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cylon86
2 513 abonnés
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3,0
Publiée le 10 janvier 2014
Pour son second long-métrage, Martin Scorsese filme les mésaventures de Bertha Thompson dans une Amérique en pleine Dépression. Seule et voyageant en sautant dans les wagons de trains en marche, Bertha ne va pas tarder à rencontrer une bande de marginaux (dont un syndicaliste qualifié d'espion soviétique, un arnaqueur et un Noir doué à l'harmonica) avec lesquels elle va s'improviser braqueuse de trains pour causer des ennuis aux grandes firmes. Avec ce film, Scorsese nous présente une Amérique violente et raciste qui n'accepte pas la différence des autres et se méfie de tout ce qui pourrait changer l'ordre établi. Si le scénario n'est pas exceptionnel et parfois maladroit, son propos est résolument efficace et la mise en scène de Scorsese se montre déjà bourrée d'énergie, notamment dans les scènes de violence. Et Barbara Hershey se révèle aussi charmante que naïvement dangereuse dans le rôle principal.
Bertha Boxcar est considéré comme étant le premier "vrai" film de Martin Scorsese. En effet le réalisateur aborde déjà beaucoup de themes qui lui sont chers. L'histoire se deroule durant la grande depression des années trente aux Etats-Unis, dans l'Arkansas. Scorsese doté d'un budget assez modeste parvient néanmoins à recréer les rivalités sociales, les conditions et mentalités humaines. Bertha Boxcar est donc avant tout un film social teinté d'une histoire d'amour faisant irrémediablement penser à Bonnie and Clyde. Scorsese s'attarde sur les conflits des petites gens face aux grands patrons exploitants, dans un mélange étonnant et explosif de violence, de sang et de sexe. David Carradine et Barbara Hershey campent deux personnages rebelles, reveurs, passionés, dont la naiveté a laissé place à une révolte intérieure qui se traduira par des actes. Film social et politique, inventif, au montage rapide et fluide, à la musique country entrainante, Bertha Boxcar à défaut d'etre un chef-d'oeuvre temoigne déjà d'un sens indéniable du découpage, de la direction d'acteurs et du réalisme des situations, en particulier dans la violence. Une agréable curiosité pour les fans de Scorsese.
Premier vrai film de Martin Scorsese, l'idée de base est intéressante cependant le film ne l'est pas forcément. Le cinéaste élabore quelques pistes de ses futurs thèmes de prédilection mais n'arrive pas vraiment à convaincre avec cette romance assez grossière.
Grandiose, véridique, satirique, violent, érotique, émouvant, prenant, déséquilibrant, le film de Martin Scorsese est un violent réquisitoire, un film coup de poing sur l'Amérique des années 1930, juste après la crise financière de 1929 qui allait plonger le pays dans le chaos le plus total jusqu'à l'attaque de Pearl Harbor et l'entrée des Etats-Unis dans la seconde guerre mondiale. Le film traite de marginaux qui veulent se faire entendre dans une société qui ne les accepte pas tels qu'ils sont autrement dit la liberté d'expression en Amérique était bel et bien censurée. Cause: tentative de nuire à l'ordre public par des idées communistes et la défense des syndicats. Il faut bien se mettre en tête qu'en période de crise, chaque parole est mesurée, mais là c'était plus que la censure, c'était du lynchage à coups de bâtons et à coups de carabines que le FBI punissait ceux et celles qui levaient la voix contre le système. Le film ne laisse personne de marbre, entre les pillages d'un coté et les saccages de l'autre, on ne peut prendre parti pour personne et d'ailleurs Martin Scorsese montre l'Amérique sous son vrai jour dans ces années où il était difficile d'être entendu. Le réalisateur n'y va pas de main morte pour les scènes de bagarre et de fusillade, le sang coule à flots et gicle de partout, il en va de même pour une scène d'amour très érotique montrant David Carradine et Barbara Hershey entièrement nus, on rappelle que le film a été tourné en 1972 et que depuis 1968, la liberté de montrer des corps nus devenait chose facile. Le film s'avère particulièrement intéressant car il montre des Américains qui ont chacun une caractéristique hostile pour ceux qui pratiquent le racisme sous toutes ces formes. Communiste, juif, homme de couleur, yankee, tous ces mots rappellent étrangement les termes de notre société actuelle quand ceux-ci amènent à la haine pour quelque raison existante ou pas. Martin Scorsese signe un réquisitoire féroce contre l'Amérique des années 1930 en mettant en scène les marginaux comme les forces de l'ordre avec ses assassinats barbares et cruels qui attisent la violence. Au final, il en ressort un chef-d'oeuvre qui se bonifie avec le temps, affichant des critères de crise similaire à celle que nous traversons au moment où ces lignes sont rédigées.
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3,0
Publiée le 21 octobre 2010
Egèrie d'une bande de desperados dans l'Amèrique des annèes 30, "Bertha Boxcar" balayait la mythologie "Flower Power" qui collait alors à la peau du joli minois de Barbara Hershey! Son interprètation rageuse et dèsespèrèe aux côtès de David Carradine l'ètiquetait d'emblèe "singulière". Pour son deuxième long-mètrage, Martin Scorsese passe du film policier social dans le style Warner des annèes 30! Le film a les qualitès et les dèfauts des productions de Corman de l'èpoque, mais Scorsese assume et fait preuve d'une efficace maîtrise technique dans la mise en scène! Mais sinon quelle fut l'influence de Roger Corman sur "Bertha Boxcar" ?...
C’est la naissance puis la mort (le tout au sens figuré du terme) de Bertha. Le début et la fin sont très intéressants. Le début laissait présager quelque chose de passionnant et la fin terrible (et bien montée) comme je les aime, laisse cependant un gout de trop peu, vu le reste du film. Un film fade, sans réelle saveur qui est assez long. Tout se répète. Une cavale a n’en plus finir. Mais cette fin donne très envie de voir "La Dernière Tentation du Christ".
Scorsese période Roger Corman à la production : cela a principalement donné « Boxcar Bertha », que le pape de la série B aurait d'ailleurs très bien pu réaliser lui-même. Il serait extrêmement malhonnête d' écrire que l'on voit déjà ici le potentiel d'un futur grand, mais malgré de faibles moyens, le film a sa petite identité, quelques éclairs de nervosité et de violence bien sentis et n'édulcore nullement l'Amérique de la Grande Dépression, présentée de façon assez crue. De plus, si son affection est réelle pour ses personnages, Marty se garde bien de les idéaliser, les rendant toujours crédibles et intéressants, à l'image de ses deux héros, bien interprétés par David Carradine et surtout Barbara Hershey. Bref, un Scorsese presque débutant et encore loin d'être au sommet de son art (à noter quelques longueurs et passages plus faibles), mais une œuvre reflétant bien son époque et celle qu'elle décrit : intéressant.
Le second long-métrage du très prometteur Martin Scorsese marchait sur les plates-bandes de "Bonnie and Clyde",dans le sens où l'on suit également des bandits en fuite en réponse à la déliquescence sociale et économique. Et comme l'action se passe durant la Grande Dépression,l'action prend tout son sens. Mais "Bertha Boxcar"(1972) est surtout intéressant parce qu'il préfigure toutes les figures thématiques scorsesienne dans un opus certes brouillon,mais vivifiant et humain. Barbara Hershey en pilleuse faussement candide y est déjà magnifique(une constante de sa carrière). David Carradine y est intense et desabusé(il s'appelle Bill au passage...). Deux autres larrons les accompagnent dans cette épopée tragique: un Juif Yankee poltron,et un Noir vengeur. La violence n'est pas chorégraphiée. Elle est sèche et a une justification. Cette cavale est une réaction justifiée à l'ostracisme de l'Amérique,qui n'en a pas fini avec ses démons: haine raciale,prédominance des armes à feu,supériorité arrogante de ses idées. Un condensé de bonnes idées en 84 minutes.
Le Rêve americain, c'est par où ? Martin Scorsese est produit par le Pape de la série b américaine Roger Corman et affiche déjà une maîtrise évidente. Durant la Grande Dépression, Bertha perd son père dans un accident d'avion. Elle prend la locomotive pour se déplacer et fait des rencontres au gré de ses voyages. Avec ses trois amis, elle décide de vivre de menu larcins mais les évènements iront en s'aggravant... Ici, c'est pas Le Pays des Merveilles, L'Amérique souffre et les Américains encore plus. Dans une société aux aboies, la pensée bien pensante n'aime personne : tu es noir ? communiste ? juif ? c'est pas bon pour toi ! les trois à la fois ? tire-toi une balle ! au pays du "je tire avant, on discute après" le destin peut vite s'assombrir. Dans cette réalité sociologique, survivre prend diverses formes et c'est une rébellion contre l'ordre établi. Portrait d'une jeunesse abandonnée, Bertha Boxcar est un film qui impressionne stylistiquement. Scorsese abuse de son talent naissant mais l'éclat de certains plans tient du génie. Ajouté à cela un montage prodigieux (à quelques exceptions près) du cinéaste lui-même, on remarque déjà les facilités du garçon. Son métrage c'est du Bonnie And Clyde de Penn et du Bloody Mama de Corman avec des thèmes intelligents et une mise en scène qui frappe. Travellings, jeux de lumière, zooms élégants (dans l'entrepôt), Bertha Boxcar est une suite de fulgurances servant un propos sensé. De très bons acteurs, Barbara Hershey au charme juvénile, David Carradine en ouvrier réfractaire... Scorsese est un grand, on le sait, mais il est encore plus que ça. 4/5
Trois ou quatre ans (les dates varient selon les sources) après un très prometteur "Who's that knocking at my door ?", Martin Scorsese remettait une seconde fois le couvert avec "Boxcar Bertha", produit par l'un des plus grands dénicheurs de talents de son époque, j'ai nommé Roger Corman. Bien sûr, sous l'égide de ce dernier, il était évident que le jeune Marty effectuerait une commande, ce qui deviendra par ailleurs l'un de ses terrains de chasse favoris, où il démontrera le plus largement la virtuosité de son style. La mouvance idéologique de l'époque et les bouleversements qu'avait entraîné l'effondrement du code Hays allaient pousser Corman à donner un Scorsese un sujet bien à la mode, celui de syndiqués exploités et en grève dans la grande dépression des années 30. Afin que cela reste globalement grand public, il fallait introduire des flingues pour qu'il y ait du sang et des fusillades et tant qu'à faire régulièrement montrer Barbara Hershey dans des tenues pas très académiques... Vous l'aurez compris, "Boxcar Bertha" n'est pas un grand film social, n'est pas forcément très fin psychologiquement d'ailleurs mais demeure néanmoins relativement intéressant non pas pour son fond (le rapport à la violence et au sexe étant artificiel, la religion n'occupant qu'une place symbolique lors de la scène finale), bel et bien pour sa forme. On trouve déjà chez le cinéaste et comme lors de ses essais précédents une recherche des plans anti-conventionnelle combinant des influences extrêmement diverses et marquant les prémices de sa patte au niveau visuel. La signature est présente et se fait d'autant plus sentir dans le montage vif et sans grosse faute parvenant à nous faire passer nombre des émotions voulues. Scorsese n'a jamais été un réalisateur attentiste, construisant ses plans minutieusement et sur la durée : partisan d'une énergie revigorante, il laissait entendre avec "Boxcar Bertha" qu'il pourrait faire de grandes choses avec des sujets plus personnels ensuite.
L'un des premiers films de Martin Scorsese (1973) avec "Mean streets". Deux styles différents pour ce réalisateur en devenir qui montrent bien la future hétérogénéité de son oeuvre. Par ma part, j'ai trouvé ce film intéressant, mais très peu distractif. Ce n'est sans doute pas son meilleur.
Pour son second long-métrage Scorsese a tourné pour l'écurie Corman (d'ailleurs Bertha Boxcar n'est sans rappeler Bloody Mama réalisé par Corman lui-même) un film dont lequel on a du mal à reconnaître la patte du futur réalisateur de Taxi Driver et si ce n'est pas son meilleur film ça reste tout à fait regardable. Bertha Boxcar jouée par la séduisante Barbara Hershey qui va malgré elle vu les problèmes économiques de la Grande dépression plongée dans la délinquance ; si Scorsese réalise un film parfois maladroit par contre on sent clairement la volonté de ne pas faire un simple film divertissant et dont la violence n'est pas sans arrière pensées à l'exemple de la fin qui est vraiment marquante. Bertha Boxcar n'est donc pas un Scorsese à négliger et je le préfère aux décevants Shutter island et Hugo Cabret.
Ce film illustre l'équation selon laquelle l’abondance n'amène pas forcément l'excellence. Avec un budget ridicule, Scorsese nous signait avec Bertha Boxcar, une oeuvre d'une maîtrise parfaite, intelligente, virulente, et non dépourvue de poésie. Par contre, bien des années plus tard, avec entre autres, Gangs of New York, Scorsese illustrait l'équation selon laquelle la surabondance aurait plutôt tendance à faire s'enliser dans la médiocrité.
Martin Scorsese se fit connaitre avec l’histoire de cette braqueuse de trains dans années 30 qui, malgré sa violence, est bien loin des thèmes de la mafia et de la rédemption catholique courants dans les premières œuvres du plus célèbre des italo-américains. C’est un style très proche du western qui se dessine dans cette dénonciation de la tyrannie des employeurs sur le marché des chemins de fer. Les personnages marginaux brillamment incarnés par Barbara Hershey et David Carradine semblent peu sûrs d’eux, donnant une humanité poignante à ces bandits de grands chemins.