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Un visiteur
3,5
Publiée le 28 août 2018
J'arrive tranquillement au bout de la filmographie de Woody Allen et celui-ci est peut-être le plus personnel de ceux que j'ai vus. Je ne crois pas avoir vu ailleurs dans ses films cette mise en abyme assez vertigineuse qui consiste à montrer l'acte de création et ses rapports labyrinthiques avec le réel. Il y a quelque chose de Stardust Memories, mais en plus désabusé, en plus crépusculaire, en tout cas dans le scénario. Parce que le problème du film, ce qui fait qu'il reste mineur alors qu'il aurait pu être l'un des plus touchants d'Allen, c'est la réalisation. Les années 90 ne sont clairement pas la période la plus inspirée du réalisateur sur le plan esthétique et ça se confirme dans ce film, mais en plus il ajoute ici une idée de montage calamiteuse, censée reproduire le caractère décousu de la vie avec un premier degré pas très convaincant. Du coup le rythme en pâtit un peu dans la première partie, alors que c'est d'habitude le point fort d'Allen. Ca reste un bon crû, brillamment écrit, et où l'on voit défiler (plus ou moins nettement) Demi Moore, Billy Cristal, Tobey Maguire ou encore Robin Williams.
Si Woody Allen a toujours mis de lui même dans ses films, il ne l'avait jamais fait aussi littéralement avant Harry dans tous ses états. Il incarne cette fois ci un auteur névrosé (personnage classique de ses films) mais qui met en scène sa vie dans ses écrits et qui va se retrouver à se mettre à dos tout son entourage qui se retrouve dans son livre. Alternant phases dans la réalité et phases imaginées, Woody Allen se permet des nouveautés dans sa mise en scène assez rafraîchissante. Personnage flous, scène en enfer, montage surdécoupé (ce qui est assez perturbant au début) qui met en image les hésitations de l'auteur, les effets de mise en scènes n'ont jamais aussi bien retranscrits les pensées de l'auteur et du réalisateur. Comme d'habitude, les thèmes favoris de Woody Allen comme le sexe, la mort (très bonne scène avec Tobey Maguire), les juifs planent au dessus de l'histoire. Harry dans tous ses états, c'est aussi un sacré casting avec nombre d'acteurs de talents apparaissant pour une petite scène mais le résultat est souvent très bon (Robin Williams !!). Deconstructing Harry est un Woody Allen assez original (ce qui n'est pas toujours le cas !) qui se veut à la fois une comédie mais aussi un introspection de lui-même en tant qu'auteur et artiste. A classer dans les bons films du réalisateur !
Woody Allen prend le pari risqué de l'introspection et le réussit de façon brillante. Cette réflexion quasi schizophrène sur la vie et l'art ne s'embarrasse d'aucun tabou et aborde avec un joyeux décalage les problèmes de la sexualité, de la fidélité, de la prostitution, de la création, de la reconnaissance, de la mort… Le ton est volontairement farfelu et le film comporte ses morceaux de bravoures, comme l'introduction (c'est le cas de le dire), la présence de la belle et déjantée prostituée noire, le pépé cannibale, l'acteur qui floute, quelques belles scènes de ménage et cette superbe descente aux enfers. Un régal.
Un Woody Allen qui est très intéressant et qui offre de véritables moments hilarants mais aussi quelques creux. Comme tojours, l'interprétation et les dialogues sont excellents.
Très inspiré des « Fraises sauvages » de Bergman (son metteur en scène préféré), Woody Allen réalise un film nettement plus noir, plus foisonnant et plus drôle que l’original. En utilisant sciemment une approche cubiste (voir Rubik’s cube) il mêle allègrement fantasmes réels et imaginaires dans un pur délire auto flagellatoire qui l’innocente totalement à ses yeux. Après tout, il reconnaît qu’il ne s’est pas toujours bien conduit, mais ce n’est pas sa faute s’il ne fonctionne « pas normalement dans la vie, mais seulement dans l’art ». Son entourage, qui se reconnaît aisément dans les personnages des romans d’Harry, n’adhère pas à ce point de vue purement égocentrique... D’une virtuosité scénique brillante, le film est soutenu par une interprétation qui ne l’est pas moins, avec une mention spéciale à Billy Crystal dans la descente aux enfers, moment énorme du film, sorte de cerise sur le gâteau à la fois de son cauchemar comique et de l’exécution en règle des religions. Politiquement trrrrrrès incorrect outre atlantique (aaaah c’est encore meilleur !!!!). D’ailleurs Harry ne respecte rien, la shoah pas plus que le reste : « Not only do I know that we lost 6 millions, but the scary thing is that records are made to be broken ! ». Et il fantasme sur des putes de couleur : l’asiatique de service dans ses rêves, la noire dans la réalité (Hazelle Goodman). Que ça fait du bien….. Du très grand Allen.
Le truc avec Woody Allen c'est que c'est toujours bien réalisé, et on sait toujours où on met les pieds ! En effet c'est quasiment toujours le même scénario, les mêmes problématique, le même humour, les mêmes styles musicaux etc ... Toutefois c'est toujours assez génial parce que c'est bien réalisé ! Sans être à la hauteur d'un Vicky Cristina Barcelona, Harry dans tous ses états est certainement le film qui touche le plus à la problématique chère à Allen : la relation entre l'artiste et son oeuvre. Ce film est tout simplement un petit bijou d'écriture de part certainement le coté un peu autobiographique du réalisateur/acteur. Pas le meilleur Woody Allen donc mais certainement un des plus intéressant.
On pourrait assimiler Harry dans tous ses états à un film-thèse : ce qu'est l'art selon Allen, et plus particulièrement la littérature, lieu de toutes les expérimentations, tous les fantasmes, pour la plupart à résonnance autobiographique. La littérature vaut alors toutes les psychanalyses existantes et essayées par le cinéaste. Elle crée un microcosme à l'intérieur duquel la vie semble plus simple, pour cela l'écrivain s'y semble plus à l'aise que dans la vraie vie. Le vécu et l'imaginaire se téléscopent, s'interpénètrent à tel point que la frontière entre les deux se brouille. Quelle part de l'intrigue est réelle, laquelle est fantasmée? Tel personnage existe-t-il ou est-il le fruit de l'imaginaire tordu d'Harry Bloch? Le plus étonnant avec ce film, c'est qu'il parvient à surprendre même avec les bonnes vieilles recettes : le type névrosé, l'humour juif, les séances de psychanalyse, les relations houleuses avec les femmes et certaines outrances verbales envers sa famille, sa religion, sa sexualité, tout est là dans le film mais Allen arrive à recycler ces éléments en rendant le film plus grinçant, provocateur et finalement plus enclin à faire du film une véritable comédie en y ajoutant quelques trouvailles jubilatoires (le comédien flou, la scène de l'enfer...), plus axée grand public malgré la déconstruction narrative et le dimorphisme réel/imaginaire, cela notamment grâce à une distribution pléthorique (j'ai pas compté mais la jaquette du DVD indique 85 acteurs et actrices, parmi lesquels des poids lourds comme Billy Crystal, Robin Williams, Demi Moore, le jeune Tobey Maguire, Kristie Alley, Julia Louis-Dreyfus ou la petite apparition de Jennifer Garner) et un humour plus accessible aux réfractaires des blagues sur la Shoah par exemple (il en fait quand même dans le film). Pour tout cela, Harry dans tous ses états est un rayon de soleil dans une période qui ne fut pourtant pas la meilleure du cinéaste.
Woody Allen réussi un film génial sur la création artistique, et l'importance de la fiction dans nos vies. La mise en scène et surtout le montage (faux raccords et autres procédés de montage dont-je-ne-connais-pas-les-noms...) sont géniaux et contribuent à montrer comment s'imbriquent et se mélangent fiction et réalité dans le processus créatif du personnage d'écrivain obsédé sexuel misanthrope interprété par un Woody Allen une fois de plus au sommet, à la fois hilarant et émouvant.
Je viens de le voir en Dvd à l'instant,c'est un bon film. Woody Allen joue formidablement bien moi j'aime mieux quand il joue devant et derriére la caméra parce que sa façon de jouer dans ses films est absolument incroyable!!! Woody Allen est le meilleur acteur de tous les temps!!! C'est aussi un acteur qu'on pourras jamais remplaçer Il est absolument irremplaçable!!!
Encore une fois Woody Allen offre un modèle de narration originale. Il reprend ici en partie le rôle du créateur angoissé que l'on retrouve dans de multiples films , dont Stardust Memories. Il témoigne d'une vraie virtuosité en jonglant entre les personnages, les histoires et les acteurs qui forment un veritable kaleïdoscope dans ce film qui nécessite une grande attention de la part du spectateur, certains personnages étant joués par plusieurs acteurs.
L'introspection habituelle de Woody Allen prend tous son sens à l'intérieur de "Harry dans tous ses états",hommage aux "Fraises sauvages" de Bergman,grand inspirateur de son oeuvre.Sous une forme décalée,il psychanalyse cet écrivain fâché avec tout le monde,qui se retrouve seul pour aller à un hommage en son honneur,organisé par son ancien lycée.La construction du récit est originale et élaborée,puisque différents acteurs incarnent Woody à différents âges,et de nombreuses actrices jouent les femmes de sa vie.Comme Harry,il nous est alors difficile de différencier fiction et réalité.Mais ce qui est sûr,c'est que Harry reconnaît avoir fait des erreurs et être difficile au quotidien.Il fait amende honorable,dans un mélange de confessions névrosées.Ses préoccupations sexuelles,religieuses et artistiques sont bien présentes.Assez brillant comme exercice,malheureusement peu soutenu par un montage plaqué,et des dialogues moins élégants qu'à l'accoutumée,presque vulgaires.Un casting étendu,en récréation,vient préter main forte au petit new-yorkais:Demi Moore,Tobey Maguire,Elisabeth Shue,Billy Crystal,Robin Williams,Judy Davis,Stanley Tucci,Kirstie Alley...Une idée lumineuse,un traitement qui l'est moins.
Avec Woody Allen, c’est un peu quitte ou double. Parfois il nous livre des petites perles, parfois des films sans grand intérêt, mais rarement du mauvais. Celui-là fait malheureusement partie de la dernière catégorie et fait tache dans une filmographie globalement bonne. Hormis le fait que Woody nous y ressort ses thèmes habituels – chose qui n’a rien de surprenant -, cet opus, contrairement aux autres, n’a aucune élégance, est d’une vulgarité banale, et est monté à la serpette. Pourtant l’idée de départ est excellente : découvrir la vie privée d’un écrivain à partir de ses écrits. Mais c’est tellement brouillon qu’on ne prend aucun plaisir à regarder cette succession de scènes décousues, et passé le premier quart d’heure, on s’ennuie ferme. Donc à oublier.
Le film n’est pas de tout repos. Il met en scène tous les personnages mais aussi toutes les phobies et les transgressions de son esprit. Il est multiforme et tentaculaire. En cela il est un peu extravagant. Pas mon préféré
Comédie noire, écrite et réalisée par Woody Allen, Harry Dans Tous Ses États est un film hautement réjouissant. L'histoire nous fait suivre Harry Block, un écrivain tourmenté qui écrit des romans inspirés de sa vie. Seulement, certains de ses proches sont furieux de se reconnaître dans les personnages et les évènements décrits dans ses œuvres. Devant recevoir un hommage à son ancienne école, il s'y rend en compagnie d'un ami cardiaque, d'une prostituée et de son fils qu'il a enlevé devant son établissement scolaire. Ce scénario s'avère être un vrai régal à visionner tout du long de sa durée d'environ une heure et demie. On assiste pendant tout ce temps à une succession de scènes, donnant parfois l'impression d'être sans liants, mais qui pourtant parviennent à créer un récit ordonné. Tout cela est créatif et surprenant en plus d'être sacrément drôle. En effet, l'humour fonctionne parfaitement à la faveur des nombreux sujets évoqués en guise d'auto-psychanalyse. Des thématiques aussi larges que fourre-tout traitant de la névrose, de la mort, de la religion, et beaucoup de sexe. Tout le sel de l'intrigue repose sur les relations entre les personnages qui déversent des torrents de répliques. Des protagonistes hauts en couleur sacrément appréciables interprétés par une distribution comportant de nombreux jolis noms comme ceux de Woody Allen lui-même, Caroline Aaron, Kirstie Alley, Bob Balaban, Richard Benjamin, Eric Bogosian, Billy Crystal, Judy Davis, Hazelle Goodman ou encore Mariel Hemingway. Citer tous les comédiens serait trop fastidieux mais chacun parvient à trouver sa place. À noter également les apparitions appréciables de Demi Moore, Robin Williams ou encore Tobey Maguire. Tous ces individus particulièrement volubiles entretiennent des rapports délicieux procurant énormément d'amusement. Des échanges soutenus par d'innombrables dialogues partant dans tous les sens, pour un résultat tordant et savoureux. Si le fond est divertissant à souhait, le métrage ne brille en revanche pas par sa forme. En effet, la réalisation du cinéaste new-yorkais est assez sobre, pour ne pas dire basique. Sa mise en scène se contente du minimum et évolue dans des environnements sans charme. On retiendra uniquement les environnements d'une séquence qui sort du lot et sa singularité formelle provenant de son découpage étrange lors de certains passages. Ce visuel terne est accompagné par une b.o. aux compositions jazzy s'accordants bien avec le propos, sans pour autant être mémorable. Reste une fin satisfaisante venant mettre un terme à Harry Dans Tous Ses États, qui, en conclusion, est un long-métrage faisant passer un très agréable moment.
Woody Allen signe ici une comédie amère sur l'artiste, sur son rapport avec son oeuvre, ses rapports avec ses proches, sur la relation entre l'une et les autres. Et sans doute le scénario n'est-il pas dépourvu d'inspirations autobiographiques. Allen incarne lui-même Harry, cet écrivain dont les romans à succès empruntent leur contenu de turpitudes sentimentales et, surtout, sexuelles -le cinéaste n'a jamais abordé la question sexuelle de façon aussi crue, comme une réelle obsession- à la propre existence de l'auteur. Les conflits avec les femmes de sa vie nourrissent ses créations ou bien c'est l'oeuvre qui les engendre en ce qu'elle révèle des anecdotes et des situations bien embarrassantes. D'où d'incessantes scènes entre les intéressées et le romancier. La mise en scène épouse la confusion affective d'Harry et sa production littéraire. Aussi, quelques uns des protagonistes apparaissent successivement dans leur réalité et en tant que personnage fictif, interprétés par deux comédiens différents. Il reste, qu'en dépit de la dérision habituelle dont Allen affuble son personnage, en dépit d'une réflexion originale sur le dédoublement de l'artiste, la comédie ne m'a pas convaincu complètement, comme si j'attendais du cinéaste qu'il renouvelle ses thèmes, qu'il me surprenne.