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Jimmyc
159 abonnés
136 critiques
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5,0
Publiée le 2 juillet 2014
Denis Dercourt marque l’émergence sur la scène internationale ,celle d' un réalisateur subtil et profondément original." La tourneuse de pages" offre de multiples visages sous l’apparente simplicité de son intrigue , "Une histoire de vengeance." Sur ce thème classique ,l 'immense talent du réalisateur compose un scénario de une rigueur millimétrée dans un environnement que il connaît parfaitement, celui des musiciens....Une petite fille de une dizaine d’années, enfant de bouchers et férue de piano, abandonne son instrument après avoir échoué à son examen d’entrée au Conservatoire par la faute d’un membre du jury,une concertiste célèbre (excellente Catherine Frot).. Dix ans plus tard, l’enfant devenue jeune fille ( Magnifique Déborah François) s’infiltre dans la famille pour en exploser le noyau ..Mais une étrange attraction particulière se noue entre les deux femmes...Ce face-à-face au féminin baigne dans un climat de menace inquiétante, faisant la part belle à l’univers musical ,grâce à une exploration très réaliste, quasi documentaire mais splendidement restituée dans sa dimension de fiction cinématographique, du quotidien des artistes (répétitions, auditions, concerts). Un ensemble qui fait de "La tourneuse de pages" un bijoux cinématographiques véritables ..Déborah François ,actrice incroyablement douée parvient à propulser l 'oeuvre à son firmament ...Le César du meilleur espoir féminin attribué à celle-ci est amplement mérité à l 'instar de Catherine Frot également remarquable ..Une oeuvre ambitieuse ..
Interprétation de qualité mais l'ensemble reste froid et etriqué. Ce film manque selon moi de souffle et d'oxygène, ils semble engoncé dans un corset qui l'empêche de donner sa pleine mesure. Frustrant.
Petit thriller très joliment construit et réalisé qui en 1h20 nous emmène dans une ambiance ouatée au possible. Catherine Frot en pianiste fragilisée suite à un accident nous montre qu’elle devenue l’égale des plus grandes. Quant à la petite Françoise Deborah elle est parfaite dans ce rôle complexe d’une adolescente déterminée à se venger de celle dont elle croit qu’elle lui a volé sa carrière de soliste. Le film est très ambigu et l’on se demande à tout instant si la jeune fille a vraiment envie de mettre son plan à exécution. Pour un premier essai il s’agit d’une vraie réussite. Dans les bonus du DVD Denis Dercourt nous montre qu’il a une vision très précise du cinéma qu’il veut mettre en scène.
Il y a tous les ingrédients pour faire une grande ballade désenchantée ou alors, à défaut, un super thriller à l'américaine. Mais, pour des raisons mystérieuses, on glisse insensiblement vers la psychologie de bazar et la fin est désespérante alors même qu’elle devrait être désespérée... Dommage car tout le reste (scénario, mise en scène, choix des comédiens) est prometteur. Denis Dercourt est certainement à suivre sur son prochain film...
Une vengeance dont le motif nous échappe dès le premier quart d'heure et dont on cherche encore à la fin sa légitimité : ça équivaut à se venger d'un prof parce qu'on a été recalé à l'oral au bac ! ou raté son BEPC... c'est grotesque et débile ! d'autant que le machiavélisme dont elle fait preuve est déplacé et peu crédible.
Peu crédibles également les réactions et le comportement de la victime. Qui a écrit des trucs pareils en fait ? Cela n'empêche pas le film de se laisser regarder, son côté grotesque involontaire et maladroit y contribue beaucoup et à défaut d'y croire, on en rigole de temps en temps de ce navet qui voudrait être citrouille (le carrosse est hors d'atteinte, aucune chance).
Et on a tout de même l'inquiétante et ravissante Déborah François en névropathe obsessionnelle qui tient dans ses fils la toujours convaincante Catherine Frot, et cela malgré un rythme apathique sur de la musique de chambre qui vrille les nerfs. Pas très sérieux tout ça quand même.
Une satire sociale qui prend rapidement l'aspect d'un thriller, et qui finit même par se mâtiner de sensualité. Le mélange s'avère fort agréable. La prestance de Catherine Frot et le charme de Déborah François y contribuent très largement, de même que la classe de Pascal Greggory. La BOF, forcément 100% piano, ne gâche pas le plaisir, bien au contraire. Ce n'est certes pas du niveau de "La leçon de piano" et du "Pianiste", les morceaux étant parfois difficile d'écoute, mais cela permet de créer une atmosphère particulière. Si tous les feux sont donc au vert, on peut toutefois regretter la fin du film. Elle déçoit par son manque d'originalité, et laissera moult spectateurs sur leur faim. Par ailleurs, les dialogues n'ont rien d'inoubliable. C'est dommage, car l'intrigue se prêtait bien à des répliques cinglantes.
Un film glaçant comme son sujet. Tout y est froid: les personnages, les plans, les distances, les dialogues secs et la musique bien évidemment pas choisie au hasard: Bach ou Shostakovich, au début du film: le rythme au service d'une idée et sa transcendance musicale sévère et intense, puis le romantisme d'un Schubert lorsque l'amour fatal pénètre les esprits. L'interprétation est parfaite avec D François et son air sournois et malveillant et son ascendant psychologique implacable. Même si le thriller a quand même un air de "la main sur le berceau", c'est très bien réalisé.
Denis Dercourt a une formation de musicien, et cela se voit dans l’écriture de ce film, composé comme une œuvre musicale. Il a notamment un sens du tempo, alternant de longs passages adagio avec quelques coups de cymbales, et un goût de l’ornementation qui se manifeste par une image soignée (lumière contrastée, jeux sur la profondeur de champ) et des décors qui sont parties prenantes de l’histoire. Mais ces qualités formelles sont à l’image du personnage de Mélanie, jouée par une Déborah François très hichcockienne (plus Kim Novak que Grace Kelly) : un peu froide et distante. On est ici dans une ambiance à la Chabrol : grande bourgeoisie, château à la campagne, musique accompagnant de longs travellings à travers les pièces dudit château… On pense au manoir de « La Fleur du Mal » ou à celui de « Masques », et aux rapports de domination entre maîtres et serviteurs de « La Cérémonie ».
Comme chez le dinosaure de la Nouvelle Vague, on retrouve la description presque clinique des personnages, particulièrement celui de Mélanie, en s’attachant à des détails : enfant, après son échec au conservatoire, elle referme son piano comme on cloue un cercueil, adulte, elle découpe la volaille avec une brutalité toute masculine ; d’ailleurs, est-ce encore par hommage à Chabrol que son père est boucher ? Si ce lent crescendo de la vengeance de Mélanie est assez réussi, ainsi que la description de l’évolution des rapports entre Ariane et sa tourneuse de pages qui sait créer chez sa maîtresse le besoin qui se transformera en manque, on reste sur notre faim, un peu déçu du résultat : tout ça pour ça ?
La faiblesse scénaristique du dénouement provient peut-être de la nature du sentiment que Mélanie suscite chez Ariane. Denis Dercourt a choisi qu'il s'agisse d'un sentiment amoureux ; s'il avait d'avantage creusé l'ambiguïté de la fascination mutuelle, le besoin d'étayer ses propres faiblesses sur les forces de l'autre sans y introduire explicitement le désir si prévisible, il aurait évité cette impression de gêne devant un final boulevardier et un tantinet ridicule.
Une histoire de vengance accerbe et une actrice si prenante qu'elle en devient énigmatique et inquiètante. C.Frost est également irréprochable en femme abusive.
Un très bon film qui met aux prises deux très bonnes actrices françaises. Catherine Frot est particulièrement efficace dans ce rôle de mégère hautaine et machiavéliquement distinguée.
Comme beaucoup de films , La Tourneuse de pages réalisé par Denis Dercourt intègre la catégorie de longs-métrages qui la première fois me plaisent mais que peu de temps après , me lassent ou m'énervent . C'est le cas de films tels que Crime d'amour d'Alain Corneau .En effet , par exemple , si on m'aurait demandé il y a deux ou trois ans ce que je pense de la Tourneuse de pages , j'aurai dit que c'est un film intéressant et énigmatique original et que c'est une véritable découverte dans le cinéma qu'il faut véritablement voir . Mais le temps change et même si je dois quand même reconnaître que cette Tourneuse de pages reste tout de même mieux que Crime d'amour , il ne reste pas pour autant un bon film . Là aussi , il y a malheureusement un manque d'idée et de mise en scène , le film est assez vague , on ne sait pas toujours où le réalisateur veut nous emmener dans cette histoire de violence ne comportant aucune tension et aucune passion . Le début du film par exemple dans la boucherie des parents de la protagoniste est totalement incongru voire laid et hideux . On reste ici dans un cinéma en recherche de quelque chose mais qui se révèle vite vain et à la mise en scène trop vaine et peu maîtrisée pour convaincre .
C'est vrai qu'il est vraiment génial ce film. Moi je pensais que mélanie aurais fini par pardonner ariane mais pas du tout. Je pensais a une fin heureuse mais non. wink.gif Elle a accomplie sa vengence jusqu'au bout et a détruit soit physiquement soit psychologiquement tout son entourage surtout la famille fouchécourt. C'est vraiment un super film!! De plus la musique est vraiment magnifique j'espère qu'il y aura une BO qui sortira dans peu de temps.
"La tourneuse de pages" est un film épatant. On ne voit pas le temps passer, au contraire, on jubile à chaque instant. Tous les acteurs sont excellents, même le jeune garçon qui incarne très bien le pré-ado très sage. Le scénario est très bien ficelé. La photo est très soignée. Comme chacun le sait, il s'agit d'une vengeance ; tout au long du film, on essaie de prévoir comment la jeune femme va se venger... et à chaque fois, on est surpris ! Chose étonnante, la manipulation psychologique se fait quasiment sans dialogues, et ça marche. Seul petit reproche, la fin est un peu rapide. Pour qu'une vengeance soit réussie, il faut que celui qui la subit découvre qui se venge. Pas ici ; mais ce n'est qu'un détail. Un excellent film !
Un petit chef d'oeuvre. Le scénario diablement bien écrit préserve tout suspense, on ne sait jamais vraiment ce qu'il va se passer, plusieurs issues semblant possibles au différents moments du film. Je le conseille fortement aux apprentis scénaristes (comme moi, et oui ça m'intéresse) Enfin l'interprète principale est tout simplement magistrale et parfaite, le film plein de silences et d'intensité, le jeu parfaitement vrai, on ne s'ennuie pas une seconde et reste absorbé du début à la fin. Je devais faire autre chose après mon dîner mais le film m'a tant et si bien accroché que je l'ai regardé en entier.
Donc pour résumer une leçon de cinéma : scénario, interprétation, mise en scène au diapason. Hallucinant de voir combien une histoire aussi simple lorsqu'elle est aussi bien écrite/structurée et interprétée/filmée peut prendre une telle intensité.