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Marc T.
266 abonnés
552 critiques
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5,0
Publiée le 10 juillet 2014
Je ne suis pas un fan absolu du travail de Jarmusch mais force est de constater que ce film est un chef d’œuvre. Tout est dans la retenue, la poésie, le jeu implacable de Forest Whitaker, la musique, la photo, bref, rien à jeter.
Largement inspiré du cultissime "Samouraï" de Melville, "Ghost dog" est un film de gangsters étrange et fascinant comme il en existe trop peu. Zen, contemplatif, mystique, intelligent, il met en scène un Forest Whitaker excellent, qui compose avec beaucoup de retenu et de mystère un personnage de tueur à gages ultra-efficace, vivant sur les toits en compagnie des oiseaux, de ses CD de rap, et de son livre lui dictant le code d'honneur des samouraïs du Japon ancestral... Justement rempli de références au dit bouquin, l'intrigue de ce film mêle plusieurs genres avec une grande et jouissive habileté, du film noir au western, sans oublier de faire un arrêt par la case humour noir. Ainsi, l'image glamour que nous renvoient habituellement les films de mafieux est ici sérieusement mise à mal avec autant de justesse que d'ironie, et les interprètes du clan italien, avec leurs tronches à sortir tout droit d'un épisode de "Twin peaks", sont absolument parfaits (mention spéciale à Cliff Gorman, notamment pour la scène de la salle de bain appelée à devenir mythique !). Et les conversations de sourds entre Whitaker et l'acteur franco-ivoirien Isaach de Bankolé, qui lui s'exprime dans la langue de Molière, sont de véritables petits bijoux, à l'image des répliques très inspirées que nous offre le scénario de Jarmusch. Seul bémol : la mise en scène. Même si le réalisateur de "Coffee and cigarettes" et "Broken flowers" fait preuve de maîtrise la plupart du temps, on peut regretter de le voir céder à quelques effets un peu ratés, digne de téléfilms. Hormis cela, son "Ghost dog" est un tir d'une telle précision qu'il nous atteint en plein cœur.
Retrouvez mes critiques avec photos et anecdotes sur mon blog cinéma : http://soldatguignol.blogs.allocine.fr/ Merci !
GHOST DOG est selon moi le meilleur film de Jim Jarmusch (avec DEAD MAN)... un film original, comique, poétique puis finalement tragique. Forest Whitaker livre une éblouissante composition d'un improbable samouraï. La bande originale de RZA est également fort bien choisie et confère à l'ensemble de cette oeuvre puissante une climat tout particulier et novateur.
Un film très fort écrit, réalisé et coproduit par Jim Jarmusch. Son scénario très solide nous propose un thriller avec peu de dialogues et une tension qui monte crescendo. Comme toujours dans les films du réalisateur New-yorkais, la mise en scène est superbement maitrisée et la musique bien présente avec une BO très efficace. Il nous propose des scènes extraordinaires sur les rapports humains (Les rappeurs, le marchand de glace, les chasseurs d'ours ...) comme sur les rapports à la nature (Les pigeons ou le chien) Outre l'esthétisme photographique, un autre atout de ce film réside dans son casting de très haut niveau : Forest Whitaker est comme à l'accoutumé tout simplement époustouflant. Il est bien entouré par la belle Tricia Vessey (Louise) et une belle brochette de gangsters : de véritables pointures comme Henry Silva (Mr Vango que l'on voit trop peu), Cliff Gorman (Sony) et John Tormey dans le rôle de Louie, il porte lui aussi le film. Encore un coup de chapeau à Forest Whitaker, ce fantastique interptète qui marque les films auquels il participe : Le Dernier roi d'Ecosse (2007), Bird (2011), Le Majordome (2013), Zulu (2013) ...
Excellent film ! très original et profond. Forest Whitaker est parfait dans ce rôle de justicier solitaire. Les messages philosophiques sont très intéressants. Une merveille a ne pas manquer !
Un film qui s'inspire du " samouraï " de Melville, et dont il n'a rien a rougir. " Ghost Dog " dispense une ambiance unique, entre hip-hop et sentences japonaises, qui laisse une marque indélébile à celui qui sait s'y ouvrir. Forrest Whitaker tient là un de ses meilleurs rôles et la présence d'Isaac de Bankolé ne peut qu'ajouter une touche de charme supplémentaire à un film qui n'en manquait pourtant pas.
Dans "Ghost Dog", Forest Whitaker est un tueur solitaire, qui vit selon le code du samouraï. En s'appropriant les clichés du polar, Jim Jarmusch parvient à allier drôlerie et violence, le tout dans une abstraction jamais close sur elle-même, mais au contraire intrigante et séduisante. Avec des scènes formellement géniales et un acteur principal au sommet de son art, le film se révèle unique en son genre. Jarmusch se permet aussi des réflexions sur le langage et la fidélité, assez étranges et peu cernables au premier abord, mais finalement très émouvantes et traitées avec une singulière sensibilité. Un film déroutant et somptueusement mélancolique.
La chose la plus appréciable dans Ghost Dog est le fait que Jarmusch arrive à parfaitement digérer ses influences pour en faire quelque chose de nouveau, sans jamais que les références ne viennent parasiter le récit et en faire une œuvre qui ne peut être comprise que par ceux qui ont vu Melville ou Kurosawa.
Forcément on pense dès le début au Samouraï de Melville, que ça soit par les citations du code du samouraï qui parsèment le film de Jarmusch, mais aussi par le fait que Costello et Ghost Dog sont tous les deux des héros taciturnes, vivants de contrats et dont le destin est similaire. Mais cette relecture de ce personnage quasiment mythique renforce encore l'universalité du film de Melville, puisque cette histoire peut arriver partout, à n'importe quelle époque. C'est peut-être la force de ces figures mythologiques que le cinéma américain peine à créer actuellement avec ses super héros (mettre tout le monde en statue grecque à la fin d'Avengers 2 ne suffit pas à réussir à leur donner ce statut de mythe, ils aimeraient... mais non...).
On projette donc Costello dans la peau d'une sorte de gangsta rap, quelque part aux USA et Jarmusch en adopte les codes. Les gens s'habille comme dans les ghettos, se coiffent comme dans les ghettos et surtout écoutent la même musique que dans les ghettos. J'ai même eu l'impression de voir, comme on le voit rarement, lors des déplacements en voiture, à quoi ressemble la banlieue urbaine aux USA. De manière très brève, sans que ça soit le sujet, mais ça permet néanmoins d'ancrer cette histoire dans un contexte social et urbain réalité et plausible.
L'histoire est donc connue depuis la nuit des temps et ce qui compte donc c'est les variations, ce qu'apporte Jarmusch en plus. Je n'ai pas vu beaucoup de ses films, mais à chaque fois il y avait ce côté posé, lancinant, très poétique qui ici résonne limite comme une forme de spiritualité propre à celle du samouraï et au code auquel répond Ghost Dog.
Toute la réflexion autour de Rashomon et des différentes visions de la même histoire selon le personnage qui parle, même si elle n'est pas au premier plan reste intéressante avec la comparaison de deux souvenirs, celui de Louie qui sauve Ghost Dog mais qui varie légèrement selon que ça soit Louie ou Ghost Dog qui le raconte. De plus la référence colle bien à l'univers du samouraï et du Japon médiéval.
Le ton parfois limite absurde du film vient apporter une touche de légèreté, sans pour autant renoncer à une forme de poésie. Je pense aux scènes dans le parc avec la jeune fille et Isaach De Bankolé. Le personnage de De Bankolé ne parlant que français lui et Ghost Dog passent leur temps à dire la même chose mais dans deux langues différentes. D'ailleurs dans ma version anglaise du film ces passages ne comportaient pas de sous-titres anglais, je me donc la question du public non francophone et de comment il peut percevoir ces scènes là ? Ceci témoigne d'une certaine communion, d'une compréhension totale entre les deux personnages malgré la frontière de la langue.
La référence que j'ai peut-être moins comprise, reste celle avec les cartoons qui semblent répondre ou anticiper aux événements qui arrivent à Ghost Dog, si quelqu'un sait ce que ça veut dire ?
En somme c'est une expérience planante, une variation très agréable sur un thème bien connu.
Un film déroutant tant il est froid et silencieux, mais d'une force incroyable et regorgeant de références. Forest Whitaker campe à merveille cette force tranquille.
Un film soufflant une sagesse et une paix revigorante chez son regardeur. Un film flamboyant et maitrisé comme pas possible du début jusqu'à la fin. Poésie et philosophie sont les maîtres-mots de ce film de gangsters.
Une perle. Mélange subtil et original de bushido et d'histoires de mafia, ce film se démarque de tout ce qu'on a pu voir auparavant. Le rythme a beau être lent, on ne s'ennuie pas. Ce film nous envoûte avant tout pas son ambiance zen, avec des plans-séquences à foison, le recours à des dialogues anodins (à la manière de "Pulp fiction"), une musique apaisante.
Personnellement, c'est le moins bon des films de Jim Jarmusch qu'il m'ait été donné de voir, et ce pour une simple et bonne raison: l'ennui s'intalle dès le début, et nous avons droit à de la philosophie gratuite et annoncé de façon vulgaire. De plus, je trouve que la prestation de Forest Whitaker manque totalement de charisme, il semble une ombre effacée derrière son personnage ( je ne l'ai d'ailleurs pas plus apprécié dans Bird de Clint Eastwood ). Reste quelques moments intéressants et dotés d'un humour innatendu ( je trouve la relation entre le tueur et le marchant de glace assez surprenante ). Film indépendant ( comme l'ont été Dead Man, Down By Law et aujourd'hui Broken Flowers ), Ghost Dog n'est pas ce que Jarmusch a fait de mieux, tant le réalisateur se repose sur les citations samourai et sur la musique de RZA ( plutôt réussit soit dit en passant ). Un petit film à voir à la rigueur, pour son ambiance apaisante et pour la musique hip hop qui traduit parfaitement le bien être du personnage de Forest Whitaker...