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    Lolita
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    259 critiques spectateurs

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    Benjamin A
    Benjamin A

    713 abonnés 1 922 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 2 mars 2014
    "Comment a-t-on osé faire un film de Lolita ?" Kubrick éleva l'âge de Dolores "Lolita" Haze de douze à quatorze ans mais parvint à déjouer la censure tout en réalisant un film érotique et obsessionnel et fit de Lolita est excellent drame, non dénoué d'humour (noir et parfois cynique). La grande force de Kubrick est là, il ne montre rien, mais on comprend tout, en plus d'être très bien mis en scène, c'est brillamment adapté et écrit, de manière très subtile. Sue Lyon dans le rôle-titre est époustouflante, tout comme James Mason en universitaire quinquagénaire tombant amoureux de Dolores tout en étant poursuivie par sa mère ! Le film passe brillamment de la farce à la tragédie (et vice-versa), comme en témoigne cette superbe scène d'ouverture. L'atmosphère est toujours envoutante, et si comme moi on n’a pas lu le livre, le suspense est présent tout comme le déroulement avec parfois inattendus péripétie. Un grand film signé Stanley Kubrick, l'un de ses meilleurs, intelligent, subtile et captivant.
    LeddyZ
    LeddyZ

    105 abonnés 67 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 6 septembre 2013
    Stanley Kubrick réalisa avec Lolita une oeuvre fascinante, car osée, tragique et burlesque à la fois. En effet, le film est profondément dérangeant par l'histoire qu'il relate, celle d'un homme mûr fou amoureux d'une jeune adolescente, à tel point qu'il serait prêt à tuer pour rester à ses côtés. Par ailleurs, si Lolita est un drame, on y trouve plusieurs scènes à fin comique qui font mouche, et c'est là que le long-métrage subjugue: le réalisateur est parvenu avec brio à façonner des ambiances antagonistes dans un même film et le résultat est stupéfiant. Kubrick, comme toujours, a choisi avec attention et exactitude ses acteurs: James Mason incarne de manière brillante l'amoureux possessif, Sue Lyon interprète quant à elle magnifiquement Lolita, mais c'est surtout Peter Sellers qui excelle à mon sens, irrésistible en journaliste délirant et mystérieux (il conservera le même jeu déjanté dans Dr Folamour).
    Lolita est un long film, un peu trop même, si bien qu'il peut arriver que l'on décroche de temps à autre. Cependant, cette oeuvre ne fait aucunement tache dans la filmographie du génie Stanley Kubrick et demeure un classique indémodable, intelligent et troublant.
     Kurosawa
    Kurosawa

    585 abonnés 1 509 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 27 décembre 2013
    S. Kubrick s'empare du célèbre roman de V. Nabokov en adaptant "Lolita". Drôle par son cynisme, délicat par son érotisme, et plus dramatique en évoquant la jalousie, le film possède une richesse de tons et de thèmes qui le fait devenir singulier. Fascinant sur un bon nombre de points, notamment dans le portrait de Humbert (remarquablement joué par J. Mason), homme naïf et minable, et dans le mystère qu'il apporte sur le personnage de Claire Quilty, dont les apparitions sont rares mais déterminantes. Quant à Lolita, sa figure laisse plus de questions que de réponses. Fille libertine, rebelle, manipulatrice, ou tout simplement normale? Kubrick joue continuellement avec cette problématique en ayant lui-même une certaine admiration devant ce personnage, mais aussi pour Sue Lyon absolument époustouflante. Et sans une dernière partie moins enlevée, nous parlerions certainement d'un chef-d'œuvre.
    lhomme-grenouille
    lhomme-grenouille

    3 335 abonnés 3 170 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 3 janvier 2014
    Il ne faut pas s'y méprendre, Lolita fut un véritable scandale à l'époque de sa sortie. Aujourd'hui, l'évolution des mœurs étant, le film a beaucoup perdu de sa percussion... On en vient même à le trouver trop prudent. Néanmoins, à mes yeux, ce violent coup de vieux n'a pas gâté le talent des interprètes (notamment celui de Peter Sellers) et la justesse de la réalisation. C’est donc sans ennui et encore avec un certain plaisir que je me suis plongé dans ce « Lolita » et pourrait y retourner aujourd’hui sans trop sourciller.
    septembergirl
    septembergirl

    604 abonnés 1 069 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 19 avril 2014
    Un drame subtil et intelligent de Stanley Kubrick, adapté du célèbre roman de Vladimir Nabokov, qui possède une richesse de tons et de thèmes impressionnante, rendant la réalisation tout à fait singulière. Le réalisateur, encore une fois en véritable virtuose, nous offre une mise en scène parfaite, soulignée par des interprétations choisies avec soin : James Mason incarne brillamment l'amoureux possessif, Sue Lyon interprète, quant à elle, magnifiquement le personnage de Lolita, et surtout, Peter Sellers se révèle irrésistible en journaliste délirant et mystérieux. Une œuvre fascinante car tout aussi délicate, osée, dérangeante, tragique, que cynique et burlesque !
    Alain D.
    Alain D.

    589 abonnés 3 283 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 15 décembre 2017
    Réalisé par Stanley Kubrick en 1962, ce film en N&B a certes quelque peu vieilli, mais la qualité du casting et de la direction d'acteurs font de cette romance un pur bonheur.
    Tiré d'un roman de Vladimir Nabokov, le scénario de Stanley Kubrick donne à ce drame une atmosphère trouble et captivante. Il nous conte une histoire passionnelle et torturée.
    La qualité de l'interprétation apporte beaucoup à la beauté de ce film : Peter Sellers est fantastique dans le rôle délicat et ambigu de l'écrivain Clare Quilty. Pour son premier film, la jeune Sue Lyon, alors âgée de 16 ans, est on ne peut plus impressionnante dans son personnage d'effrontée et libertine. Quant à James Mason, il est sublimement efficace dans le premier rôle.
    anonyme
    Un visiteur
    2,5
    Publiée le 24 janvier 2014
    c’est surement du à l'époque malgré la présence monstrueuse de Mason , l'interprétation est trop théâtrale des cens longues et sans intérêts en plus je al trouve vraiment nase cette Lolita aucun charisme
    Moorhuhn
    Moorhuhn

    143 abonnés 579 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 24 avril 2011
    J'avais déjà vu le remake de Lyne qui était assez bon mais là autant dire que je préfère largement l'original qui évite de sombrer dans la vulgarité et joue beaucoup sur la subtilité. ( Attention la critique suivante risque de révéler des moments-clé de l'intrigue)

    Si Lolita est le Kubrick qui me plait le moins j'ai quand même été remué par ce film. Tout d'abord je voudrais aborder l'aspect technique. Même si on a connu un Kubrick plus inspiré derrière la caméra, la mise en scène de Lolita reste de toute beauté. Entre travellings et plan-séquences soignés, nous sommes gâtés. Chaque cadrage, chaque plan est étudié minutieusement et le tout est sublimé par une photographie, encore une fois, à tomber par terre, un Noir & Blanc somptueux est utilisé en guise de douceur pour la rétine.
    Le scénario du film est également un modèle de maîtrise. Si le sujet semble être aseptisé par rapport au roman ( Le code Hays était encore en vigueur), force est de constater que Kubrick tourne ça en son avantage en proposant une oeuvre qui se base avant tout sur la subtilité et joue volontiers sur l'ambiguité des personnages et des relations entre eux, en particulier bien entendu la relation Lolita-Humbert.
    Les personnages du film sont très intrigants et d'une profondeur remarquable. Humbert apparait ici comme un homme entre deux-âges qui se retrouvera dévoré par une passion dévorante et excitante du fait des "interdits" moraux mais qui se laissera posséder celle-ci et deviendra un beau salaud. James Mason est génial dans ce rôle. Son personnage vivra chez Charlotte, la mère de Lolita, surtout pour rester près de la fille tout en rejetant les avances de sa mère, femme passionnée, qu'il épousera en fin de compte pour avoir l'autorité sur Lolita en cas de décès de la mère. D'ailleurs il est intéressant de voir jusque dans quels retranchements un homme passionné peut-il aller afin d'arriver à ses fins. L'énigmatique Lolita est l'objet de cette passion, cette nymphette qui d'un regard a envouté cet homme mature. Au fil du temps elle observe cette fascination dévorante du professeur envers elle et en jouera beaucoup. Elle semble à la fois posséder la conscience d'un adulte mais aussi l'innocence d'une fille de son âge, ce qui en fait un personnage presque à double tranchant et cette fille est juste fascinante et magnifiquement interprétée. Bon par contre le personnage le plus mystérieux reste ce fameux Clare Quilty que l'on rencontre pour la première fois dans la séquence d'ouverture où Humbert décide d'en finir avec lui. Quilty ( Encore une performance de malade Peter Sellers, qui augure celle(s) de Docteur Folamour deux ans plus tard) est un homme qui comme Lolita est un objet de fascination mais à grande échelle, les femmes l'adulent et on découvrira que Lolita aussi en particulier. C'est un homme qui semble prendre du plaisir à manipuler sans pour autant vraiment se l'avouer à lui-même, ses longs monologues reflètent une personnalité maline et taquine, ce personnage semble toujours dégager cette impression de tirer les ficelles. Lolita creuse la personnalité de ses personnages, touche à l'intime tout en gardant une forme de pudeur. On devine ce qui s'est passé mais rien ne nous est dit, rien ne nous est montré. La relation incestueuse semble évidente, le fait que Lolita se soit tapé le fils de la directrice au camp aussi mais ce film c'est tout un lot d'ambiguités, de mystères à percer. De plus le ton du film se veut aussi assez ironique, il prend plus la forme d'une comédie noire teintée d'un drame puissant.

    Pour conclure, Lolita n'est pas le meilleur Kubrick et pourtant le film possède son lot de qualités aussi bien artistiques et techniques que scénaristiques. On retrouve la patte du cinéaste dans cette oeuvre noire et ironique, un film qui ne m'a pas laissé indifférent et qui fut quand même une bonne surprise, moi qui m'attendait à un film "seulementé bon. Une réussite indéniablement.
    anonyme
    Un visiteur
    2,5
    Publiée le 28 janvier 2014
    c’est surement du à l'époque malgré la présence monstrueuse de Mason , l'interprétation est trop théâtrale des cens longues et sans intérêts en plus je al trouve vraiment nase cette Lolita aucun charisme
    anonyme
    Un visiteur
    4,0
    Publiée le 19 mars 2019
    Un film malaisant à regarder. Même si le fait d’assister à l’abus d’une adolescente par un homme d’âge mûr sans scrupule est intolérable en soi, on réussi tout de même à nous garder bien calé dans notre fauteuil. Est-ce dû au voyeurisme primitif qui nous habite ou au talent de Stanley Kubrick? Je préfère opter pour la seconde option. En ouvrant le film avec la conclusion, le réalisateur met le spectateur dans un état distancié pour entreprendre le flashback dune durée de plus de deux heures. En le ponctuant de quelques numéros de slapstick, comme par exemple celui où deux personnages parviennent difficilement à ouvrir un lit de camp transportable, il désamorce la cruauté de l’histoire. La direction d’acteur contribue également à rendre le tout plus digeste. James Mason joue par moment comme Cary Grant dans un film d’Hitchcock, l’ado aguichante de Sue Lyon est caricaturale à souhait et le personnage de Peter Sellers est un électron libre ahurissant. Mais cela n’enlève rien à la gravité de la situation. Dans cette chasse à la jeune chaire, ce sont les deux vieux pervers qui finiront soit avec une demi douzaine de projectiles dans la carcasse ou au fond d’un cachot pour plusieurs années. Tant pis pour eux. L’intégrité d’un enfant c’est sacré. Et puis on a droit à un happy end! Malgré la perte de sa mère, Karin trouvera le bonheur auprès d’un jeune homme sain d’esprit de qui elle tombera enceinte. En plus, elle pourra toucher un peu d’argent de l’héritage pour subvenir aux besoins de la famille. Un bon film finalement !
    Alexarod
    Alexarod

    282 abonnés 1 867 critiques Suivre son activité

    1,5
    Publiée le 18 mai 2015
    On m’a seriné avec ce film et le livre de Nabokov dont il est tiré. N’ayant pas lu l’un j’ai maté l’autre, et on peut vraiment dire qu’il y a une sorte de tendance chiante à surévaluer les films anciens. Oui c’est réputé, mais est-ce bon pour autant ? Peu de gens vont « si loin » dans la réflexion, quelle pitié. Certes je me doute que la censure est passée par là pour détruire tout aspect sulfureux, mais vu le thème il aurait mieux valu s’abstenir de toute adaptation.
    En effet, Lolita s’avère plutôt être un film chiant, point barre. Déjà, c’est une comédie ou un drame ? On peut faire les deux ? Moui, mais bien faire non, autant se contenter d’un seul aspect et le réussir… Si l’histoire est bonne, inhabituelle pour l’époque, la trame est déjà plus connue et la réalisation est catastrophique. Le début n’est qu’une introduction complètement reprise à la fin, et on gagne 10 minutes de film sans gâcher de pellicule… S’il n’y avait que ça cela passerait mais non, on a surtout trop à un nombre d’ellipses incroyables et incroyablement mal faites. Franchement si vous comprenez tout dans le film au 1er coup vous êtes très fort (et vous avez réussi à garder les yeux ouverts, vraiment balaise), mais si vous avez toutes les réponses/explications vous mentez. Un exemple ? spoiler: Quand et comment commence la relation entre les 2 personnages principaux ? Juste au début en se regardant ? Quand Lolita s’enfuit comment fait-elle ? Tout l’hôpital est payé ? Puis elle s’installe et tombe enceinte, jamais avant ? Comment la mère peut ne pas voir le triangle amoureux, se marier, et supporter la désinvolture voir le désintérêt de son mari pour elle ?
    Allons un peu de réalisme sinon je vais voir Transformers 4. De plus, niveau montage ce n’est pas mieux, spoiler: la mort de la mère en est le parfait exemple : elle prend la décision de s’enfuir de la salle de bain, sort du 1er étage donc et va dehors, court et se prend une voiture, tout cela en… même pas une minute montre en main, Usain Bolt a du souci à se faire.
    Rajoutons que le rythme est sans cesse cassé par ces coupes, et que les longueurs sont légions (la scène du lit dépliant elle sert à ?).
    Hormis ces erreurs grossières on a aussi des acteurs peu inspirés, l’émotion ce n’est pas être lent, enfin ici oui car il n’y a que ça. On est dans une histoire d’amour mais on ne voit jamais James Mason sourire, il est plus pathétique et stoïque qu’amoureux. Je veux bien que l’histoire soit tortueuse mais là ça ressemble plus à du désamour qu’à autre chose. De plus, Sue Lyon joue mal l’allumeuse de ces vieux, à moins que là encore juste se bronzer en bikini dans un jardin suffise (enfin oui mais c’est peu pour engager une relation si sulfureuse et qui dure). Enfin Peter Sellers est chiant comme pas possible, dans sa voix, son jeu, sa diction, ses manières, son rôle spoiler: (lui aussi les fait toute tomber sans rien faire, quand on voit sa tête on se demande comment), puis une « star » à priori qui n’est pas connue et peut se faire passer pour détective si maladroitement c’est d’une naïveté…

    Bref, trop de facilités, tant dans la réalisation que dans l’histoire et le jeu des acteurs, on ne va pas se fatiguer la réputation sulfureuse du livre suffira, c’est à peu près ça. Du coup, si vous arrivez à rester devant un ensemble si décousu vous profiterez quand même d’une musique sympa, d’un road trip inhabituel, de dialogues plats et creux mais d’aucune scène d’amour (et ne parlons pas de sexe) bande de vicieux. Mais au final, qu’aurez-vous vu ? Rien ou presque, sauf qu’un raté de Kubrick ça arrive.
    ffred
    ffred

    1 704 abonnés 4 019 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 23 novembre 2007
    J'avais vu le remake de Adrian Lyne il y a peu et c'est vrai qu'il y a peu de points de comparaison, tant ce dernier était racoleur, d'une morale très limite et vraiment vulgaire à côté de ce chef d'oeuvre. Si l'histoire est identique, tout ici est suggéré du fait de la censure de l'époque, la mise en scène de Kubrick est come toujours grandiose et l'interprétation hors paire de James Mason fait le reste. Après avoir vu celui-là on oublie immédiatement le remake qui comme souvent, s'avère totalement inutile ! Les chefs d'oeuvres sont éternels !
    fandecaoch
    fandecaoch

    1 041 abonnés 2 232 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 5 juin 2011
    LOLITA est encore un chef oeuvre du grand Stanley kubrick . L'interprétation des personnage sont vraiment parfaite . l'histoire est excellent et très captivante . Les plans sont encore magnifique .
    L'humour noir et dramatique du film est vraiment excellent .
    Un pur chef oeuvre .
    Shékiinä .
    Shékiinä .

    52 abonnés 678 critiques Suivre son activité

    0,5
    Publiée le 21 avril 2013
    Ça me fait mal de dire ça d'un de mes réalisateurs préférés... mais le film est un fiasco ! C'est sans aucun doute le moins réussi de sa filmographie. Je pense que le bouquin est plus passionnant que cette adaptation lente : que ce soit sur le rythme ou bien la durée exagérée compte tenu du petit scénario. Plus de 2h pour écouter des dialogues mollassons et voir une amourette immature entre un homme d'âge mûr (pas séduisant pour un sou) et une adolescente candide. Dans ce long métrage je n'ai pas reconnu le style de Kubrick. Lui qui faisait souvent dans l'originalité, la folie, l'humour noir, avec ce film non. La mise en scène est figée. On peut sauter certaines scènes qu'on aura rien raté du tout car il n'y a principalement que des dialogues. La relation entre Lolita et Humbert est soporifique. Peut-être parce que James Mason n'a aucun charisme. Quoi qu'il en soit, il se fait voler la vedette par l'épatante Sue Lyon qui attire toute l'attention sur elle. Hélas, sa carrière ne rebondira pas par la suite.
    anonyme
    Un visiteur
    3,0
    Publiée le 7 août 2012
    Kubrick avait déclaré que s'il avait su que la censure lui poserait autant de problèmes, il n'aurait pas réalisé « Lolita ». On ne peut qu'être étonné par la naïveté d'un cinéaste pourtant si visionnaire : le livre de Nabokov était et sera toujours impossible à adapter intégralement au cinéma, et vieillir Lolita d'un an et demi n'y change évidemment rien.

    En soi, le film n'est pas mauvais, loin de là, mais il apparaît bien trop sage par rapport au livre : le passé de Humbert, sulfureux et sordide, demeure totalement inconnu et seule la première apparition de Lolita est érotisée, Kubrick ayant par la suite recours à de multiples fondus au noir jetant un voile pudique sur cette oeuvre si immorale. Que reste t-il alors du roman qui demeure brillant dans le film ? En réalité pas grand chose, hormis le personnage de Charlotte, aussi désespérée et irritante que l'on pouvait se la représenter en lisant le livre : l'interprétation de Shelley Winters est excellente. A l'inverse, Humbert, incarné par un James Mason visiblement embarrassé, ne conserve en rien son cynisme initial et ne semble jamais aussi névrosé que dans le roman. Les meilleurs éléments du film sont finalement ceux qui ne se retrouvent pas dans l'oeuvre de Nabokov, notamment l'importance donnée à Quilty, qui permet à Peter Sellers de faire son (excellent) numéro habituel et d'annoncer le chef d'oeuvre « Docteur Strangelove ».

    Le film souffre de l'impossibilité de Kubrick d'être fidèle au matériau de départ : incapable de figurer l'amour de Humbert pour Lolita en la présence de cette dernière, il en est réduit à la figurer grossièrement lorsque Humbert regarde une photo de Lolita en embrassant Charlotte. Entre ces obstacles incontournables et la volonté de Kubrick de proposer une version personnelle de « Lolita », le film ne trouve jamais son ton, hésitant entre drame familial et comédie de moeurs, mélo pathétique (les retrouvailles Humbert/Lolita, assez maladroites) et digression comique (la scène du Dr. Zempf, évidemment, mais aussi l'improbable scène burlesque de l'installaton du lit pliant). « Lolita », avec son sujet si osé, est paradoxalement le plus consensuel et le plus académique des films de Kubrick, probablement aussi son moins bon.
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