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mazou31
94 abonnés
1 281 critiques
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4,5
Publiée le 3 mai 2022
Oubliant pour une fois Marseille et sa bande de comédiens copains, Robert Guédiguianétablit une longue conversation entre François Mitterand et un jeune biographe alors qu’il arrive en fin de règne et en fin de vie. Et ce film, sans action aucune, nous captive et nous fascine de bout en bout. Pas une minute d’ennui ! Sans doute grâce à la personnalité exceptionnelle du sujet (quoi qu’on en pense), l’émotion du propos (l’imminence de la mort) et la performance exceptionnelle de Michel Bouquet. Par la subtilité de son jeu, sans grimage, il est Mitterand, dernier homme d’État français d’envergure (quoi qu’on en pense), face à la fin et dans la souffrance. Les autres acteurs, pas mauvais, paraissent évidemment insignifiants à côté de cet acteur géant. On en sort subjugué et troublé car on pense forcément à sa propre fin et à sa propre attitude. Mais sur le plan politique, le « sphinx » gardera son mystère !
Adaptation du récit témoignage du journaliste Georges-Marc Benamou, Le promeneur du champ de Mars n'en reprend pas le titre qui est "Le Dernier Mitterrand". Le nom de Mitterrand n'est même pas évoqué de tout le film et les autres personnages ont des noms différents. Benamou est Antoine Moreau, le docteur Tarot, autre intime du président durant les derniers moments de sa vie, devient le docteur Jeantot. On voit un président éprouvant une fascination pour la mort et sa volonté de laisser une trace sans tâche dans l'histoire. De son amitié avec René Bousquet, son passé dans le gouvernement de Vichy, on ne saura rien. Mitterrand emportera ses mystères dans la tombe. Plus intéressantes sont ses analyses, toujours d'actualité, sur sa vision de la fonction de président de la république. Avec l'Europe, la mondialisation, il se considère comme le dernier grand président, "ses successeurs ne seront que des financiers, des comptables". Il ne les ménage pas ses futurs successeurs. Selon lui, la gauche n'a pas à s'allier avec le centre. Ses racines sont les ouvriers, les salariés, les pauvres. Alors, le dernier grand président oui sans doute mais le portrait que nous en dépend Guédiguian, homme de gauche, c'est surtout celui d'un homme resté lucide jusqu'au bout sur l'état de la France et du parti Socialiste, satisfait de son œuvre ("il n'y aura pas eu de crises ou de drames sociaux, je n'ai pas été chassé du pouvoir par la rue", allusion claire à De Gaulle) d'une très grande intelligence mais avec ses zones d'ombre pendant la seconde guerre mondiale et, à l'heure de la mort, toujours obsédé par des règlements de compte politiciens. Forcément, on n'est plus trop dans une relation de président/journaliste mais plutôt d'un maître faisant la leçon à un de ses élèves. Captivant, et allant au delà du cinéma, pour celui s'étant un tant soit peu intéressé à la politique à cette période.
Un film touchant, Michel Bouquet est vraiment énorme, on croirait voir Mitterrand. La vie d'un grand chef d'état avec ses questions sur son rôle d'homme politique, d'action sur la France et de la suite de ce pays. On voit son côté un peu aigri, son caractère fort et sa grande culture et érudition. Un grand moment de ciné "historique". 2 étoiles et demi!
J'ai qu'une seule reproche, la froideur, elle gache, le film. Mais, Bouquet est formidable, Lespert est pas mal aussi. Un bon film, que la froideur gâche.
Le cinéma français n'aborde pratiquement jamais les sujets qui fâchent et quand il le fait, cela donne ça : un portrait insipide et incroyablement complaisant de François Mitterrand.
Assurément un grand film. Sans doute le meilleur de Guédiguian avec le méconnu « La Ville est tranquille ». Et pourtant, Dieu sait que le sujet était difficile à aborder. Déjà car il nest pas aisé de sattaquer au genre « film historique » lorsque lhistoire est si proche ; le recul nécessaire faisant souvent défaut. Ensuite, Mitterrand est un véritable mythe de la société française. Adulé ou détesté, il ne laisse en tout cas personne de marbre, il est larchétype du Grand Homme. Malgré toutes ces contraintes, ces réticences, Guédiguian a réussi à éviter le traditionnel « biopic » à laméricaine, poussiéreux et conventionnel, pour réaliser un film brut, enchaînant des blocs de temps plutôt que des anecdotes croustillantes. Si le personnage dAntoine Moreau (interprété par Jalil Lespert et en lequel tout le monde aura reconnu Georges-Marc Benamou) sert évidemment de faire-valoir à un François Mitterrand admirablement vécu par un Michel Bouquet au sommet de son art, Guédiguian nest pas là non plus pour glorifier lancien président de la République. Il dresse plutôt, sans concession, le portrait dun homme au crépuscule de sa vie, avec tous ses doutes et ses contradictions. Choisissant disoler des moments et de les faire se coïncider, sentrechoquer, entrer en résonance, le cinéaste nous permet de vivre, quasi physiquement ces instants de fin de vie, de fin de règne. Le temps, et son écoulement, sont de manière évidente les paramètres cinématographiques primordiaux de cette belle uvre qui, en offrant un portait contrasté de François Mitterrand, permet de continuer à en entretenir le mystère et à lériger en véritable figure historique du vingtième siècle.
D'une puissance magistrale, cette (fausse)biographie ne nous fait pas voir Mitterand, elle nous le fait vivre. Au-delà d'un aspect politique et social pompeux, Le Promeneur du champ de Mars est avant tout un voyage philosophique sur le rôle et la place de l'homme au sein du monde et de sa société. Et c'est avec force et émotion que le réalisateur nous entraîne dans le chemin de l'homme vers l'inconnu. Et quel inconnu !
Très bon film de Robert Guédiguian qui délaisse pour un temps l'univers marseillais. Michel Bouquet est impérial dans le rôle de François Mitterrand, tour à tour cynique ou malicieux. Parfaitement dialogué dans une mise en scène dépouillée, "Le promeneur du Champs de Mars" montre un homme d'Etat en fin de vie, une forme de bilan introspectif sur une existence consacrée à la politique. Le personnage du journaliste, chargé d'interroger le Président, est joué par Jalil Lespert qui semble trop réservé, écrasé par la performance de Michel Bouquet.
Sévère ?! Sans aucun doute mais je ne peux mettre plus. Malgré un Michel Bouquet magistral et un scénario documenté il s'agit d'un film, ni plus ni moins, de propagande à la gloire et en hommage à Mitterrand. Un grand homme d'Etat certe mais pourri jusqu'à la moelle. Un film au parti pris évident, partial et qui ne sait pas gratter là où ça fait mal.
Ce qui est beau c'est qu'au-delà de cette relation du président et du jeune journaliste, il y a cette vision d'un mourant sur la vie. Comment un homme qui va quitter ce monde semble beaucoup plus serein sur l'avenir que le jeune. Mais est-ce justement parce qu'il a tant vécu qu'il peut philosopher avec tant de sagesse: "sortir par le haut". Le portrait est très beau, le propos intéressant et la promenade vraiment passionnante. Formidable Bouquet
Un film qui vaut surtout pour l'interprétation magistrale de Michel Bouquet. Pour le reste c'est un peu faible. Jalil L'espère est fade et le portrait de Mitterand est fort complaisant.
Contrairement à ce que l'on pourrait croire,"Le promeneur du champ de Mars" n'est pas tellement un biopic voilé sur François Mitterrand. Déjà,par ce qu'il se concentre sur les dernières heures de sa vie. Ensuite,parce qu'il relate une rencontre entre un journaliste débutant,donc impressionnable(Jalil Lespert,très bon)et un chef de l'état sur le déclin. Enfin,parce qu'il privilégie les thèmes de la mémoires,de la peur de la proximité de la mort. Une ombre grise plane sur toute cette chronique bavarde. Grâce à l'interprétation impériale de Michel Bouquet,on se prend d'empathie pour cet homme si décrié à son plus haut,on perçoit son côté pathétique,tout en le laissant dans ses pensées mystérieuses. Un film à hauteur humaine,malheureusement sans enjeux politiques.