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Audrey L
649 abonnés
2 593 critiques
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3,5
Publiée le 8 juin 2017
Film intelligent et ingénieux si l'on connaît le roman inadaptable de Laurence Sterne, Tristram Shandy. On suit le tournage du film qui s'inspire du roman, avec son histoire qui n'a pas de suite logique, qui narre des épisodes que l'auteur n'a pas pu connaître (comme son accouchement, très réussi par le film), et ses personnages torturés mentalement et physiquement. Le "film du film" en surprendra quelques-uns, car il est d'abord axé sur les coulisses du tournage, puis sur la fiction de Tristram en lui-même, et revient d'un coup d'un seul dans les coulisses. Il ne faut attendre aucune action, ni aucune péripétie hilarante au point de s'esclaffer, Tournage dans un jardin anglais est davantage un essai filmique très audacieux, qui intègre des éléments cités dans l'histoire au visuel que perçoit le spectateur (par exemple, quand l'équipe du film propose de faire un écran noir pour imiter la page noire du roman dans leur futur film, l'écran du spectateur devient en effet noir), et d'autres plans ont le mérite d'être un minimum réfléchi (la conversation au téléphone qui se divise visuellement au fur et à mesure que les idées mêmes de chaque personnage se divisent)... Les acteurs ont beaucoup donné de leur personne pour les rôles parfois bien ingrats qu'ils doivent tenir, mais ils assurent le service sans problème (Coogan dans l'utérus la tête en bas... Le rouge du sang lui afflue jusque dans le blanc des yeux, il est nu et on lui jette un liquide dessus...une performance d'y avoir résisté !). Cependant, le film aurait été encore meilleur si le Tristram Shandy, le film dans le film, avait été plus présent, car c'est une œuvre tellement riche bien que "bordélique", il y avait de quoi pousser la fiction du départ un peu plus loin... De même, ceux qui cherchent l'action et l'humour à l'américaine repasseront. Le film est contemplatif. C'était le but, il déplaira à beaucoup, mais il est atteint amplement. Un film brillant qui maîtrise l'œuvre du Tristram Shandy à la ligne près. Contemplatif et intelligent.
Pas de doute, c'est bien de l'humour british. Je concède l'originalité à ce film, mais il ne m'a jamais ne serait-ce qu'arraché un sourire. Ainsi, en ce qui me concerne, le principal but de Winterbottom n'a pas été atteint.
Film assez original dans son propos (on filme un film en train de se faire), dans son scénario (il est a-chronologique), par son humour également, mais non moins original dans sa forme, c'est à dire par son langage cinématographique qui est très moderne, genre clip ou pub, caméra épaule, vitesse, image bougée... Néanmoins, le film est intéressant parce qu'il représente une sorte de puzzle dans lequel le spectateur doit remplacer mentalement les différents évènements. C'est donc d'un jeu d'esprit dont il s'agit ici, et ça marche assez bien. Les acteurs sont bons, surtout dans les parties documentaires où ils paraissent ne pas jouer. Il y a beaucoup d'humour, pas de temps morts, les décors du 17è siècle anglais sont corrects, mais le résultat final reste malgré tout un peu vain et surtout très artificiel. La musique de 8½ peut paraître un peu prétentieux. Tout cela est très fabriqué alors que ça se veut naturel. Une trop grande (fausse) improvisation peut mener à un certain ennui. Il y a quelques faiblesses dans les dialogues (faussement) improvisés. En fait, c'est un film dans l'air du temps pas si original que cela. On a du mal à croire aux sentiments des personnages.
J'ai bien aimé le concept du film, c'est assez sympa et puis ça change. Il y a un côté très décalé qui s'inscrit vraiment bien dans le long-métrage proposé. Après je pense que le problème c'est que progressivement le concept s'essoufle ou qu'on retrouve des choses un peu plus attendues. Avec l'idée de base, le réalisateur et les scénaristes ont du mal à vraiment à maintenir l'intérêt tout du long. Le film se regarde sans déplaisir mais je trouve qu'il s’essouffle progressivement. Mais bon, j'ai tout de même bien aimé.
Si vous n'aimez ni l'humour anglais, ni l'exercice de style, passez votre chemin. Comme dit assez rapidement dans le film, c'est une histoire "sans queue ni tête" qui s'assume en tant que telle.
Le tournage d’un film adapté du roman fleuve de Laurence Sterne, Tristram Shandy est le sujet de ce délicieux petit film de Michael Winterbottom. On pénètre dès la première scène dans l’intimité des maquillages et des habillages, ainsi que dans la rivalité - mouchetée mais implacable - entre les deux acteurs principaux, interprétés avec beaucoup de finesse et de justesse par Steve Coogan et Rob Brydon. Puis la caméra de Winterbottom nous promène un moment dans l’œuvre de Sterne avant de revenir en compagnie des deux cabotins et de leurs partenaires, tous merveilleusement dirigés. Le scénario est inventif, bourré d’humour et de culture pour un film qui se laisse suivre avec beaucoup de plaisir et constitue une pierre de plus dans le jardin de Michael Winterbottom, auteur à part entière et au talent appréciable.
Michael Winterbottom adapte ici un roman réputé inadaptable (c’est sans doute pour cela qu’au final, on y adhère pas du tout), il s’agit de « La Vie et les opinions de Tristram Shandy », de Laurence Sterne (un pasteur irlandais). Au programme de cette comédie loufoque, une histoire sans queue ni tête, déconcertante, auquel on regrette amèrement d’y avoir jeté un oeil. Quel est l’intérêt de mettre en scène un pareil film ? Nous assistons au tournage d’un film (de la même manière que La Nuit américaine - 1973), simplement ici l’histoire est inintéressante, d’innombrables situations s’enchaînent, cocasses, drôles ou tout simplement anecdotiques. Rien de palpitant ou de captivant, un foutoir général auquel on aimerait connaître les raisons. Mise à part le jeu des acteurs, il n’y a pas grand chose à voir.
De très très belles lumières mais une caméra malheureusement atteinte de la maladie de la vache folle qui épuise la rétine et donne le mal de mer, et un scénario excessivement habile mais exactement sans aucun intérêt font de cet objet réellement sans queue ni tête un exercice de style fort réussi mais un film que j'ai vite trouvé fort ennuyeux malgré une interprétation de premier ordre et deux ou trois petits moments réjouissants. Sympathique, talentueux et intelligent, mais terriblement intello, au bout du compte.
Un véritable Ovni, et ... pas tant que ça. L'humour, le réalisme, l'absurde, l'histoire parallèle de Tristram Shandy (que j'aurais voulue bien plus importante...) et de Steve Coogan, pour qui la vue sur le plateau n'est pas toute rose. Les ficelles du cinéma nous sont dévoilées, et le résultat donne un moment de cinéma assez perturbant, tout autant qu'intéressant et drôle.
Habituellement, j'affectionne le cinéma britannique mais celui-ci j'avoue que je n'ai pas saisi, ni accroché. Très peu de bons moments, peu de rythme, les dialogues ne sont pas assez savoureux et l'histoire traîne en longueur.
A peine entrés dans un film depuis 30 minutes qu'on nous en sort, sans nous demander si ça nous fait plaisir de ne plus nous la ranconter. Puis on s'attarde ensuite sur les petits caprices et aléas autour d'un tournage. C'est plein de bonnes idées mais il m'a manqué un énorme quelquechose pour me souvenir encore une semaine de ce film.
L'OVNI cinématographique du moment! Un pur régal, plein d'un humour so british.
L'histoire d'un tournage en Angleterre, adaptation difficile d'un roman, ego démesuré du héros, financement, costumes, guest-star (Gillian Anderson, joli clin d'oeil), montage du film.... Tout y passe.
Rafraîchissante comédie, « sans queue ni tête » comme il est dit dans le film. Les allers retour entre la fiction et la réalité du tournage imposent un rythme sans temps morts, avec des bonds dans le temps au charme et à l’humour typiquement anglais. La belle musique de Michael Nyman y trouve une seconde jeunesse, en forme de clin d'oeil a Peter Greenaway. Le ton est toujours léger, en même temps que l’ambiance sur le plateau sérieuse et professionnelle. Il ne s’agit pas d’une parodie, avec crises de nerf et prises multiples, comme par exemple dans « Ca tourne à Manhattan » (au demeurant un excellent film). Au contraire, le souci de réalisme se traduit discrètement dans les innombrables questions que posent la réalisation d’un film, des choix budgétaires à la réécriture d’un bout de scénario en cours de route, ou les exigences d’acteurs comme la taille des talonnettes ! La question est posée par un des protagonistes dans un moment de doute : « Pourquoi fait-on ce film ? ». On sait au moins pourquoi on le regarde.