J'en gardais un très joli souvenir : le revoir m'a laissé plus dubitatif, voire quelque peu déçu. Personnages moins attachants, gros problème de liant au point de frôler le film à sketchs, structure bancale... On se contente presque de suivre en parallèle les inégales pérégrinations de nos quatre amis, pas toujours d'une grande légèreté dans leur déroulement ou leurs situations. Du coup, si ce n'est à quelques moments, le plaisir s'en est ressenti, quittant sans enthousiasme mon canapé après le générique. Maintenant, si l'on sent clairement que George Lucas manque encore de maîtrise deux ans après l'expérimental « THX 1138 », le futur père de « Star Wars » réussit quelques jolies choses. Même si elle semble en mode « random » pendant près de 110 minutes, celle-ci reste extrêmement plaisante, naviguant joliment au milieu des tubes ayant rythmé ces 60's. Surtout, Lucas parvient brillamment à retranscrire la nostalgie que lui inspire ces années révolues, dans ce qu'elles avaient de meilleur (l'insouciance, notamment) ou de pire (la future entrée en guerre au Vietnam). Cela donne à l'ensemble une certaine sensibilité, notamment dans les dernières minutes, touchantes, mélancoliques juste ce qu'il faut. Cette relative gravité, aussi bien à travers
l'accident de voiture mettant fin à la course que cet échange téléphonique un brin amer
, permet de conclure sur une note positive, même si j'aurais aimé qu'elle soit présente dès le départ. Quelques jolis moments également, que ce soit cette scène dans le studio radio (encore sur la fin!) ou la façon dont évolue la relation entre John et Carol, voire Steve et Laurie. D'ailleurs, en y repensant, et sans excuser les réels manques cités auparavant, je me dis que cet immense succès (l'un des titres les plus rentables de l'Histoire, tout simplement!) peut se justifier à certains égards, notre regard s'attendrissant légèrement avec les jours, laissant le mystère entier sur ce qu'aurait été la carrière de George Lucas sans sa galaxie lointaine, très lointaine.