Le film le plus connu (le 1er et le meilleur ? Pour moi oui) de Christophe Barratier et l’un des plus réputé de Gérard Jugnot c’est dire. Si on ajoute qu’il a suffi à élever Jean Baptiste Mounier au rang de star et qu’il a remit au goût du jour les chorales, ça en dit long sur l’impact global qu’il a eu en France.
Déjà, perso, j’aime bien la société d’après guerre (l’entre deux en faisant partie), un peu paumée mais à l’optimisme renaissant, ça donne un côté Petit Spirou, c’est sympa… Sauf qu’après on tombe sur le pensionnat et là on oscille davantage vers Princesse Sarah et Annie. Justement on a pas mal d’oppositions dans ce long métrage, visibles surtout avec l’approche pédagogique des adultes, mais même si c’est bien amené ça reste trop rare et trop peu exploité. Néanmoins cela permet d’en arriver à la conclusion que l’incitation vaut mieux que la répression, en cela notamment c’est bien écrit. Après la musique est magnifique, les thèmes sont beaux, ça remet du classique à la page et Mounier a vraiment une voix d’ange. Toutefois, cela se concentre un peu trop sur ces 2 points, si on n’est pas adepte mieux vaut passer son chemin car l’ennui arrivera vite.
Je note qu’on a 3 stars françaises au diapason, plutôt rare, même si François Berléand est dans son registre et qu’on voit trop peu Kad Mérad. Cependant, Jugnot a un rôle qui lui sied à ravir, rappelant furieusement son Monsieur Batignole, mais qui colle tant à son jeu et son physique que j’ai du mal à imaginer un autre acteur à sa place (ou ça conviendrait moins). Dans les similitudes Morange me fait pas mal penser à Will Hunting, pour sa démarche et son talent particulièrement, le départ de Mathieu vaut un « Oh Capitaine mon capitaine », quant à Mondin son pessimisme ramène un équilibre à une trame somme toute classique.
Entre un thème plaisant, une approche juste, des questions de sociétés inhabituelles, sur fond de musique classique innovante, avec des voix magnifiques et un jeu d’acteur au poil, le tout à une époque souvent oubliée, forcément ça me plait. Bizarrement la qualité ne souffre pas les critiques, des années après « Les choristes » n’est pas autant décrié que les autres productions qui ont cartonné (les ch’tis, intouchables), que faut-il en conclure ?