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Julien D
1 199 abonnés
3 461 critiques
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4,5
Publiée le 6 septembre 2012
Jamais Woody Allen n'est allé aussi loin dans la délicate auto-psychanalyse que dans l'histoire de cet auteur perturbé à travers lequel on peut le reconnaitre avec évidence. On y trouve donc ses thèmes les plus récurrents: Les rapports avec les femmes, la mort, la religion, le sexe... A travers une comédie autour de ce sujet plein de ressources qu'est la peur de la page blanche, son personnage s'interroge donc, hanté par les personnages de ses livres, sur l'ensemble de ces questions grâce à des dialogues d'une qualité auquel notre newyorkais favori nous a habitués.
«Deconstructing Harry» (USA, 1998) ou quand Woody Allen s'analyse encore une fois pour notre plus grand plaisir. Cette fois-ci l'introspection cinématographique prend des airs de mélange contemporain. En effet, à l'instar du cinéma contemporain, la facture de «Deconstructing Harry» mèle l'art et sa confection, en illustrant un tournage ou en menant une réflexion sur la création, Woody Allen joue sur deux pistes : la cause et son effet artistique. Ainsi le film derrière son semblant de comédie anodine est chargé d'une pensée à peine voilé par l'humour. Le montage de Susan E. Morse traduit les emportements névrotiques du personnage d'Harry Block. L'expression du montage se fait donc à mesure du comportement de Harry, tantôt vif et coupé tantôt calme et linéaire. Bien sur l'humour du cinéaste perce encore, voire davantage peut-être parce que le personnage d'Harry réfléchit sur l'art d'Allen même, l'humour étant ici un formidable vecteur pour acquérir à la réflexion, parfois alambiqué, de Woody Allen. Utilisation de bons mots, narration décousu où le réel se fixe sur la fiction plus qu'inversement, «Deconstructing Harry» est une réflexion poussé sur le relationnel entre l'individu, le sexe et les femmes. Dans sa finesse de jeux de mots, Allen réussit à y plasser une vulgarité populaire par soucis de catharsisme. La conclusion qui abandonne Harry/Woody à ses créations s'avère une conclusion de son oeuvre avant l'heure, une digression sympathique du cinéaste où sa psychanalise cinématographique fructifie sa vision de l'art, un art cathartique où l'auteur évoque sa vie à travers ses oeuvres, où l'art devient la vie, une pensée partagée par nombres d'artistes et que Woody Allen se charge d'aborder avec toute la cocasserie qu'on lui connaît.
Du bon Woody, même du tres bon ! "Harry Dans Tous Ses Etats" est assez représentatif d'une des facettes du style du réalisateur, humour grotesque et subtil a la fois, réflexions sur l'amour, le sexe, la fidélité etc. Personnages amusants et presque surréalistes parfois, de l'autodérision, de l'imagination... On passe un excellent moment devant cette œuvre légère et pleine de vie, qui amuse a merveille.
ça ressemble beaucoup à ce qui a déjà été fait auparavant, mais bon… Moi ce Allen là, un peu gaffeur et maladroit, mais inventif et caustique dans son intrigue, ça marche toujours sur moi. Les habitués devraient donc s’y retrouver sans souci.
C'est peut-être le plus "comique existentialiste" des nombreux "comiques existentialistes" de Woody Allen et certainement par sa construction elliptique et digressive une des oeuvres les plus ambitieuses du réalisateur. Ça n'évite pas la redondance, ce qui le rend quelques fois mais heureusement rarement ennuyeux à regarder, mais Allen est souvent inspiré, parle beaucoup de lui mais ne s'épargne pas. Les scènes autour de l'hommage qui lui est rendu avec comme ingrédients son fils kidnappé, une prostituée noire et le cadavre d'un ami sont du grand Allen.
C'est du très bon ! Woody Allen propose avec 'Harry dans tous ses états' quelques nouvelles facettes de sa personnalité, le cinéaste se dévoile de film en film. Et malgré que le fond de l'histoire soit quand même assez dramatique, il parvient à insérer dans son long-métrage plusieurs répliques tordantes et décalés.A voir !
Cette comédie surréaliste et drôle, écrite et dirigée par Woody Allen, nous propose des scènes absolument hilarantes. La quantité de séquences de délire est telle qu'elle perd par instant le spectateur. Son scénario fantastique nous conte les déboires d'Harry, l'auteur célèbre qui, après 6 psys, est en faillite spirituelle. Dans un cauchemar psychotique, il revit les scènes de sa dernière nouvelle. Woody nous offre une mise à nue de ses névroses avec de bons gags, comme celui de l'acteur flou joué par Robin Williams. Une BO jazz et un casting riche avec la belle Elisabeth Shue, Caroline Aaron, Demi Moore (les ex de Harry) et Billy Crystal dans le rôle de Larry l'écrivain ami de Harry.
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18 103 critiques
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0,5
Publiée le 18 avril 2021
Woody Allen joue le rôle de Harry Block un écrivain alcoolique, égocentrique et trop porté sur le sexe qui a connu une série de mariages et de relations ratées. L'histoire est centrée etre sur la façon dont Harry écrit des romans qui sont si vaguement autobiographiques que toute sa famille et ses amis savent immédiatement qu'ils sont l'inspiration des personnages de ses livres. Il en résulte un flot constant de colère et d'injures à l'encontre de Harry pour avoir révélé des confidences au monde entier. L'aspect le plus dérangeant du film est le langage grossier qui est bien pire que dans tout autre film de Woody Allen dont je me souvienne. Par exemple Judy Davis et Kirstie Alley ont toutes deux des scènes prolongées où elles ne font que jurer contre Harry en utilisant toutes les variantes du mot "F" imaginables. Une autre scène de mauvais goût est une conversation entre Harry et son ami Larry où ils parlent triomphalement d'avoir des relations sexuelles avec des filles handicapées. Il semble que M. Allen pense dans ce film pathétique qu'en utilisant une vulgarité extrême il est branché, actuel ou autre. M. Allen a l'air fatigué et usé et donne l'impression d'être un ancien plutôt que quelqu'un de la génération actuelle à laquelle il tente apparemment désespérément de s'accrocher...
Film très curieux. Certaines scènes sont vraiment droles, mais l'ensemble est vraiment assez déconcertant, que ce soit au niveau des situations ou des personnages. Sinon, c'est plutot bien joué, avec une pléiade d'acteurs.
Bon, heureusement que la narration est sympa car c'est vraiment le plus gros point fort du film. Disons que c'est pas un grand Woody Allen pour moi. On y retrouve ses thèmes de prédilections comme à son habitude mais sans que le propos ne soit particulièrement renouvelé ou plus pertinent. Même au niveau de l'écriture c'est moins bien, enfin attention, c'est bien écrit, c'est un excellent dialoguiste et tout mais c'est moins bon que dans certains autres films. Les situations sont moins amusantes, ça sent le déjà vu et ça finit par lasser. Bon, c'est pas nul mais ça reste un film de Woody Allen assez mineur je trouve.
Des dialogues ciselés et délectables autour d'un scénario malin, corrosif, aux relents autobiographiques. Les amateurs de Woody Allen seront comblés, les autres pesteront contre son personnage bavard, indécis, limite hystérique, et (bien que ce soit probablement volontaire) hautement énervant. Bref, un film typique qui mérite le coup d'oeil !
Harry dans tous Ses états ( 1997 ), ou comment rendre un film - a priori amusant - irritant et nombriliste au possible. Woody Allen réalise un film parfois drôle, mais étonnamment vulgaire ( du moins de la part du réalisateur new-yorkais, qui nous a habitué à plus de subtilité : Manhattan, Comédie érotique d'une nuit d'été, Alice, etc...). Harry est bien entendu l'alter ego du cinéaste, victime de ses propres obsessions ( qu'elles soient sexuelles ou intellectuelles ), séducteur et plein d'esprit. On retrouve dans Deconstructing Harry les thèmes chers à Woody Allen : les rapports qu'entretient l'homme avec la femme, la crise existentielle ( on pense à Annie Hall ), la psychanalyse, le sexe...Mais le tout n'a rien de transcendant, seulement quelques idées sont vraiment drôles. J'ai l'impression avec ce film que Woody Allen recycle ses recettes humoristiques à l'efficacité renommée au point d'en bégayer. Je lui accorde cependant la note moyenne, malgré la vulgarité, car certains passages sont plutôt amusants ( la cérémonie finale ). Moyen donc.
ça faisait assez longtemps que je n'avais pas vu un Allen et encore plus longtemps que je n'en avais pas apprécié un autant. Le film composé de mini sketch/flash back offre ainsi une narration intéressante et très bien foutue, portée par des dialogues aux petits oignons, un casting 4 étoiles, des seconds rôles riches en couleurs. Je ne vois pas vraiment ce que l'on pourrait demander de plus pour le coup. C'est très rafraîchissant, un petit bol d'air pur.