Que c'est mauvais... Mais c'est tellement mauvais... Comment, après Pulsions, Body Double, Les Incorruptibles, Mission : Impossible, Outrages, Scarface, Obsession, Carrie Au bal du diable, Brian De Palma peut-il nous pondre un film aussi mauvais?! Tout ici n'est pas bon, ou presque. Le scénario est mauvais, les acteurs sont mauvais, les décors sont mauvais, les doublages sont mauvais et seuls les plans de caméra livrés par De Palma sont à peu près bons. Mais c'est catastrophique! Pourquoi?! Les acteurs français ne savent pas parler anglais, les doublages français concernant Antonio Banderas, le Mariachi du génial Desperado de Robert Rodriguez, et Rebecca Romijn, la Mystique des trois premiers X-men, sont atroces et ne collent pas avec le physique des deux acteurs américains. J'ai essayé la Vo et la Vf, et comme les deux sont catastrophiques, j'ai préféré opter pour celle la moins horrible, à savoir la version française. Car je suis navré mais entendre Edouard Montoute et Eriq Ebouaney s'essayer à l'anglais, c'est tout simplement un supplice! Mieux vaut écouter la voix pas du tout convaincante du doubleur d'Antonio Banderas et celle un peu plus crédible de la doubleuse de Romijn que ces deux là qui tentent vainement de se rendre importants. Quelle tristesse d'assister à pareil spectacle quand on a vu des chefs d'oeuvre tels que Pulsions, Body Double, ou encore Scarface qui, bien que ne faisant pas partit de ce style de long-métrages, se voulaient être tout de même un superbe film, maîtrisé, soigné et vraiment original. Voila où conduit quelques fois la coopération d'esprits français et américains du cinéma en général : en visionnant ce Femme Fatale, on se croirait dans un Besson, mais en plus mauvais. Tout fait ici amateur, même quelques fois les plans de caméra, qui ne se révèlent pas toujours jolis à voir. On se dirait dans une mauvaise comédie d'action française, de celles avec Depardieu ou Lanvin, si le nom de Brian de Palma n'apparaissait pas au générique. J'osais penser qu'une telle erreur ne viendrait pas entacher sa carrière, mais malheureusement, c'est chose faite. Plus haut, j'ai parlé des doubleurs, mais pas des acteurs en général. Il est vrai que c'est une bonne idée ( presque la seule du film d'ailleurs, mais j'y reviendrais plus tard ) d'avoir placés les deux seuls acteurs qui ne sont pas français au centre de l'intrigue. Vous savez de qui je veux parler, car je les ai déja cités précédemment, donc il serait inutile de le refaire. Bon, du côté de ces deux interprètes, c'est pas terrible, mais ce n'est pas catastrophique non plus, donc je passerai outre leur prestation. Je vais plutôt m'intéresser à trois acteurs en particulier : Peter Coyote, Edouard Montoute et Eriq Ebouaney. Bon, mis à part ce que j'ai dit précédemment sur ces deux interprètes, je vais me concentrer sur leur jeu de scène. Peter Coyote est surement le meilleur acteur de ces trois hommes, et se classe sans aucun doute juste derrière les deux américains. Par contre, pour ce qui est des deux bad guys du film, on ne peut pas réellement dire qu'ils soient du même niveau que Coyote. Pour ce qui concerne Edouard Montoute, c'est surtout un problème de crédibilité qui m'a gêné quand j'ai visionné ce film. Ayant l'habitude de le voir dans le rôle d'Alain, l'un des flics débiles de Taxi, je ne peux réellement le trouver crédible dans la peau d'un méchant. Alors oui, je sais, c'est peut être bête de raisonner ainsi, mais que voulez-vous, c'est comme ça! Il paraissait tellement à sa place dans Taxi que je n'arrive pas à l'assimiler à autre chose, bien qu'il ait surement fait quantité d'autres films. Pour ce qui est d'Eric Ebouaney, par contre, c'est une toute autre histoire. Pendant toute la durée de ce long-métrage, on ne le verra qu'avec deux expressions faciales : la haine et la colère. Il paraît donc très limité, et ce ne sont pas toutes les insultes qu'il place dans ses répliques qui relèveront le niveau. Elles font elles aussi preuves de la pauvreté des dialogues, et ne viennent rien ajouter à ce Femme Fatale. Bien au contraire, elles viennent le rabaisser encore plus dans la banalité et la médiocrité.