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Redzing
1 100 abonnés
4 451 critiques
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5,0
Publiée le 26 juillet 2024
Il est des films que l'on découvre avec des attentes très élevées. "Seppuku" (ou "Harakiri" en VF) est clairement de ceux-là. Disposant d'une note moyenne stratosphérique, apparaissant dans les cimes du fameux top 111 de Sens Critique : il y a de quoi intriguer. Et bien j'avoue que le film a tout à fait répondu à mes attentes ! On suit Tsugumo, un ronin qui vit dans la misère depuis la disparition de son clan. Il se présente dans la demeure d'un autre clan, pour demander un cadre adéquat afin de se suicider par harakiri (!). Mais rapidement, on comprendra que sa démarche est plus complexe... "Seppuku" est un film de samouraï sombre et amer. Dépeignant une époque maussade, où la paix a contraint le shogun à dissoudre de nombreux clans, et transformer ainsi des milliers de samouraïs en ronins. De fier guerrier, ils sont passés à indésirables. La fin d'un monde. En outre, le scénario critique ouvertement la rigidité et la futilité du code d'honneur des samouraïs. Le dépeignant comme une entrave aux émotions humaines, ou au bon fonctionnement de la société. Et pointant du doigt l'hypocrisie et la malveillance dont peuvent faire preuve certaines, utilisant ce code avec de mauvaises intentions. Des idées sombres et parfois dures, à l'image de la forme qui frappe. Masaki Kobayashi maîtrise parfaitement son récit. Entre une histoire qui se dévoile peu à peu, par flashbacks et révélations, gardant tout son suspense jusqu'au bout malgré un postulat en apparence simple. Et une mise en scènes aux petits oignons. Le réalisateur oscille entre gros plans puissants, et compositions larges savantes (placement des figurants, jeux sur les décors d'intérieurs...). Le tout très bien éclairé. L'essentiel de l’œuvre sera finalement un duel psychologique corsé (merci à Tatsuya Nakadai et son jeu intense !). Néanmoins le réalisateur n'oublie pas le spectaculaire, avec une dernière demi-heure riche en croisements de sabres qui font largement leur effet. Il me faudra sans doute un autre visionnage pour le qualifier de chef-d'oeuvre, mais pour moi "Seppuku" est assurément dans le sommet des films de samouraï.
Apparemment un clsssic du genre donc je l'avais note ajouté dans ma liste des films à voir. Mais, ce n'est pas ma came. C'est long, lent, les dialogues ne sont pas intéressants. L'histoire est bonne, et c'est bien raconté. Mais 2h de film c'est trop long pour ça. La chorégraphie des combats est mal travaillée aussi. Dommage.
Critique âpre de l'appropriation hypocrite du code d'honneur des samouraïs par des usurpateurs étrangers à la réalité de la vie du ronin déchu, l'intrigue manifeste la violence éprouvée par ceux qui de héros deviennent hères, désormais laissés pour compte face à une réalité reniant leur(s) valeur(s). Sarcastique, le récit se complait cependant dans une partie larmoyante à la tonalité théâtrale, emphatique, qui déborde sur certaines interprétations. Or, la réalisation épurée en un élégant noir et blanc mettant en exergue des éléments symboliques, d'un combat entre brise venteuse et cimetière à une armure de guerrier vidée de toute substance ainsi qu'un fascinant Tatsuya Nakadai confèrent force et attrait à cette histoire de revanche amère dont la quête de rédemption s'efface derrière les enjeux politiques d'une histoire manipulée au service du clan régnant. Lucidement pessimiste.
Mon film japonais préféré après Nobody Knows. Parfait à absolument tous les niveaux. Les acteurs délivrent chacun une performance d'une extrême intensité, la photographie est subliSSIME, et que dire de la réalisation... C'est tout simplement le gâteau sous la cerise ! J'ai été abasourdi devant tant de modernité. Il s'agit là à mon avis du film qui utilise le mieux les plans débullés (ou "dutch-angles"), et les mouvements sont chirurgicaux, millimétrés. Pour ce qui est du fond, le film questionne avec finesse l'honneur et autres principes si chers à tout samouraï qui se respecte. Il nous montre des personnages humains et faillibles, loin du cliché du héros solitaire et téméraire au sabre capable de vaincre 10 hommes en même temps, ce qui est vraiment appréciable. Le film est entaché par un léger détail : je trouve vraiment dommage le fait que l'apogée de la tension sois déjà atteinte dès les 25 premières minutes du film (dans une scène d'anthologie).
Le film aurait pu etre un petit chef d'oeuvre... malheuresement le film démarre vraiment à la 45 eme minutes. C'est très bien mais je trouve le film surestimé.
Une tragédie classique à la japonaise, dans un N&B fascinant, qui dresse le récit captivant et émouvant de la vengeance d'un samouraï, dans un pays où le déshonneur est pire que la mort. 4,25
Seppuku, film d'un certain Masaki Kobayashi que je découvre tout de suite m'a littéralement crever le bide ! Non le jeu de mot n'est vraiment pas de trop.
Que se soit dans son déroulée, dans sa narration non linéaire oscillant entre les histoires avant croissement, dans sa conception, son huit-clos obsédant, dans ses images, ses mouvements, de par sa direction ou que se soit de par cette intrigue sur fond de drame sur une condition humaine si trouble, j'en suis bouche bée ...
spoiler: La violence de ce Seppuku en début de film, avec son sabre en bois est d'une violence inouï ... L'horreur de ce jeune homme s'évertuant à se donner la mort par ce moyen coupe le souffle de toute personne momentanément touché par le sort atroce qu'il s'inflige. La tragédie qui le frappe en amont, celle que l'on découvre au fil du récit de son " successeur " ne fait qu'encore plus de peine. L'agonie du petit enfant, Kingo, tué par une fièvre dont tous sont témoins est une autre séquence absolument insoutenable de ce film qui n'aura de cesse de me poursuivre à l'avenir je le sais ...
Je ne vais pas tarir d'loges chaque protagonistes de film au cas par cas. Je les englobe dans mon admiration la plus totale ! Chacun opère à rendre inoubliable son visage, dans la vie comme dans son départ ...
Un film grandiose, un pur Chef d'Œuvre de Cinéma ! Une chance de finir cette année 2022 avec cette découverte, un monument en soi qui date et dont j'ignorais à ce jour l'existence, j'y reviens vite, très vite.
En 1962, le réalisateur japonais Masaki Kobayashi signe une fresque historique et humaine passionnante malgré son caractère austère. Au XVIIème siècle, le Japon féodal est frappé par la pauvreté et la famine. Pour en finir avec cette misère, un samouraï errant demande alors au maître du clan li à se faire hara-kiri dans son château. A l’exception de la dernière partie, l’intrigue de ce film repose sur de longs dialogues à la fois réfléchis mais également codifiés par une culture étrangère à la nôtre. Ces monologues sont toutefois rendus captivants en raison d’une mise en scène théâtrale renforçant leur caractère dramatique. L’action reste avant tout cérébrale, mais ne cesse de monter crescendo. Bref, une œuvre puissante sur le sens de l’honneur et de la vengeance.
La beauté des images, la qualité de la mise en scène et l'intensité des scènes de combat sont réelles mais un peu mises à mal par des dialogues redondants et moralisateurs. La séquence la plus belle reste, selon moi, celle de l'affrontement du héros avec le maître d'armes du clan, dans la plaine balayée par le vent. Une œuvre qui a vieilli mais qui mérite le détour.
Hara Kiri était un film pour lequel j'attendais beaucoup, mais j'ai été assez déçu malheureusement. Pourtant dès le début ça donnait envie, dès le premier plan même : un homme solitaire vient remettre en cause l'autorité d'un clan entier. J'ai beaucoup aimé le personnage principal, qui se trouve étrangement très attachant. Son entêtement vis à vis de son suicide et la manière dont il parle de sa mort de manière nonchalante en font un personnage hors du commun à bien des égards. Hara Kiri, au delà du suicide, va également parler de l'honneur et du courage, choses clefs pour un samouraï. La mise en scène est captivante, de même que la musique, les deux s'ajustant parfaitement au rythme du film. Les rares scènes de combats sont assez magistrales, il y a un mélange d'art (les plans sont magnifiques) et de violence crue et réelle (mais jamais dans l'outrance). Mais mon problème réside dans la narration, que j'ai trouvé mal équilibré et peu intéressante. Ce n'est vraiment pas objectif, mais je ne me suis jamais vraiment senti impliqué dans le scénario. D'autant plus que les flashbacks sont un peu trop longs pour ce qu'ils ont à raconter.
Voilà un film à la narration remarquablement maîtrisée. La réalisation est sobre mais efficace. Un rônin, samouraï désœuvré dans le Japon médiéval, se présente devant l'intendant d'un prestigieux clan et demande à se faire harakiri. Cette trame simpliste n'est qu'un prétexte pour traiter des enjeux fondamentaux : le sens de l'honneur, l'hypocrisie des classes qui se prétendent supérieures, la préservation de son humanité face à un code d'honneur rigide et suranné. Le rônin, d'être pathétique au départ, se transforme peu à peuspoiler: en vengeur impitoyable , cependant que "l'honorable" clan qui lui fait face se révèle hypocrite et lâche. Le réalisateur prend un malin plaisir à étaler au maximum la progression du récit. Le rythme s'en ressent et écœurera sans doute quelques cinéphiles, mais voir l'intendant s'obliger à écouter jusqu'au bout le samouraï déchu, et lire l'incompréhension puis la peur dans ses yeux est assez jouissif. Le film délivre une puissante charge contre l'arrogance des puissants et pose la question de la légitimité du pouvoir.
J'ai regardé Harakiri par pure curiosité, je ne m'attendais pas à être conquis par un vieux film japonais de 1963. Et pourtant, Harakiri m'a totalement bluffé. Le rythme lent, couplé au charisme et à l'honneur dont fait preuve certains personnages, offre un souffle épique tout le long du film malgré le peu de scènes d'action. L'histoire derrière Masamoto se révèle peu à peu et nous tient en haleine avec brio, un suspens insoutenable. Si le film a un peu vieilli dans ses chorégraphies où on remarque tout de suite qu'aucun coup porté n'est réel, sur le reste, Harakiri reste une démonstration de suspens et de tension, remettant en cause l'idéologie des Samuraïs. Bref, un excellent film, je vous le recommande chaudement !
4 480 abonnés
18 103 critiques
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1,0
Publiée le 18 juin 2021
Ce film a une excellente première demi-heure. Il y a le stoïcisme et l'honneur combinés à une exécution cruelle qui prend aux tripes. Ensuite les dialogues deviennent terne alors qu'Hanshiro s'assoit sur le billot et joue avec l'esprit des nobles et met en place son complot. Puis il s'avère que le plan de vengeance d'Hanshiro implique de nombreux flashbacks inutiles et des dialogues redondants sur des sujets ennuyeux le tout couronné par quelques combats encore plus ennuyeux. Comment peut-on faire un film qui glorifie le suicide cela me dépasse et je l'ai éteins quand le film glisse vers un débat sans fin sur l'honneur de ce qui est sois disant le plus profond...
Auréolé du grand prix du jury au festival de Cannes, en 1963 "hara kiri" est un chef-d'oeuvre. Son réalisateur M.Kobayashi n'a pas réalisé plus de 15 films et certains sont toujours inédits en France, bien qu'ils aient été réalisés il y a plus de 50 ans. Hara kiri est selon moi le chef d'oeuvre du réalisateur avec "kwaidan" autre film particulièrement impressionnant. Il est connu aussi pour avoir réalisé "Rebellion" ( film voisin d'hara kiri) et " la condition humaine " , plus long métrage de l'histoire du cinéma (9hoo de projection en trois parties). Harakiri souligne la vision déterministe de la vie et l'absence de liberté dans les décisions humaines . Ceux qui le nient seront ici châtiés . Comme le film repose sur un procédé scénaristique ou peu à peu se dévoilent les véritables intentions du héros, il est possible qu'il perde un peu en tension lorsqu'on le revoit. Magnifiquement interprété et photographié, "harakiri", film de samouraï à la problématique intemporelle, est un monument de l'histoire du cinéma . Toutefois, les amateurs exclusifs de jeux vidéos et de blockbusters passeront leur chemin.
Avec ce film extrêmement marquant, Kobayashi transcende le film de genre (le film historique et théâtralisé de sabre japonais) pour livrer une tragédie terrible et une dénonciation sociale. La première demi-heure est époustouflante et confine par sa cruauté morale et physique à la limite du soutenable, puis le rythme de la narration s’étiole un peu avec de trop longs flash-backs. Car c’est dans la maison du clan Iyi, et plus encore dans la cour où le Harakiri doit se dérouler, que se concentre toute l’intensité du film. Au service d’un scénario de haut vol, Kobayashi déploie une mise en scène sobre et, dans l’esprit des évènements racontés, presque rituelle (voire tous ces retours dans la cour par un lent zoom avant sur le personnage principal montré de dos). Il affirme, par la voix de son personnage, et à titre personnel, que le code d’honneur tant mis en avant par les clans au pouvoir n’est qu’une façade hypocrite, dépourvue d’humanité. Que plus généralement les conventions sociales rigides sont un instrument de contrôle et de domination. Et que les versions « officielles » de l’histoire peuvent l’être aussi.