J'aime bien Anne Le Ny, et pour être honnête je m'attendais vraiment à pire en découvrant ce « Cornouaille » a priori peu captivant. C'était oublier que l'actrice-réalisatrice a une réelle sensibilité se ressentant à plusieurs reprises, que ce soit dans l'utilisation ou le choix de la musique, sans oublier cadre breton exploité avec talent, la grâce dont elle fait preuve à plusieurs reprises ne pouvant pas laisser totalement indifférent. J'avoue d'ailleurs avoir suivi cela un temps avec un certain plaisir, ce plaisir revenant même par la suite de temps à autre, mais de façon trop inconstante pour totalement y trouver mon compte. Cela a beau être joli, hormis quelques seconds rôles trognons, il y a un réel souci d'incarnation et de perspective concernant ce personnage interprété (moyennement) par Vanessa Paradis, son évolution s'avérant on ne peut plus prévisible dès le départ, même si le chemin pour y parvenir sort légèrement des sentiers battus. De plus, si garder une part de mystère et d'interrogation est une qualité, lorsque le mystère reste quasi-entier, cela peut devenir une faiblesse, et c'est précisément le cas avec cette étrange relation que l'héroïne entretient avec Samuel Le Bihan, celle-ci devenant de moins en moins crédible, voire légèrement ridicule. Dommage, car la douceur de certains passages sont évidents, et traiter la question des esprits loin de toute vision horrifique était une belle idée, hélas peu exploitée. Rien de déshonorant donc, mais en définitive plutôt banal.