Avec Papa directeur du cinéma à Canal et Maman travaillant au CNC, la voie de Jérôme Bonnell était toute tracée. En tout cas, il continue, à 32 ans, avec son 4ème long métrage, à tracer un sillon très intéressant dans l'univers du cinéma français. Jérôme Bonnell, c'est l'homme des fidélités : fidélité à Nathalie Boutefeu et à Marc Citti, qu'on retrouve dans ses 4 longs métrages et à Florence Loiret-Caille, absente seulement dans un seul. Fidèle à la Beauce, également, puisque "La dame de trèfle" se déroule aux alentours de Chartres, tout comme "Le chignon d'Olga", son plus gros succès. Rentrer dans "La dame de trèfle" n'est pas forcément facile : les premières scènes apparaissent un peu forcées et Florence Loiret-Caille, il faut le dire, a tendance à les plomber. Certes, physiquement, elle rappelle Juliet Berto, elle tente de lui ressembler également dans son jeu, mais elle n'en a pas tout à fait le talent et on n'y croit guère. Sortir du film n'est pas facile, également, car c'est un film qui marque le spectateur. En effet, entre temps, le film s'est davantage orienté vers le frère, remarquablement interprété par Malik Zidi, et s'est petit à petit transformé en thriller tout en continuant à observer une relation frère-sœur quelque peu atypique. On y croise Darroussin dans un rôle de méchant et donc Marc Citti et Nathalie Boutefeu, trop peu utilisée au cinéma. Il y a aussi Marc Barbé, très convaincant. Tout cela donne un film qui mérite un large public, ne serait-ce que pour assister à l'éclosion d'un grand comédien, Malik Zidi (aucun rapport avec Claude).