Après Entretien avec un vampire, le septième art se penche à nouveau sur l'oeuvre d'Anne Rice. En lançant l'adaptation de La Reine des Damnés pour le grand écran, les studios Warner Bros se sont lancés un beau défi. Au final, si la réussite du film, qui sort ce mercredi 19 juin, n'appartiendra qu'au jugement des spectateurs, celui-ci révéle en tout cas clairement son acteur principal : Stuart Townsend. Jouant avec délectation et ambiguïté un Lestat le vampire réincarné en rock star (incarné par Tom Cruise en 1994), il est le coeur même du long métrage de Michael Rymer.
Un vampire rock-star !
Présent à Londres en avril dernier pour présenter La Reine des damnés, Stuart Townsend n'a pourtant rien d'un agressif suceur de sang. Bouc, cheveux en bataille, jean, T-shirt et sourire avenant, ce fils de golfeur accueille les journalistes internationaux avec une convivialité peu commune. Assis en tailleur sur un pouf, c'est même un personnage à mille lieux de son incarnation de Lestat qui nous fait face.
D'emblée, l'Irlandais installe une ambiance hilare en déclarant avoir "tué quelques personnes" pour préparer son rôle. S'amusant du "challenge de jouer un vampire hors du commun, qui est une vraie rock star", Townsend avoue s'être "inspiré de références majeures de films de vampires, comme Dracula. C'était amusant et enrichissant, un peu comme faire ses devoirs. Je me suis aussi inspiré de David Bowie en tant qu'artiste, de ses performances scéniques".
Lestat, Aaliyah et Vincent Pérez
Sitôt lancé sur le sujet, emporté par une passion dévorante, Stuart Townsend ne s'arrête plus et avoue avoir littéralement succombé au charme trouble de Lestat. "J'ai adoré incarner ce personnage très humain qui doit combattre sa propre existence, sa propre nature. (...) J'ai également beaucoup aimé le fait qu'il désire tout à la fois voyager et rester chez lui. Une dualité que chacun de nous possède un peu en soi...".
Pressé de livrer quelques confidences sur la défunteAaliyah, autre vedette de La Reine des damnés, Stuart Townsend se souvient surtout "d'une fille très timide, qui avait beaucoup d'innocence en elle". Et quand AlloCiné l'interroge sur Vincent Perez, son mentor dans le film, il le qualifie comme quelqu'un de "facétieux, adorant jouer, et très attentionné".
Les pieds sur terre...
Stuart Townsend est un passionné. Mais la gloire aussi soudaine que méritée à laquelle il fait face aujourd'hui ne lui monte pas à la tête. Et si l'acteur savoure pleinement "un rêve fou qui se réalise", il n'en est pas moins parfaitement lucide sur son métier. Professionnel jusqu'à abandonner de son propre chef le rôle d'Aragorn dans Le Seigneur des anneaux : la communauté de l'anneau (au profit de Viggo Mortensen) après quelques jours de tournage, se jugeant trop jeune pour incarner l'un des principaux personnages d'une oeuvre dont il est passionné, Townsend y voit très clair sur les rouages du métier. "Nous recherchons tous de la reconnaissance, mais je souhaite éviter une gloire trop difficile à gérer. Je préfère une bonne histoire". Stuart Townsend : un acteur finalement loin d'avoir les dents longues...
Clément Cuyer
Retrouvez la de "La Reine des damnés" et deux extraits du film
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