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Flavien Poncet
238 abonnés
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2,5
Publiée le 5 décembre 2007
Noter que «Le Promeneur du champ de Mars» (France, 2005) de Robert Guédiguian est un film mitterandiste relève de la totologie. Du personnage de François Mitterand, dont le film entreprend le portrait, Guédiguian retient le symbolisme maladif. En un quasi-monologue de Mitterand, le film parsème des plans d’objets culturels ou connotés. C’est donc une certaine anagogie qu’abrite le déroulement languissant du film. D’une teinte majoritairement grisâtre, le personnage de Mitterand nous rappelle qu’«Il n’y a que les idiots qui n’apprécient pas les subtilités du gris». Ce gris n’est pas là pour complaire le film dans une esthétique aigre mais bien pour figurer la mélancolie testamentaire du socialisme. «Le Promeneur du champ de Mars» relate la courte période où Mitterand se confie en privé à un jeune journaliste avant de décéder. Symbolisme vous dis-je, car plus que l’agonie de Mitterand c’est l’agonie du Parti Socialiste qu’expose Guédiguian. Face à l’immense incarnation du socialisme vainqueur se confronte la frêle relève, une jeunesse sceptique autant qu’admiratrice. C’est de la mélancolie qu’est pétri le film. En confrontant le passé glorieux au futur incertain, Guédiguian narre une sempiternelle crainte de la descendance. Cette antique peur de devoir délaisser l’avenir s’avère en l’occurrence fondée. Car la preuve en est qu’en 2007, le Parti Socialiste tâtonne encore, en quête de repères. Lorsque la voix de Michel Bouquet nous somme de partir, de voler de nos propres ailes sur le plan d’un arbre âgé, cet ultime plan symbolise l’état du P.S. Cette quête de leader, cet enjeu de l’intime dans le public, annonce étrangement la situation politique du socialisme français en 2007. Sur ce point fondamental, Guédiguian réussit son film. L’esthétique dont il orne le personnage de Mitterand tend cependant à idéaliser sa figure. «Le Promeneur du champ de Mars» est un film mitterandiste, dans ses choix idéologiques comme esthétiques.
La politique et moi çà fait deux... J'évite de participer à toute conversation en rapport avec la politique parce que je n'y connais rien et ne m'y intéresse pas... Je ne suis donc pas allé voir ce film pour des raisons politiques, mais par curiosité, la bande-annonce m'ayant intrigué. J'avais entendu beaucoup de bien à propos de l'interprétation de Michel Bouquet, et je n'ai pas été déçu. Magistral ! J'ai beaucoup aimé aussi la prestation de Jalil Lespert et de quelques seconds rôles. Il y a des longueurs, le sujet peut prêter à discussion, mais il faut reconnaître que c'est un bon moment de cinéma !
C’est le premier film de Robert Guédiguian que je regarde, et je dois dire que je n’ai pas été déçu par cette histoire de rencontre entre un jeune journaliste et un François Mitterrand qui vit ses derniers moments. Beaucoup de pudeur et dans une ambiance intimiste, le face à face est aussi la rencontre de deux très bons acteurs. La mise en scène joue sur cette ambiance, et on y découvre un homme avant un Président de la République qui est prisonniers de ses doutes et regrets… Un joli petit film d’avantage sur les réactions d’un homme confronté à la mort qu’une biographie partisanne d’homme politique.
Le promeneur des cimetières. Délaissant la fresque historique au profit d'un portrait intimiste du grand président, Guediguian réussit sur certains tableaux et échoue sur d'autres. Grâce au talent de Michel Bouquet, il réussit son portrait en creux de Mitterrand en montrant un homme affaibli, mais d'une culture redoutable, d'un charisme impressionnant, d'un cynisme total. Il parvient à nous faire partager l'intimité d'un homme qui reste un mystère, même pour ceux qui l'ont approché et cotoyé. En cela, le film est vraiment très bien fait. Mais sa principale limite est que, du coup, on n'apprend pas grand chose sur l'homme et encore moins sur sa vision politique. On sent que le cinéaste n'a pas voulu entrer dans de vaines polémiques, ce qui est à son honneur, mais du coup, son film paraît un peu trop lisse, sans réelle profondeur au niveau idéologique. On peut aussi lui reprocher les quelques scènes relatives à la vie privée du journaliste (scènes faibles dans l'ensemble). Le choix du metteur en scène a été de s'effacer derrière son sujet, mais on peut tout de même lui contester le choix d'une épure formelle tenant de l'indigence. Au total, on se retrouve devant un film intéressant si on apprécie le bonhomme, mais en aucun cas passionnant ou renversant. Juste un film appliqué à ne vexer personne.
Adaptant un livre de Georges-Marc Benamou, Le Dernier Mitterrand, Guédiguian veille toutefois à ne jamais mentionner le nom du Président. Comme pour mieux s'éloigner du biopic traditionnel. Si la mise en scène, sobre, permet de saisir différentes facettes de François Mitterrand, à travers sa personne (intelligente, cultivée, ayant une haute idée d'elle-même) et sa fonction de président de la République, le film ouvre un champ plus large de méditation sur le pouvoir, l'histoire, les illusions, la mort. Si portrait il y a, il se dessine au fil d'un dialogue philosophico-politique, toujours accessible et captivant. Dialogue entre un vieil homme et un jeune "disciple" qui a bien du mal à se défaire de sa fascination pour être objectif. Entre eux : un jeu de dupe et de complicité, de proximité et de distance. Intelligemment écrit, riche en citations littéraires, Le Promeneur du Champ-de-Mars propose un dosage subtil d'intimité et de grandeur tragique. Sa qualité doit évidemment beaucoup à la performance de son acteur principal. Michel Bouquet donne tout son mystère et toute son épaisseur au personnage, sans se laisser écraser par sa stature, sans surjouer, sans souci du mimétisme absolu. Bref, une incarnation consciente de ses limites, à la juste mesure. Du grand art de comédien.
Un véritable bijou de cinéma... Loin, tellement loin de l'oeuvre habituelle de Robert Guédiguian. Il y a tous dans ce film : la mort, la vie, l'amour, Dieu et tous les secrets qui sont rangés dans des placards et dans des têtes... Robert Guédiguian signe là un film intimiste dans la lumière des grands de ce monde. Que dire de l'interprétation de Michel Bouquet ? Si ce n'est qu'elle est encore à couper le souffle. Plus tard, c'est sûr, bien après sa disparition, le comédien demeurera au panthéon des grands acteurs français. Un des derniers seigneurs de la profession. Un film éblouissant.
C'est la droite qui va être contente avec ce bref survol de la fin de règne de François Mitterrand ! On a rarement vu un personnage aussi désagréable, petit sur beaucoup de sujets, rancunier, égocentrique à un point qui dépasse l'entendement, pathétiquement jaloux du Général de Gaulle. Bref, un grand homme ! Le mérite du film est aussi de montrer à quel point l'époque était divisée sur ce président atypique, les communistes et les jospiniens lui crachant dessus comme sur une personne opportuniste qui ne s'intéressait qu'au pouvoir, quelles qu'en soient les couleurs ou les compromissions. Il faut au moins tirer son chapeau au réalisateur d'avoir fait un film divertissant avec un sujet pareil, parfois avec des scènes fortes sur la maladie et la mort, parfois avec de l'humour ou de la culture, parfois avec des écarts romantiques un peu artificiels, comme les histoires de coeur du rédacteur. On ne s'ennuie pas, c'est déjà ça. Par contre, la voix de Jalil est vraiment exaspérante, Bouquet joue Bouquet et non Mitterrand, et la mauvaise qualité d'image est désagréable. Avec toutes les "gentillesses" accumulées sur le pauvre mourant, était-il intellectuellement fondé d'insister à ce point sur l'anti-sémitisme présumé de ce vieil homme ? C'est le point faible du film, encore une obsession à la mode (pour combien de temps encore ?) qui fait oublier beaucoup d'autres vilenies du sieur au chapeau, le faux attentat, les faits de résistances et de la guerre d'Algérie qui sont loin d'être très clairs, sans parler des écoutes de l'Élysée qui démontre à quel point il n'était pas un homme d'état mais de pouvoir et à femmes. Et ce n'est pas son "impressionnante" culture livresque qui le fera juger plus légèrement par l'histoire. Et j'éviterais de parler des faits d'armes de sa descendance, directe ou indirecte ! C'est une litanie du film qui fait croire à un règlement de compte personnel du réalisateur ou du rédacteur. Un peu petit par rapport au devoir de témoignage sur un président de la république, surtout s'ils ne réussissent pas au final à démontrer l'exactitude de leurs accusations. En tout cas, ce petit homme malade obsédé de sa place dans l'histoire était très loin de la classe d'un grand voleur d'aujourd'hui, choisissez entre un Daniel Ocean ou un homme politique en exercice ! Pour les hommes en rose, pas de problème, l'assistance (entièrement acquise à la cause du François) riait aux éclats sur chaque mot d'esprit du président, tout ce que je viens de dire, il ne l'ont pas vu, tout simplement. Finalement, je sais maintenant pourquoi je fréquente les salles de cinéma et non les colloques politiques !
Il fallait un certain courage pour s'attaquer à la personnalité impénétrable de Mitterrand. Michel Bouquet par son interprétation hors du commun réussit à sonder les ambiguités du personnage notamment la cohabitation d'une nature simple avec un esprit complexe. Ce film est à la couleur et à la température du personnage : froid et gris mais il est aussi au caractère du personnage : métaphysique et désillusionné. Guédiguian ne prend pas position il s'attache à restaurer l'humanité du personnage tout en préservant sa stature. Il cerne complètement l'homme qui disait qu'il faut avoir la passion de l'indifférence et qui complètement tourné vers la mort retrouvait sa tendresse et sa mélancolie. Le film nous révèle aussi l'importance de Dieu pour Mitterrand, la scène dans l'église renvoie l'image d'un Homme qui a perdu toute enveloppe corporelle pour n'être plus qu'esprit. Il y a une certaine contemplation sprirituelle de Miterrand face à la mort. Mais le film n'est jamais élégiaque et il rappel l'ambiguité du rôle joué par Mitterrand pendant Vichy. Bouquet joue alors à merveille un personnage déchiré entre un passé lointain tourmenté et un futur tourné vers le néant. Ce n'est pas alors le bilan politique qui est décrit mais bien le bilan humain de Mitterrand.
Voilà une biographie très réussie, prenante, intelligente et sans prise de position. Un portrait touchant d'un Mitterrand complexe et énigmatique campé par un sublime Michel Bouquet. Conquis par cette œuvre.
J'aime beaucoup cette histoire d'un trentenaire qui se cherche sentimentalement. Mais, au fait, qui est le vieux qui l'accompagne en permanence ? Ah bon, c'est Mitterand, et c'est un film censé être sur lui ! Vous l'avez compris, cette production m'a fort déçu, sans compter qu'on s'ennuie ferme. Et dire qu'il y avait tellement d'aspects à évoquer.
Adapté du livre de Georges-Marc Benamou, « Le dernier Mitterrand ». Seule la remarquable performance dacteur de M. Bouquet donne sens à ce film, qui napporte strictement rien dintéressant sur Mitterrand ni sur sa fin de vie, triste. Cest lent, long et ennuyeux. Pourquoi le vieux pédant ressent-il le besoin daller à confesse avec ce jeune journaliste un peu paumé, ennuyeux, qui hésite toujours entre agacement (surtout quand il a bouffé ses nouilles froides avec sa femme !) et fascination (moi, Benamou, le chéri de ces dames, le Président mappelle waouh !) ?
des les premieres images ont sent le film bon, realisation parfaite tant par la technique que par la mise en scene, guediguian n'a fait que des bons films toujours bien interpretés , le ton juste sans exuberance, pour un marseillais ! miterrand est mis en valeur et tant mieux, il en avait besoin au moins de souligner sa culture, la subtilité du maniement de la langue française, meme hors de son clivage politique, dans ce role il n'a pas failli, quand au reste, on peut toujours faire une suite !!!
C'est un très BON FILM !!!! Par contre, il faut absolument s'oter de l'esprit qu'il est l'oeuvre de Robert Guédiguian !!! Inutile donc de faire des comparaisons avec des oeuvres aussi belles que Marius et Jeannette ou Marie-Jo et ses 2 amours !!! Oui ! Le film est excellent ! Michel Bouquet y est exceptionnel en relatant les nombreuses finesses d'esprit et autres reflexions de fin de vie de l'ancien président de la république !!! Il n'y a pas vraiment d'histoire ( de toutes manières, tout le monde connait la fin ! )mais on accroche quand même ! Grâce au film, Mitterrand nous apparait cultivé,pince sans rire et odieux ( formidable scène de fin ou il se retrouve allité en compagnie de son gourou de medecin ! ) Oui ! Je conseille vivement ce film....Quant à ceux qui auraient l'insulte facile à l'encontre de Mitterrand en faisant l'amalgame film / personnage politique, je leur dirais en imitant J. Lespert lors de la visite de son appartement pour le vendre que ce sont tous des petits....employés de la banque CCF !!! ;-)
Film intéressant rien que pour la performance d'acteur que nous donne Michel Bouquet, en mettant de côté le côté historique et quelque soit le bord politique où on se trouve. Ce film est une fiction très proche de la réalité et on peut se délecter devant l'image du quotidien que l'on nous donne de ce personnage controversé qu'est l'ancien président. M. Bouquet y est exceptionnel de vérité et on peut imaginer le travail de recherche que cet acteur a du faire pour coller à la vraisemblance. Mise en scène très sobre, donnant tous le poids du film dans les dialogues, voire les monologues. La salle murmure et s'amuse devant quelques bons mots et quelques réparties. Un petit peu trop intéllectuel pour devenir un film grand public, des seconds rôles assez médiocres.Pas besoin en tout cas d'être anti ou pro pour voir ce film au demeurant pas toujours flatteur.
Bof... Sensible au formidable marketing qui accompagne ce film (1ere page de Libé ou Télérama notamment), j'ai été tenté par cette aventure somme toute fort décevante... Franchement, à moins d'être un afficionado de Mitterand, (ou de Bouquet), ce film présente peu d'intérêt... Il ne décolle jamais, la complexité du personnage de Mittérand n'est pas pas analysée et on le présente plutôt comme un viellard attendrissant... Ce serait sans doute à nuancer.. Le personnage du jeune militant socialiste, qui l'accompagne, et qui laissse de temps en temps libre court à ses ses utopies communistes et égalitaristes (alors qu'il est propriétaire d'un 120 m2 à Paris, excusez du peu..), quelque part cela me laisse pnatois...à moins que ce fut volontaire, qui sait... En résumé, ce n'est pas un mauvais film (d'où une étoile), mais il ne vit, à mon sens, que grâce à un effet de mode (et de marketing).