Les plus utilesLes plus récentesMembres avec le plus de critiquesMembres avec le plus d'abonnés
Filtrer par :
Toutes les notes
AMCHI
5 902 abonnés
5 936 critiques
Suivre son activité
2,0
Publiée le 14 février 2020
Ca fait un petit moment que j'étais curieux de découvrir ce fameux Harakiri possédant une réputation d'excellence je vous dis de suite ce film m'a ennuyé certes la réalisation est impeccable et les acteurs bons, les rares combats bien chorégraphiés d'ailleurs dommage qu'il en ait pas plus mais apparemment Harakiri privilège la psychologie. Le problème contrairement à ceux que j'ai lu dans d'autres critiques je n'ai ressenti aucune tension dans les affrontements verbaux de ce film qui m'a semblé bavard et trop calme.
J'avais adoré mes deux premiers passages chez Masaki Kobayashi, après la fresque "La Condition de l'homme" qui constitue certainement les 10 heures les plus férocement antimilitaristes du cinéma et le très tendu et puissant "Rébellion", donc je ne vois pas de raison pour ne pas faire "jamais deux sans trois" ; et en plus c'est 3000ème critique donc un excellent choix pour la fêter. Bon si déjà un cinéaste comme Akira Kurosawa n'a pas été d'une grande tendresse avec les codes et l'honneur du samouraï, Kobayashi lui y va encore moins de main morte ; il y va même au bulldozer pour ça, préférant définitivement l'humain à un quelconque règlement de toute façon fantoche. Pour faire passer son message qui a aussi une résonance contemporaine, on prend le schéma, qui fera aussi la grande réussite de "Rébellion", quatre cinquièmes de confrontations psychologiques hyper-tendues et le dernier cinquième pour lâcher totalement la vapeur avec des séquences de bagarres incroyables. Cadres au millimètre, noir et blanc superbe, mouvements de caméra élégants, décors parfaits et Tatsuya Nakadai, acteur fétiche du cinéaste, toujours aussi immense. On ne dit pas aussi "jamais trois sans quatre" ???
Malgré un rythme assez lent, Harakiri est un modèle du film de samourai. Déjà il instruit de façon réaliste sur cette vie, ses codes et l'honneur qui va avec. Dans une photographie soignée et un montage original fait de flash backs on suit donc l'histoire d'un samourai qui vient demander de faire Harakiri dans un château. On va suivre petit à petit pourquoi il en est arrivé là, après avoir tout perdu mais surtout car il n'aura pas protéger son gendre. La scène la plus impressionnante sera l'hara kiri du gendre, d'une violence rarement vue (en NB rappelons le) et la vengeance finale est bien mise en scène pour ne pas dire parfaite. Voilà du grand cinéma japonais.
Souhaitant mettre en scène un film de samouraïs, Masaki Kobayashi commande alors un scénario à Shinobu Hashimoto, qui lui offre une adaptation du roman de Yasuhiko Takiguchi, déstiné à la base à la télévision. S'amusant avec les codes du genre, Kobayashi enfante une oeuvre sombre et désespérée, presque anti-spectaculaire et parfois éprouvante dans ses rares éclats de violence. D'une maîtrise formelle et scénaristique indéniable, construit à partir de flashbacks jouant avec les apparences, "Harakiri" est aussi une allégorie sur la société japonaise d'après-guerre poussant ses citoyens à la misère et à la mort. Froidement accueilli dans son pays, le film de Kobayashi reçu le prix spécial du jury au festival de Cannes en 1963.
Peut-être le film le plus beau de Kobayashi (avec le magnifique Kwaïdan). Un film d'une beauté plastique remarquable. Kobayashi nous invite à vivre un drame d'une violence et d'une intensité rarement atteintes. Un film qui imprime la rétine, bouleverse et reste une expérience visuelle extraordinaire et unique. Du très très grand cinéma.
Sans conteste l'un des meilleurs films de Masaki Kobayashi. Son talent se trouve parfaitement condensé dans cet âpre long-métrage, au service d'une histoire bouleversante et magistralement racontée. En effet, que ce soient les cadrages austères et parfaitement millimétrés, le montage tendu, le noir et blanc blafard, tout concourt à renforcer l'intrigue, intense dénonciation de l'inhumanité des codes régissant la société féodale japonaise. Ce qui marque par dessus tout, c'est la remarquable virtuosité de la narration, s'articulant autour de flash-backs savamment amenés afin de faire monter le suspense, tout en délivrant les informations au compte-goutte. A mon sens il s'agit là d'un des plus extraordinaires scénarios de l'histoire du cinéma, écrit par Shinobu Hashimoto, co-auteur de celui (génial aussi) de «Rashômon». L'un des plus intelligents scénarios connus mais aussi l'un des plus prenants! L'atmosphère s'alourdit au fur et à mesure jusqu'à devenir presque insoutenable, explosant en un violent combat final, magnifiquement chorégraphié. Les interprètes sont loin d'être en reste, Tatsuya Nakadai étant comme à son habitude excellent en samuraï déchu mais digne, plein de rage contenue contre la cruauté humaine. Un film indispensable, parfaite illustration du code de l'honneur des samuraïs japonais et de son inévitable revers. [4/4] http://artetpoiesis.blogspot.fr/
Cette plongée dans le Japon féodal du 17ème siècle que nous livre Kobayashi nous permet d’en découvrir les codes. Sa narration lente ne n’empêche pas le public de se passionner pour le long monologue de ce rônin narrant ses mésaventures à travers une succession parfaitement alignée de flashbacks. Ecrit par le même scénariste que l’excellent RASHOMON, cette histoire nous fait entrer dans la face cachée de la paix imposée par le shogunat, soit des samouraïs devenus des vagabonds et des clans dissimulant leurs faiblesses à travers des mensonges éhontés. Cette superbe reconstitution historique est donc assimilable à un véritable drame social s’achevant, dans le dernier quart d’heure, sur des scènes de combat de sabres ayant méritées leur statut de références du genre.
Je trouve ce film original dans la mesure où il présente l'envers du décors du samourai. Kobayashi détruit l'image que l'on se fait du ronin et montre que l'honneur ne veux pas dire grand chose en réalité face à l'humanité. Ce qui est intéressant dans ce film c'est que l'on crois que Motome n'est qu'un lâche et au fil de l'histoire et des flashback nous montre la réalité celle derrière l'honneur du seppuku. Un homme poussé à bout par une société qui n'a plus besoin de lui en temps de paix , n'en a que faire de l'honneur quand il s'agit de sauver sa famille. Plus qu'un film de samouraï traditionnelle c'est une réflexion sur la vie. Et de plus ce film montre que les premiers à faire respecter les traditions ne sont pas forcément les premiers à l'appliquer pour eux meme , à ce moment là l'honneur deviens quelque chose de faux. De plus les images , le montages en flashback et les plan austère et en meme temps magnifique de Kobayashi sont impressionnant , il y a une maîtrise , un coté carré sans faille , avec la musique qui accrois la tension. La bataille final est chorégaphié avec perfection et avec les plan sur l'intendant rajoute en intensité . C'est vraiment un chef d'oeuvre qui à encore aujourd hui une résonance particulière car elle peux aussi caractérisait notre époque faite de faux semblant et faux honneur.
Excellent film où l'on apprend véritablement ce qu'est l'honneur du samouraï et si l'on a la chance de voir les suppléments du dvd c'est un pur bonheur de s'immerger dans cette période des guerriers et de leur code. Arigato gosaimasu !
Une démonstration implacable du fait que la fonction première du code de l’honneur du samouraï est de se débarrasser des guerriers devenus superflus dans l’ordre féodal. Ordre qui use d’ailleurs sans vergogne du mensonge pour se perpétuer. Le film est situé au XVIIè siècle, mais on est bien sur très tenté de prolonger la critique à la morale du suicide guerrier dans le militarisme japonais pendant la Seconde guerre mondiale. Kobayashi est moins reconnu qu’un Kurosawa, « Harakiri » témoigne d’un art très comparable. Le scénario est habile et sophistiqué, une construction très élaborée de récits en gigogne et en flash back. La mise en scène est d’un hiératisme et d’une austérité parfaits, sans artifice ni ostentation, toujours adaptés à la tension dramatique. L’humanisme du propos, parfaitement explicité dans les reproches du vieux samouraï au clan ayant poussé son gendre à la mort, est aussi proche de celui d’un Kurosawa (qui du reste est presque de la même génération, marquée par la guerre). C’est du grand cinéma, beau, cruel, poignant et ça en apprend beaucoup sur le Japon.
Un film à la tension incroyable, écrit et mis en scène au cordeau, où Kobayashi s'attaque directement aux fondations abstraites et figées du pouvoir d'hier et d'aujourd'hui. La photo est à tomber, Nakadai crève l'écran, tour à tour héro vengeur, ronin déchu, père aimant et papi gâteau. Un film très fort, à ne rater sous aucun prétexte.
Il fallait le faire passer autant de temps juste pour un hara-kiri ! Et le réalisateur parvient à nous captiver avec le récit de ce rônin qui ne bougera quasiment pas de tout le film. Il y a parfois quelques longueurs mais le résultat est fascinant avec une très belle mise en scène.