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    Jeunet lauréat des Prix de la Critique

    Le Syndicat Français de la Critique de Cinéma a récompensé "Le Fabuleux destin d'Amélie Poulain" de Jean-Pierre Jeunet et "No man's land" de Danis Tanovic.

    "La Critique n'est pas forcément originale". Cette phrase prononcée par Gérard Lenne au moment de remettre le Prix Méliès à Jean-Pierre Jeunet pour Le Fabuleux destin d'Amélie Poulain est représentative de l'ensemble du palmarès sans surprise des Prix de la Critique 2002. Le Syndicat Français de la Critique de Cinéma délivre des récompenses depuis 1946. Cette année, la cérémonie se déroulait ce lundi 18 février au Viaduc Café. L'établissement suffisait à peine à contenir l'assemblée nombreuse qui piétinait dans la bonne humeur en attendant les lauréats.

    Orson Welles, Raoul Walsh et Brian De Palma : des cinéastes américains à l'honneur

    La remise des Prix a débuté par les récompenses littéraires attribuées, à l'inverse des films, par un jury restreint de sept personnes. Le Prix du Meilleur livre français a été décerné ex aequo à Orson Welles, cinéaste, une caméra visible de Youssef Ishaghpour et Raoul Walsh de Michael Henry Wilson. L'universitaire Youssef Ishaghpour s'est presque excusé d'être encore distingué après avoir déjà reçu le prix Henri Ginet du livre Art & Essai du CNC. Quant à Michael Henry Wilson, il était épaulé par l'ancien directeur de la Cinémathèque Française Dominique Païni qui a rédigé la préface de son livre.

    Pas de lauréat dans la catégorie Meilleur livre étranger, le SFCC invoquant la pauvreté de la publication et déplorant que les éditeurs français ne s'ouvrent pas plus aux ouvrages étrangers. Et c'est Entretiens, Brian De Palma de Samuel Blumenfeld et Laurent Vachaud qui ont a été désigné Meilleur album sur le 7e art alors même que le Centre Pompidou consacre une rétrospective au cinéaste. Celui-ci avait d'ailleurs tenu à dédicacer des exemplaires du livre au mois de janvier dernier.

    Quand la critique rejoint le choix du public : "Le Fabuleux destin d'Amélie Poulain" plébiscité

    Les réalisateurs des films distingués par les 213 membres du SFCC se sont ensuite succédés sur une tribune improvisée. Licia Eminenti, reconnaissante à Jeanne Balibar d'avoir accepté de tourner sous sa direction, a reçu avec émotion le Prix Novaïs-Texeira (Meilleur court métrage français) pour Intimisto. Orso Miret , déjà lauréat du Prix Altadis du Jeune réalisateur pour De l'histoire ancienne, n'a pas caché sa joie de recevoir le Prix du Premier film français tout en annonçant plancher déjà sur son second long métrage.

    Plus rompu aux honneurs, Danis Tanovic a reçu sans effusion le Prix Moussinac (Meilleur film étranger) pour No Man's Land. Il a tenu tout de même à préciser que "l'histoire de ce film a commencé en France et il s'est fait grâce à des producteurs français". Enfin Jean-Pierre Jeunet a préféré témoigner son étonnement devant un prix de plus, plutôt que d'évoquer son film Amélie Poulain nommé aux César et aux Oscars. "Je crois que je viens de comprendre. Tout cela est un feuilleton : le 'Truman Show', et vous êtes tous des acteurs !" a lancé le réalisateur en brandissant fermement le Prix Méliès avant de rejoindre rapidement la productrice Claudie Ossard. Cocktails et dîner clôturaient cette cérémonie des Prix de la critique 2002.

    Amélie Charnay

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