Considéré comme le cinéaste le plus mystérieux de la Nouvelle Vague, Jacques Rivette fait aujourd'hui l'objet d'un livre édité par Les Cahiers du Cinéma. Dans Jacques Rivette, secret compris, Hélène Frappat analyse les films, les critiques et les scénarios du réalisateur de Va savoir (sorti ce mercredi dans les salles françaises) avec minutie, en tentant de reconstituer son parcours. AlloCiné l'a rencontrée, et revient avec elle sur le secret Jacques Rivette.
AlloCine : Comment décririez-vous Jacques Rivette ?
Hélène Frappat : Le terme important pour le définir c'est la curiosité. C'est quelqu'un qui a fait preuve durant toute sa vie, également pendant la période où il était rédacteur en chef des Cahiers du Cinéma, d'une curiosité extrême pour les gens, les oeuvres qui l'entouraient, pour toutes les choses présentes qui sont en train de se produire.
Qu'est-ce qui revient de façon récurrente dans ses films ?
Depuis Le Coup du berger, premier film de la Nouvelle vague en 1956, il est étonnant de voir que Rivette s'est toujours projeté à travers un des personnages principaux féminins de ses films, généralement une jeune fille confrontée à une conspiration mystérieuse. Ainsi dans La Religieuse , Suzanne Simonin est confrontée au mystère intime de sa naissance, de ses origines. On pourrait énumérer tous les films de Jacques Rivette jusqu'au dernier Va savoir, et se rendre compte qu'à chaque fois, il est question de la trajectoire d'une femme et que c'est cette trajectoire qui intéresse Rivette.
Vous avez découvert le secret de Jacques Rivette ?
Je n'ai pas la prétention d'avoir compris le secret de ce cinéaste, ce n'est pas à moi ni d'ailleurs à personne de le révéler, Rivette ne le connaît peut-être même pas lui-même. Je pense juste qu'il y a là un noeud qui fait partie du secret d'une vie et d'une oeuvre.
Propos recueillis par F.F. - Retranscription A.C.