Le cinéma perd son dernier borgne. Dernier des quatre réalisateurs borgnes d'Hollywood (avec Fritz Lang, Raoul Walsh et John Ford), André De Toth est décédé ce dimanche 27 octobre à Burbank (Californie) à l'âge de 92 ans, sans que l'on ne connaissance encore les causes de sa mort.
De son vrai nom Andreas Toth, le cinéaste débute sa carrière dans sa Hongrie natale à la fin des années trente, avec des oeuvres très modernes pour l'époque comme Toprini nasz, son premier long métrage réalisé en 1939. Exilé aux Etats-Unis après avoir filmé l'invasion de la Pologne voisine par les troupes allemandes, André de Toth y signe le film de guerre Passport to Suez en 1943, avant de passer au film noir avec Dark waters (1944). Déjà apparaît la patte du réalisateur, sans complaisance dans la description graphique de la violence.
Spécialiste des westerns
Une logique que l'on retrouve en 1951 dans Le Cavalier de la mort, premier d'une longue série de western, un genre dans lequel le réalisateur se spécialise avec également La Mission du commandant Lex (1952), Le Sabre et la flèche (1952), Les Conquérants de Carson City (1952), Le Cavalier traqué (1954), La Rivière de nos amours (1955), et La Chevauchée des bannis (1959). L'occasion également de diriger Randolph Scott, qui deviendra son acteur fétiche avec six collaborations.
Loin de se limiter au seul western, le cinéaste aborde de nombreux genres, souvent sous l'angle de la série B à petit budget. Ainsi le fantastique L'Homme au masque de cire tourné en trois dimensions en 1953, le drame Contre-espionnage avec Ernest Borgnine (1960), l'espionnage avec Chef de réseau (l'un des premiers films de Michael Caine tourné en 1959), l'aventure avec Les Mongols (1961) ou le film de guerre qu'André de Toth retrouve en 1968 avec Enfants de salauds, son avant-dernier long métrage qui marque ses retrouvauilles avec Michael Caine.
Thomas Colpaert