Le Magicien d’Oz version Fleming est un classique parmi les classiques, et pourtant je dois dire que son visionnage m’a laissé assez dubitatif.
Ok, le film a un certain charme visuel. Les couleurs sont riches, les décors raffinés, même si finalement ça manque beaucoup d’atmosphère. A trop tourné dans un cadre artificiel, le film ne respire guère. Pas de nuages, de ciel, de vents, bref, dès lors qu’on se retrouve dans le fameux monde d’Oz on se retrouve plus dans une sorte de pièce que dans un monde imaginaire respirant la vie et la fraicheur. Et cela, malgré les efforts sur les décors, et la photographie couleur charmante. Je prends un exemple simple, mais rien qu’un beau pré vert à l’herbe bien grasse, le vent dans un arbre, tout cela fait vivre un film, et apporte des sensations bien plus sensibles que toutes les couleurs de l’arc en ciel.
Le casting est moyen. Judy Garland est bien jolie et sans doute idéale pour le rôle, mais la naïveté confondante de son personnage frôle tout de même l’excès. Ses trois acolytes ne sont pas spécialement mémorables, évoluant souvent aux limites du surjeu théâtral. Je ne peux pas dire que le casting m’a réellement séduit, hormis peut-être la sorcière, qui, tout en surjouant un peu elle aussi, reste dans les limites du raisonnable. Par ailleurs, si vous n’êtes pas adeptes des petites créatures à la voix de crécelles et aux réactions débilitantes (confère le petit peuple d’Oz), vous aurez du mal à supporter certaines séquences. Franchement, j’attendais surtout plus de Garland, dont la prestation assez terne finalement, passant l’essentiel de son temps à faire des yeux étonnés et à avoir la bouche bée, n’est pas très entrainante.
Quant à l’histoire, elle se laisse suivre, formant une sorte d’épopée fantaisiste à la Alice au pays des merveilles. Des rencontres bizarres, des créatures loufoques, et un sens de l’absurde certain. Le film a de la fantaisie, mais il n’est pas pour autant très passionnant. La fin est charmante, mais enfin la confrontation avec la sorcière déçoit, et ça manque de vraie profondeur. Peut-être est-ce le caractère enfantin du film, mais il peine à réellement toucher, probablement car pas vraiment drôle, il n’est pas non plus très porté sur les sentiments. Même s’il n’a pas réellement adapté la même histoire, la version de Raimi par exemple construisait des personnages plus touchants. A noter qu’il y a beaucoup de chansons, lesquelles participent sans doute à casser le rythme, car en dehors de la première, mémorable, aucune n’est vraiment très réussie.
Mon opinion sur ce film est donc défavorable. J’attendais beaucoup plus de ce classique, dont j’avais vu quelques belles images, et l’entrain de Garland. Dans les faits, c’est assez toc sur la forme, et Garland est loin de décoiffer. Bref, un film qui avec un enrobage « confiserie » a acquis une réputation à mon sens surfaite. 2