Gabriel Garcia Marquez comme décor à son histoire. De plus, l'auteur a passé sa jeunesse dans la région où la ville est implantée. Le réalisateur Mike Newell témoigne sur ce propos : "C'était très exaltant de filmer dans les lieux décrits dans le roman. Il y a une ambiance très particulière à Cartageña, c'est une ville très sensuelle, haute en couleur, chaleureuse et chargée de parfums. C'est un endroit très humain. On y trouve chez les gens un sens de la vie, de l'amour et de la passion qui n'existe nulle part ailleurs dans le monde. L'amour aux temps du choléra est une histoire universelle, mais c'est aussi une histoire profondément colombienne."
Le tournage s'est déroulé dans 83 endroits différents, à l'intérieur comme à l'extérieur de la ville. Beaucoup de ces endroits correspondaient tout à fait à l'époque, d'autres se devaient d'être plus vieillis. Ainsi, un remorqueur commercial a été complétement transformé en bateau à aubes, tandis que les poteaux téléphoniques de la ville sont devenus pour les besoins du film de resplendissants palmiers. Mike Newell raconte cette étape : "Il fallait faire disparaître tout ce qui semblait moderne. C'était un travail difficile parce qu'il fallait tout faire nous-mêmes. Au final, tout le monde s'est donné à fond pour transformer la ville et le résultat est absolument saisissant."
Devant ou derrière la caméra, les artistes et techniciens ayant participé au tournage du film venaient tous des quatre coins du monde. Au casting, on compte sur 96 acteurs, 84 Colombiens, et un acteur espagnol (Javier Bardem), une star italienne (Giovanna Mezzogiorno) et un comédien américain (Benjamin Bratt), dans les rôles principaux. Du côté de l'équipe technique, L'amour aux temps du choléra réunit un réalisateur et des décorateurs anglais, une équipe caméra et un directeur de la photo brésilien, Affonso Beato; une grande partie de l'équipe de production venait du Brésil et du Mexique, et plus de la moitié de l'équipe était d'origine colombienne. Un atout incontestable pour Scott Steindorff, le producteur : "Nous avons eu beaucoup de chance de pouvoir travailler avec une équipe aussi riche et disparate. Nous avions des gens de Colombie, d'autres d'Amérique centrale et d'Amérique du Sud, d'autres encore de Grande-Bretagne et d'Amérique. Nous avons eu aussi la chance de pouvoir tourner dans un lieu aussi riche et évocateur que Cartageña. Les habitants de cette ville et de la Colombie en général nous ont accueillis à bras ouverts et je tiens absolument à les en remercier."