Kitsch jusqu’au bout des ongles, ce film de 1939 est un véritable classique des années 30 qui épate encore par la part d’enfance qu’il conserve, au-delà des modes. Aujourd’hui, "Le Magicien d’Oz" est sans conteste l’un des films les plus importants de le culture américaine. Diffusé tous les ans à la télévision américaine pendant la période de Noël depuis 1956, le film contribue à l’imaginaire collectif outre-atlantique, façonnant l’émerveillement et les peurs de plusieurs générations de jeunes américains. Pas étonnant venant de l’adaptation d’un conte de fée 100% américain, loin des princesses et des chevaliers des contes européens. Ici, l’héroïne est
une jeune fermière emportée par un cyclone du Kansas. Elle rencontre un épouvantail au milieu d’un champ de maïs et découvre que l’homme qui se cache derrière les traits du puissant magicien (Frank Morgan) n’est autre qu’un compatriote venu d’Omaha
. Mais la force de cette histoire vient également du fait qu’elle assure une certaine continuité avec les contes traditionnels tant par sa structure que par certains de ses personnages comme la méchante sorcière de l’Ouest ou la bonne fée Glinda (Billie Burke). C'est un véritable conte de fées, qui raconte l'histoire de Dorothy (Judy Garland),
jeune orpheline, qui vit chez son oncle et sa tante. Tout irait pour le mieux si l’institutrice ne détestait pas son chien. C’est alors que Dorothy fait un rêve où elle se trouve transportée au royaume magique des Munchkins. Les Munchkins sont des nains protégés par la bonne fée du Nord mais menacés par la méchante sorcière de l’Ouest. Pour retrouver son chemin pour rentrer chez elle au Kansas, Dorothy doit s’emparer des chaussures rouges de la mauvaise sorcière et aller voir le magicien d’Oz dans son palais d'émeraude. En chemin, elle fera la connaissance d’un épouvantail sans cerveau (Ray Bolger), d’un bûcheron de fer sans cœur (Jack Haley) et d’un lion sans courage (Bert Lahr)
. Magnifique exemple de l’immense savoir-faire des studios américains de l’époque, cette féérie représente la quintessence du film pour enfants en précipitant son héroïne "de l’autre côté du miroir" à la manière d’une "Alice au Pays des Merveilles". Incarnée avec grâce par la fraîche Judy Garland, le personnage de Dorothy fait une fugue et se retrouve perdue dans un monde aux couleurs chatoyantes, mais dissimulant de nombreux pièges. Aux prises avec une méchante sorcière, elle doit s’allier avec des individus facétieux qui représentent chacun une qualité humaine (l’intelligence, le cœur et le courage) afin de triompher du mal et de retrouver le chemin de son foyer. Alors que le début du film présente un monde réel terne (en noir et blanc), la jeune fille est rapidement précipitée dans celui des rêves, véritable festival de couleurs kitsch sublimées par l’emploi du Technicolor. Ne nous voilons pas la face, le résultat final constitue sans nul doute l’un des sommets du kitsch cinématographique et les apôtres du bon goût n’auront de cesse de railler un spectacle aux allures de grand barnum. Il n’est pourtant pas interdit de se laisser piéger par la magie qui se dégage des décors (tous majestueux), par la délicatesse des mélodies (le film est une merveilleuse et fantastique comédie musicale, et la bande originale est tout bonnement féérique) et par l’indéniable talent des comédiens, vraiment formidables. A l’image des premiers films d’animation de Walt Disney, "Le Magicien d’Oz" garde en lui une précieuse part d’enfance qui ne se démode pas, pour preuve le succès jamais démenti de ce classique dont les chansons et les personnages facétieux hantent encore notre mémoire de nombreuses années après le visionnage. C'est un film tout bonnement féérique. Cependant, ce film est quand même très classique et sa morale est assez propagandiste avec le fameux "There is no place like home" (le "home" ce sont les Etats-Unis). Il a un peu vieilli et personnellement, même si c'est un film que j'apprécie et que je reconnais comme étant un grand classique du cinéma, et un véritable conte initiatique classique maintenant ancré dans l’inconscient collectif américain, aujourd’hui entré dans la légende du cinéma hollywoodien, je n'en ai jamais été très fan non plus. Cela étant, cela reste un film à visionner si ce n'est pas déjà fait et cela reste un grand classique du cinéma en général