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soniadidierkmurgia
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4,5
Publiée le 14 juillet 2012
"Le massacre de Fort Apache" est le premier opus de la trilogie réalisée par John Ford sur l'épopée de la cavalerie américaine. Ford était un anti militariste convaincu et il le démontre avec force dans cette charge inspirée de la tristement célèbre fin de carrière du général Custer qui se soldera en boucherie à Little Big Horn. Henry Fonda sorti des rôles un peu falots de ses débuts et qui vient d'être remarquablement dirigé par le maître deux ans plus tôt dans la "Poursuite infernale", endosse avec toute la nuance requise le rôle de ce militaire obtus et amer. Le grand mérite de Ford est de nous montrer dans un long prologue les ressorts qui pousseront cet homme à sacrifier ses hommes pour se prouver à lui-même dans une expédition suicidaire que l'armée ne l'a pas reconnu à sa juste valeur. Pendant la première partie du film cet homme rempli de principes fait montre d'une certaine empathie qui cache une névrose délirante que Ford révèle lors de la scène où Fonda fait irruption chez les parents du jeune officier, soupirant de sa fille. On comprend alors la froide détermination qui habite cet homme quand il est sûr de son fait. Défiant tous les conseils de son second joué par un John Wayne au meilleur de sa forme, il va lancer une expédition désespérée comme pour punir ses hommes du laxisme dont ils ont fait preuve durant les premières semaines de son commandement. L'absurdité d'un pouvoir dévié de sa fonction initiale est exposée avec force par Ford qui n'oublie pas de nous rappeler son attachement aux valeurs de la famille à travers la solidarité qui s'est instaurée au sein du Fort . Mais au-delà du propos qui n'est jamais gratuit chez le grand réalisateur ce sont les images de la vallée de la mort qui nous saisissent en premier lieu et la façon unique qu'avait Ford de filmer les chevauchées endiablées de ses westerns. Du grand art assurément jamais égalé depuis. Le film se termine sur le constat désabusé que la grande muette préfèrera toujours mettre en avant l'image du héros au mépris de la vérité plutôt que de révéler la veulerie de l'un des siens . Kubrick dix ans plus tard avec "Les sentiers de la gloire" reprendra la démonstration en la déplaçant sur le champ de bataille de la première guerre mondiale.
Quand un film est aussi bien mis en scène, qu'il contient de si belles séquences à la fois comiques et tragiques, il n'est guère possible de lui mettre moins de 4 étoiles. Pourtant, lorsque on connaît les qualités et les possibilités de Ford, on a des petits regrets; Il est indiscutablement moins passionnant et moins réussi que le suivant ''la charge héroïque '' car les séquences anecdotiques sont trop nombreuses par rapport au fil conducteur de l'histoire. Par exemple, on y danse presque autant qu'on y galope; pour un tel western c'est un peu gênant. Sur le fond, la passion de Ford pour l'armée est curieusement mise à mal par le comportement du lieutenant colonel Owen Thursday, véritable pervers antipathique au possible qui ne possède que des lueurs d'humanité pour sa fille. Ce personnage anti-fordien n'a aucune légitimité dans l'oeuvre du réalisateur, c'est une des faiblesse de ce film avec le choix pour le moins bizarre du mythe de Custer. Il est par contre difficile d'oublier le charme juvénile de Shirley Temple et la séquence merveilleuse dans laquelle le lieutenant Michael O'Rourke retrouve ses parents après 4 ans d'absence. Il faut voir comment Ford film l'émotion du père, tout est dans le tempo et le sentiment intérieur. C’est le seul cinéaste qui soit capable de nous offrir de tels moments. avec une telle pudeur.
A travers cette oeuvre fort bien écrite, John Ford va dénoncer la corruption, le racisme ou encore les "relations" avec les Indiens, et c'était d'ailleurs assez rare à cette époque que l'on traite les Indiens de manière égale (notamment à travers le personnage du lieutenant-colonel), il va aussi décrire les relations entre les différents grades au sein de l'armée, ainsi que l'honneur et la dignité. Fort Apache brille notamment par sa mise en scène, immersive et passionnante ainsi que ses mouvements de caméra, de nombreuses séquences sont mémorables à l'image de la vie au camp ou les batailles. La photographie en noir et blanc est superb, tout comme la reconstitution puis il y a cette fin, sublime, tout comme ces dernières paroles prononcées par le personnage joué par John Wayne, qui font écho à "L'homme qui tua Liberty Valence". Il arrive même à y glisser quelques touches d'humour qui font mouche ! Coté casting, ce n'est pas le plus grand rôle de John Wayne, ni par son nombre d'apparitions, ni par ses dialogues, mais ce type dégage une de ses classes et un de ses charismes... c'est impressionnant tandis qu'Henry Fonda, dans un rôle un peu à contre emploie, est parfait.
John Ford donne tout son fort savoir faire dans le domaine du western. Casting bien armer avec John Wayne en capitaine expert sur le terrain, puis défenseur des indiens. Puis que dire de Henry Fonda en colonel qui tient bien à mettre en application ses ordres afin de vaincre Cochise, le célèbre chef de tribu apache. Le colonel est bien têtu et écoutera que très peu les conseils du capitaine. Le Massacre de Fort Apache contient son quota de bravoure, d'honneur et d’héroïsme.
"Fort Apache" n'est surement pas le western le plus connu de John Ford mais mérite que l'on s'y attarde. Le scénario est classique mais prouve son efficacité par la grande maitrise du réalisateur américain, bien entouré par une belle brochette d'acteurs. Passionnant !
Western mythique de J. Ford qui réunit sa troupe habituelle (J. Wayne, W. Bond, V. McLaglen) en y ajoutant H. Fonda dans un film qui évoque le destin de Georges Custer (mais en lui donnant un autre nom et en modifiant quelques détails) et qui montre pendant une bonne partie du film la vie d'un fort. Ces scènes sont d'ailleurs intéressantes car rarement montrées et J. Ford y ajoute sa touche d'humour bon enfant avec des acteurs qui surjouent les situations. Quand le ton est plus sérieux, il démontre toute son intelligence en montrant aussi bien le coté cruel des Indiens tout en évoquant le problème complexe de la vente d'alcools à ces derniers par des agents du gouvernement mais aussi en montrant des officiers bornés et orgueilleux face à des Apaches fiers, qui sont aussi des guerriers redoutables et impitoyables. Dans sa dernière partie, l'action devient tragique et la mise en scène de Ford s'exprime à plein. Noir et blanc somptueux, mouvements de caméra intelligents, acteurs en forme, scénario ciselé (même si la romance apparaît un peu trop gnan-gnan) bref, un classique, un vrai, un beau. D'autres critiques sur
Oulà ! Moi je n'ai pas du tout aimé ! Je me suis dit que j'allais me remettre aux westerns, et ça m'as bien calmé ! C'est trop vieux et même si john wayne a été le pionnier des westerns, je préfère me ratacher aux films avec clint.
On reconnait aussi l'importance qu'il porte à la famille et à l'amitié avec notamment quelques seconds rôles haut en couleur dont le magnifique Victor McLaglen en sergent Mulcahy toujours partant pour un petit peu d'ivresse. Une fin qui laisse perplexe également par le manque d'empathie qu'on peut avoir pour le colonel Thursday qui semble avoir été vu comme le pendant "réaliste" de Custer. Néanmoins, John Ford signe un film majeur, un des monuments du genre où l'équilibre entre action, humour et émotion sont de l'ordre de la perfection avec des personnages en parfaite adéquation avec leurs interprètes. Un grand western. Site : Selenie
Fort Apache a l’intelligence d’entrecouper ses séquences de vie quotidienne au sein de la cavalerie américaine par des scènes d’affrontement souvent brèves – et donc marquantes – qui font évoluer la situation des personnages, contraints de se retrouver dans ce fort basé loin des honneurs militaires, depuis l’anecdotique vers la tragédie historique. À mesure qu’éclatent les rivalités au sein des détachements, que se multiplient les dysfonctionnements et les désaccords entre les gradés, nous sentons que le vent tourne à l’orage et couve quelque chose de plus grave encore, quelque chose qui concerne les Indiens, associés au camp par le nom de ce dernier. John Ford mobilise d’ailleurs le modèle de la tragédie lorsqu’il réunit les mères et les épouses éplorées qui regardent leurs hommes partir à l’horizon, conscientes qu’elles ne les retrouveront pas pour la plupart, soucieuses de les savoir en prise directe avec leur condition de soldat et avec la gloire qui les attend une fois de l’autre côté. Aussi, le cinéaste regarde-t-il le microcosme qu’est la cavalerie avec un mélange d’ironie et d’attachement sincère, la clausule offrant par la même occasion une réflexion puissante sur la construction des légendes et la matière dont sont faites les icônes, soit un mélange de sang, d’irresponsabilité collective et de bravoure individuelle au combat. Le personnage interprété par John Wayne se situe curieusement en retrait, condamné à terme à camper une position de témoin en compagnie d’Owen : choisir l’éloignement spatial pour incarner à l’écran le désaveu de la manœuvre militaire constitue une idée brillante, que Ford renforce par l’introduction de jumelles qui servent aux deux soldats à observer depuis l’extérieur le massacre en question ; ils sont spectateurs d’un chaos qu’ils n’ont pas voulu, contre lequel ils ont souhaité marcher. De la même façon, proches de ces deux protagonistes hauts en couleurs et loyaux, nous sommes détachés de ce spectacle sanglant et portons sur lui un regard critique. Fort Apache s’affirme donc tel un modèle d’élaboration du récit et de mise en scène – de nombreux plans restent en mémoire après visionnage, comme ce miroir qui sert à Philadelphia de vecteur pour accéder à l’image de son amant ou ce plan sur John Wayne perçu par le prisme d’une fenêtre ouvrant sur le régiment d’outre-tombe. Un grand film porté par d’excellents acteurs.
Un des westerns sur la cavalerie les plus célèbre et représentatif. Henry Fonda vient se mêlé aux acteurs habituels de John Ford. Pour le reste scénario sans surprise et beaucoup d'éléments en commun avec d'autres oeuvre du genre (pincée d'humour, une romance superflue et des gueules).
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3,5
Publiée le 26 juillet 2010
"Le massacre de Fort Apache" tient une place à part dans le souvenir des spectateurs, sans doute grâce, là encore à l'extraordinaire Henry Fonda, mais aussi à John Wayne, ègal à lui-même, avec ègalement la prèsence au gènèrique de la dèlicieuse Shirley Temple! Tous deux s'affrontent à la direction d'un fort construit en territoire indien mais leur tactique vis-à-vis des apaches est en effet contradictoire! Afin de brosser un tableau authentique de la vie des garnisons dans les forts de la frontière, John Ford demandera à son scènariste Frank S.Nugent, d'être extrêmement vigilant sur les aspects historiques de son script! L'un des points centraux de "Fort Massacre" est le fait que certains hèros passès à la postèritè n'ètaient pas du tout les grands hommes que la lègende semble avoir brossès! Ford nous montre aussi les changements psychologiques de ceux qui parviennent au pouvoir et au commandement! Ce film, le premier des westerns que Ford consacre à l'univers de la cavalerie, èvoquera Nugent, nècessitera quinze semaines de travail dont sept au moins furent consacrèes à des sèances de recherches! Un grand classique où l'indien y est reprèsentè avec sympathie, comme une victime de l'homme blanc...
Du très bon western, comme John Ford savait si bien les faire. Porté par les formidables acteurs que sont John Wayne et surtout Henry Fonda, le film se révèle assez passionnant, grace à de très belles séquences de batailles, mais aussi un scénario plutot bien construit et un non manichéisme plutot bien rendu pour l'époque. Comme dans les films de Ford, les seconds roles ont eux aussi la part belle, et l'humour est toujours présent à certains moments. Bref, un très beau spectacle formidablement orchestré, (à l'image de la scène du bal, de grande qualité), et qui s'impose comme l'un des classique du genre. Une très belle réussite.
Un western qui est admirable sur plusieurs points. Sur le plan de l'histoire, la première heure et demie nous conte avec toute la minutie du détail dont est capable John Ford ainsi qu'avec une bonne dose de son humour typique la vie d'un fort faisant la part belle aux seconds rôles. Mais c'est surtout dans la dernière demie-heure que le talent du cinéaste apparaît le plus visiblement avec une charge de cavalerie mémorable et une belle conclusion évoquant la célèbre phrase de son chef d'oeuvre absolu "L'Homme qui tua Liberty Valance" "Quand la légende rejoint la réalité, on prend la légende". Sur le plan de l'interprétation, John Wayne est excellent dans le rôle du défenseur des indiens mais c'est surtout Henry Fonda dans celui d'un officier aigri et inconséquent qui est admirable. "Le Massacre de Fort Apache" mérite surtout des éloges car c'est aussi un des premiers films (peut-être le premier) à prendre la défense des indiens et a dénoncé le racisme à leur encontre. Rien que pour cela, le film mérite le détour.