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    "Insomnia" : AlloCiné mène l'enquête

    Conférence de presse vidéo délirante de Robin Williams, making-of, bande-annonce, réactions des spectateurs : focus sur "Insomnia", en salles ce 6 novembre.

    Mardi 8 octobre. L'un des salons cossus de l'hôtel Bristol. Conférence de presse de Robin Williams pour Insomnia de Christopher Nolan. Les journalistes s'installent, les caméras tournent. La routine.

    "Bonjour, bonjour". Frais comme s'il venait de se lever, Robin Williams débarque, traverse la salle d'un pas rapide et assuré, salue ce qui sera son public, en français s'il vous plaît. L'oeil pétille. Peut-être le célèbre comique a-t-il déjà une idée de sa prochaine sortie comique. Déjà la présence d'un véritable sosie de l'acteur dans la pièce aurait dû nous mettre la puce à l'oreille. Non, décidément, cette conférence ne sera comme aucune autre.

    Présentation par l'animateur et interprète de la conférence. Puis l'ouragan comique se lève pour ne plus s'arrêter. Passant de l'anglais à un français approximatif, imitant Australiens, Américains du sud profond ou encore Allemands dans la langue de Shakespeare ("Ya, zis iz feri funi"), Robin Williams s'amuse, se lâche, épate la galerie, fidèle à son image.

    Un "one man show"

    L'homme ne tient pas en place. Le voilà qui se lève, imite un défilé de mode pour expliquer qu'il aime bien la France, roule des fesses, passe entre les deux rangés de journalistes, et termine son numéro torse nu ! Rires, applaudissements. Est-ce une conférence de presse ou un one man show ? Qu'importe.

    Entre deux délires, l'acteur réussit tout de même à évoquer Insomnia de Christopher Nolan. Après tout, c'est tout de même pour cela qu'il est à Paris, lui qui s'avoue fan du Tour de France au point de se déplacer régulièrement lors des étapes de montagne. "Christopher Nolan voulait faire un film différent de celui d'Erik Skjoldbjaerg. Je pense qu'il a réussi à y glisser son propre style, même si je n'ai pas vu l'oeuvre originale". La question brûle les lèvres. Pourquoi donc Robin Williams le comique est-il passé du côté obscur de la Force ? "C'était nécessaire. Changer de registre aux Etats-Unis est difficile. Jouer un méchant, c'était une aventure, après tant de rôles positifs, c'était comme goûter à un sorbet. Et c'était très amusant à faire, même si ça peut paraître bizarre à dire".

    Tourner avec Al Pacino

    Ses rôles dans Insomnia, Photo obsession et Death to Smoochy, Robin Williams semble y avoir aspiré. "Quand on vieillit, on cherche des rôles plus complexes. Il faut accepter son âge et essayer de trouver son côté sombre". A l'entendre, l'ambiance sur les plateaux d'Insomnia était cependant loin de la morosité. "Un jour, Al Pacino s'entraînait. Je me suis installé derrière lui. Pour se concentrer, il a poussé un grand rugissement de lion. Moi, j'ai fais "iiiiiiik", le cri d'une souris. Il s'est retourné et je lui ai dit "Bonjour, je m'appelle Robin, je suis un grand fan". Le ton était donné.

    "Je fonctionne beaucoup par improvisation. Al, lui, répète beaucoup. Nous avons donc dû trouver le bon équilibre. Nous répétions une ou deux fois, puis la caméra tournait. Parfois, je changeais légèrement de style de jeu pour mieux le perdre, car son personnage est perdu. Al Pacino venait par ailleurs d'avoir des jumeaux. Il faisait l'aller-retour entre Vancouver, où nous tournions, et Los Angeles tous les week-end. Il était crevé, mais c'est ce qu'il cherchait pour son personnage".

    Comédie à la française

    Robin Williams, lui aussi, a pu se rappeler les insomnies comme celles que subissent les personnages d'Insomnia. "De 1980 à 1985, j'ai avalé pas mal de drogues. Je sortais beaucoup en boîte avec des copains. Quand on sortait et qu'il faisait jour, on se sentait comme des vampires, il fallait qu'on évite la lumière. A ce moment là, je ne faisais pas cela pour m'aider dans l'un ou l'autre rôle. Mais je m'en suis rappelé en tournant Insomnia".

    Mais c'est là trop de sérieux pour un seul homme, surtout le nôtre. Le voilà reparti dans ses mimiques, au plus grand bonheur de la salle. "Faire rire, c'est facile si on n'a pas peur de se montrer. Les Français ont un vrai sens de la comédie, du burlesque". Et c'est (re)parti pour une imitation de la famille moyenne hexagonale devant notre télévision nationale, appuyée par moult gestes et cris. "Si un Américain regarde votre télé pendant une semaine, il va trouver incroyable de voir des débats entre philosophes à l'écran !" Un rêve pour finir : "oui, ce serait marrant de tourner un film en français". C'est quand vous voulez, Mister Williams !

    Thomas Colpaert

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