Pauline à la plage est un film sensible, charmant, un peu lent et sûrement un poil démonstratif quand même, mais qui reste un bon moment de cinéma, doux et raffiné.
Il doit beaucoup à ses acteurs bien sûr. Arielle Dombasle est lumineuse, et prouve qu’elle sait être une excellente actrice bien que son personnage ne soit pas forcément le plus consistant du lot. En la matière c’est Amanda Langlet qui hérite du personnage le plus travaillé, et l’actrice n’est pas en reste, parvenant à s’imposer sans difficulté particulière. Côté casting masculin on retiendra bien sûr le toujours excellent Féodor Atkine, avec pour ma part un loupé quand même ici : Simon de la Brosse, qui peine à vraiment se démarquer et à sortir du lot.
Le scénario est certes un peu lent et surtout un peu redondant. Au bout d’un moment on commence à se dire qu’il faudrait avancer quand même, et que le cercle amoureux interminable est un peu trop longuet. Après il y a de la finesse, du charme, c’est propre et raffiné, parfois drôle, souvent sensuel, et en tous les cas Pauline à la plage distille une élégante ambiance, prenante, et que l’âge renforce bien. L’amour est au cœur de ce film, et il est bien capté.
Formellement le film est très propre : belle photographie, beaux décors de bord de mer, le film respire le naturel et à la fraicheur des vacances. Un peu moins convaincu par l’absence presque totale de bande son, et la mise en scène de Rohmer est quand même très appliquée, elle a un côté roide qui s’harmonise mal avec la fraicheur de l’atmosphère et des personnages. Le premier plan très raide pose le film, et plus de légèreté n’aurait pas été de refus.
Pauline à la plage est un film qui a du charme, et qui fait plaisir à voir. Le regard sur l’amour est intéressant, les acteurs sont bons dans l’ensemble, c’est un joli métrage qui aurait pu cependant être perfectible. 3.5