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    Still life
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    108 critiques spectateurs

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    lara cr28
    lara cr28

    75 abonnés 123 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 10 avril 2018
    Si ce film vous a donné le cafard c’est qu’il a atteint son objectif. Il n’y a rien à quoi se raccrocher dans cette vision sinistre de la Chine : des dialogues entre des personnages qui parlent peu ou pas, des paysages sous un ciel blafard, des villes à l’architecture du tiers monde, des habitations que l’on détruit sans cesse. Si le passé semble échapper à cette culture, l’avenir n’en est pas moins reluisant : les personnages ne sont pas plus heureux à la fin qu’au début. Un joli pied de nez à ceux qui, malgré le pont illuminé, pensent que la Chine est une grande puissance économique et démocratique.
    Cluny
    Cluny

    74 abonnés 593 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 15 octobre 2012
    Présenté comme "film surprise" dans la catégorie documentaire à la dernière Mostra de Venise, "Still Life" en est reparti avec le Lion d'Or. Pourtant, il s'agit bien d'une fiction, et la caméra suit en permanence un des deux héros du film, même si l'arrière-plan est fondamental pour comprendre ce qui se passe. Originaire du Shanxi comme son héros, Jia Zhang Ke a découvert la région en 2006 quand il y a réalisé "Dong", un documentaire sur son ami le peintre Lui Xaodong venu réaliser des toiles géantes sur l'édification de ce barrage contreversé, qui a entraîné le déplacement de 1,2 million de personnes sans que le gouvernement ne prenne en charge leur relogement.

    La montée annoncée des eaux est une double métaphore : de celle du temps qui passe, et de la brutalité de la réforme économique. L'ami de Zhen est un archéologue, qui se dépêche de fouiller une sépulture de 2 200 ans, avant qu'elle ne soit recouverte à nouveau, et l'encaissement de la vallée a conduit à la stratification de toutes ses constructions, où les rues qu'habitaient les personnages quelques années avant se repèrent à l'aplomb de tel ou tel ferry. Jia Zhang Ke résume cette concaténation du temps en un plan, où un acteur de théâtre en costume traditionnel joue à la console.

    Jia a expliqué : "On construit une ville, on la détruit, tout cela dans un temps finalement très rapide à l'échelle d'une vie. Il y a cette vitesse très voire trop rapide, du développement en Chine. Ce n'est d'ailleurs pas un discours politique par rapport à une censure. Ces scènes se passent réellement et la dimension symbolique évidente fait partie de cette réalité là." On voit ainsi des hommes passer et marquer à la peinture des immeubles d'un sigle "à démolir", sans que les habitants n'aient été prévenus ; le seul ordinateur qui recense les nouvelles adresses des personnes déplacées est en panne, alors que dans le couloir de cette administration des personnes vocifèrent contre l'inégalité de traitement indigne d'un gouvernement communiste.

    Car la corruption et l'anarchie ultralibérale semblent partout, symbolisées par l'ominiprésence de l'argent. A peine débarqué, San est conduit de force par un malabar à assister à un tour de magie minable, qui consiste à transformer des euros en yuans ; et quand le gorille se rend compte qu'il n'a pas d'argent, il lui lâche un "salaud de pauvre !". A la télé, l'acteur d'un sitcom local allume son cigare avec un billet de cinq dollars, et quand ils comparent les beautés de leurs régions, les ouvriers démolisseurs ont recours aux dessins de leurs billets.

    Même la vie privée se monnaie, et quand un collègue interroge San sur son mariage et découvre qu'il a payé pour trouver une épouse, il réplique "C'est normal, on a plus de femmes que d'hommes, on en vend beaucoup". Et là encore, Jia Zhang Ke résume cette merchandisation de l'humain en un plan quasi subliminal, celui d'une homme qui dort dans un sac en toile de jute. "Still Life" est de ces films qui se méritent ; il y a une distortion du temps, avec des ellipses succédant à des scènes tournées en durée réelle. Cette élasticité s'accorde à la moiteur perceptible, avec ces hommes perpétuellement torses nus, ou Zhen en train d'essayer de retenir la fraîcheur d'un ventilateur. Jia Zhang Ke reste fidèle à sa ligne de conduite qui consiste à privilégier des acteurs amateurs, et si Han Sanming et Zhao Tao en sont à leur quatrième film, lui était mineur et elle danseuse.

    Il y a quelque chose de durassien dans "Still Life" à l'image de ce dialogue : "Où est ma fille ?" "Elle travaille dans le sud" "Ce n'est pas ici, le sud ?" "Oui, mais elle, elle est au sud du sud". A un moment, un collègue de San lui déclame : "La société d'aujourd'hui n'est pas faite pour nous, nous sommes trop nostalgiques"... avant de reconnaître qu'il ne faisait que citer Chow Yun Fat, comme Vinz imitant Joe Pesci dans "Raging Bull". A l'opposé d'un Chen Kaige ou d'un Zhang Ymou, Jia se rapproche des néoréalistes pour raconter des destins simples dans une société complexe en pleine mutation : grâce à cette simplicité du propos servie par une construction narrative éléborée, "Still Life" est certainement un des films les plus intéressants de ce début 2007.

    http://www.critiquesclunysiennes.com/
    didbail
    didbail

    30 abonnés 512 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 31 août 2008
    Le barrage des 3 gorges est une des plus énormes catastrophes écologiques et humaines que le monde ait connues. Comme certains ne l'ont pas compris (voir les critiques à 0 ou 1 étoile) Still Life traite ce sujet avec force en réussissant avec talent à mêler l'histoire individuelle et l'histoire collective.
    La Chine est un pays totalement fermé d'où les informations peinent à nous parvenir. Aussi quand le cinéma nous permet d'appréhender ce qu'est la Chine d'aujourd'hui à travers d'autres voies que celle de la propagande du gouvernement chinois (voir les JO de Pékin) on ne peut que se réjouir et féliciter le jury de Venise d'avoir récompensé cette oeuvre courageuse.
    Je comprends que les adeptes d'un cinéma trépidant et bruyant pour qui un film ne doit être qu'un simple divertissement et surtout pas une occasion de réfléchir se soient trouvés dépités. Je comprends moins qu'ils soient rentrés dans la salle !
    EricDebarnot
    EricDebarnot

    204 abonnés 1 262 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 7 mai 2007
    "Still Life" poursuit le travail politique - unique en Chine, tout au moins vu d'ici - mené par Jia Zhang-Ke, de réflexion sur la profonde transformation de la société chinoise s'ouvrant au monde et à la modernité (tout en demeurant le pays d'une bureaucratie communiste cruelle !) : comme "A l'Ouest des Rails" de Wang Bing, "Still Life" parle du lien social défait et de la simple humanité qui se délite sous les coups du Politique. Zhang-Ke emprunte cette fois la forme brute du documentaire, ou tout au moins le néo-réalisme poétique du Rossellini des origines. Il faut certes être prêt à s'immerger dans de longs passages mutiques qui rebuteront le spectateur pressé d'aujourd'hui, et on est alors régulièrement "scotché" par de véritables fulgurances, dûes à des effets spéciaux aussi simples qu'inspirés (les soucoupes volantes, le funambule du plan final), comme à la simple captation accidentelle de la vie, qui nous réserve, mieux que n'importe quel scénario bien huilé, des moments d'intense émotion.
    TTNOUGAT
    TTNOUGAT

    589 abonnés 2 530 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 8 novembre 2007
    Ce film sort en DVD,c'est une très bonne chose car peu l'ont vu et beaucoup ,je pense, tireraient partie de sa vision.
    C'est un film totalement différent de notre cinéma habituel,il est extrémement lent mais ne distille aucun ennui,il n'y a aucune vedette et l'histoire prime tout.Je suis surpris que la censure chinoise ait laissée passer ce film;peut-être est-elle fiére de son beau barrage dont le spectateur français n'a rien à faire?
    En tout cas, j'en ai plus appris sur les chinois que durant mes 10 jours passés chez eux...aucune plainte ne monte à leurs lévres,aucune critique de leur vie qui nous semble si dure,aucune victime,aucun bourreau...C'est un magnifique document.
    velocio
    velocio

    1 300 abonnés 3 134 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 20 octobre 2015
    Il y a quand même des limites aux plans-séquences qui s'écoulent pendant de longues minutes sans que se passe quelque chose d'utile pour le suivi du film. Ici, ces limites sont trop souvent dépassées !
    🎬 RENGER 📼
    🎬 RENGER 📼

    7 196 abonnés 7 501 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 3 février 2011
    Jia Zhang Ke (I Wish I Knew, Histoires de Shanghai - 2011) s'est intéressé de près aux conséquences de la construction du (tant décrié) Barrage des Trois Gorges en Chine (qui a nécessité d'engloutir une vingtaine de villes ainsi qu'une centaine de villages et de déplacer près de 2 millions de personnes). Réalisé juste avant l'ouverture du barrage (en 2006), le réalisateur nous offre de superbes images apocalyptiques, d'une Chine en pleine mutation, cherchant à tout prix à se moderniser, quitte à sacrifier quelques traditions. La mondialisation prenant le pas sur une Chine ancestrale et coutumière, les images parlent d'elles mêmes, les dialogues se font rare, les plans sont contemplatifs, au grès des explosions ou des bruits de marteaux où les ouvriers tentent ce qu'ils peuvent pour démolirent les habitations encore debout. Still life (2007) oscille à la fois entre documentaire et drame fictionnel, on ne sait jamais dans quelle direction se dirige le cinéaste. Une mise en scène volontairement amorphe, pour réfléchir aux conséquences et profiter du paysage, ce dernier exprimant beaucoup de chose.
    Récompensé par un Lion d'Or lors du 63ème Festival de Venise, on reste cependant dubitatif fasse à une telle récompense pour une oeuvre qui n'en méritait pas spécialement.
    aaber
    aaber

    30 abonnés 376 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 4 juin 2007
    Comment apprécier un film lorsqu'à côté de vous, un homme dort et ronfle et que derrière vous, une personne crisse son sac en plastique durant une bonne partie du film ? Si vous avez la réponse, notamment toi, Joyce, je suis preneur ! Le MK2 Beaubourg en chute libre sur ce coup-là !
    hubertselby
    hubertselby

    68 abonnés 436 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 23 avril 2009
    Un film sur la famille et le temps qui la touche. Après la sortie de Tokyo Sonata, on retourne à la famille japonaise mais avec une approche plus douce.
    La déstabilisation paternelle est aussi patente mais moins forte.
    L'évolution des codes familiaux n'est pas typique de "la" famille nippone mais d' "une" famille".
    Il permet déjà la distinction.
    La nostalgie nous touche, la musique du vinyle est d'une force considérable, le jeu de l'actrice qui incarne la grand mère est terrible.
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 24 mai 2007
    Still Life, c'est les derniers bris de rêve, les derniers espoirs qui ont subsisté, qui ont suffi pour changer la donne. C'est un optimisme dans le cadre le plus désespéré, ruines et bruines à perte de vue. C'est un pied de nez à l'inéluctable. C'est une danse langoureuse, hors du temps, surplombant la vallée des Trois Gorges.
    gimliamideselfes
    gimliamideselfes

    3 063 abonnés 3 967 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 26 juin 2007
    Je suis sorti du film, j'étais déçu, pas que le film ne soit pas bon, mais que le film soit un peu lent et trop long, les acteurs sont bon, la réalisation aussi, le scénario est pas trop mal, mais quelque chose m'a empêché de rentrer dans le film pour l'aprécier pleinement. Ce n'est pas un mauvais film, mais juste un peu dur à s'approprier. En tout cas cette vision de la chine est belle et terrible.
    ffred
    ffred

    1 695 abonnés 4 019 critiques Suivre son activité

    1,0
    Publiée le 19 mai 2007
    Les bons échos de la presse et son Lion d'or à Venise m'ont amené à aller voir Still Life. Et bien toutes ses louanges et récompenses sont, pour moi, largement surestimées. Le scénario ne réserve aucune surprise, aucun effet. Le rythme est vraiment trop lent et comme il ne se passe rien c'est l'ennui qui s'installe très vite. Les dialogues entre les acteurs sont lents et en décalage, on a le temps de s'endormir entre la question et la réponse, d'ailleurs fait failli m'endormir plusieurs fois ! Ce qu'a fait une des 4 autres personnes qui étaient dans la salle avec moi ! De plus au milieu du film un aparté se fait sur une autre histoire similaire mais qui n'a rien de commun, les personnages ne se croisant même pas, ils sont juste dans la même ville à rechercher une personne. Les images et la technique auraient pu sauver un peu les choses mais même pas. La photo n'est pas belle, grise et sombre. Sans doute représente telle l'ambiance qui existe vraiment dans cette région, mais pour un metteur en scène qui a étudié l'art et la peinture et qui dit avoir fait son film comme un tableau, on pouvait espérer mieux de ce côté là. Le propos qui, pourtant intéressant, l'évolution de la Chine, la fin d'une époque le début d'une autre, les peuples déracinés au profit de la sacro-sainte mondialisation...aurait dû me toucher mais n'a fait que m'ennuyer. Le cinéma chinois n'est pas mon préféré côté Asie, il est vrai qu'on est très loin ici des films de Zhang Yimou lui aussi chinois mais au cinéma beaucoup moins réaliste et qui m'attire plus il est vrai. Le Japon ou la Corée du sud (le Vieux Jardin ou encore Printemps été automne hiver...et printemps) produisent des choses qui me touchent davantage je pense, ceci explique peut être cela. Bref cette fois-ci ennui et baillement, mauvaise pioche.
    ygor parizel
    ygor parizel

    240 abonnés 2 503 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 11 septembre 2012
    La réputation de ce film est usurpée selon moi. Plongée dans la Chine profonde misère, détresse sociale, exploitation des ouvriers, ... mais malgré tout ça, difficile de s'attaché au personnage je trouve le style de ce cinéaste impersonnel et lent (à l'excès). Certes la plupart des plans sont beaux mais l'histoire est d'une banalité désarmante.
    Fêtons le cinéma
    Fêtons le cinéma

    686 abonnés 3 011 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 8 novembre 2020
    Ce qu’il y a de très beau, dans Still Life, c’est cet entrelacs de la vie et de la mort, de la marche entreprise par deux personnages pour retrouver leur famille et des champs de ruines qu’elle doit traverser, encore et encore, tout en prêtant l’oreille afin, peut-être, d’entendre une voix familière ou l’écho d’une sonnerie de portable enfoui avec son propriétaire sous les décombres. Un même plan-séquence ouvre et referme le long métrage : il s’agit d’un long travelling circulaire qui passe en revue l’équipage d’un bateau sur lequel voyage l’homme d’abord, la femme ensuite, les plaçant tous les deux à la marge de la société et à l’extrême pointe de leur présent, soucieux de raccorder l’avant avec le maintenant, de recoller les morceaux d’une photo de famille qui s’est déchirée avec le temps. Jia Zhang-ke n’a pas son pareil pour croiser les destinées apparemment singulières d’êtres tourmentés, en révolte contre un système politique injuste qui chasse de leurs maisons ses habitants. Tous les personnages sont des expulsés qui sillonnent des terres jusqu’alors inconnues, qui vivent sur des bateaux amarrés selon les lieux de destination, qui se broient en broyant des immeubles dans lesquels autrefois ils auraient pu vivre, qui circulent en mobylette pour trois yens la course, depuis le port vers la rue inondée. Le cinéaste chinois capte ce qu’il reste de vie, un reste auquel s’accrochent des solitudes comme à des bouées de sauvetage, dans une série de mouvements lents, suivant l’esthétique des natures mortes. Chaque plan constitue ainsi un petit tableau, et sur chaque petit tableau un corps fait face à l’immensité d’un décor qui menace de l’engloutir. Et chacun des deux personnages, comme les deux faces d’une même médaille, comme ces billets qui, d’euros, deviennent des yens grâce au coup de baguette du magicien de fortune, se complètent, se suivent et se ressemblent, incarnations d’une Chine prise en étau entre son passé et sa modernité. Still Life est un poème vibrant d’humanité qui nous touche en plein cœur en dépit de quelques longueurs et de l’aspect programmatique de son dispositif artistique.
    Niko0982
    Niko0982

    67 abonnés 1 331 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 10 janvier 2008
    C'est très bien filmé et d'un réalisme epoustouflant. De plus, Jia Zhang Ke maitrise son scénario à la perfection. A voir
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