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    Jalil Lespert, un espoir qui monte

    L'acteur enchaîne les prix : après un Hippomène reçu à Béziers, il a obtenu, la semaine dernière, le Lumière du Meilleur espoir. Portrait d'un acteur qui monte.

    Jalil Lespert déambule dans l'auditorium de Joinville. Il vient de finir la post-synchronisation de son prochain film, Bella Ciao de Stéphane Giusti, l'histoire d'une famille italienne qui arrive à Marseille. "C'est un exercice que j'aime bien. Cela ne me gêne pas de rejouer les scènes, même si je préfère travailler en son direct."

    L'acteur, à seulement 23 ans, possède déjà une belle filmographie où se dessinent des choix bien marqués. Le cinéma, cet ancien étudiant en droit y est venu grâce à son père Jean Lespert, comédien de théâtre. "Je n'espérais pas faire ce métier. Je savais que c'était un milieu difficile. Mais, en 1995, j'ai accompagné mon père sur un casting. Il s'agissait de Jeux de plage, un court métrage de Laurent Cantet. Comme c'était l'histoire d'un père et de son fils et que j'avais l'âge du fils, on a été pris tous les deux", se souvient-il.

    Sa rencontre avec Laurent Cantet a été décisive. Avec lui, il tournera Les Sanguinaires en 1998, mais surtout Ressources humaines. Il y campe le rôle de Franck, un jeune homme en costard cravate fraîchement sorti de son école de commerce. En manager consciencieux, il sera amené à mettre en place les 35 heures dans l'usine où travaille son père. "Il y a une vraie force dans ce film. Le tournage est arrivé à une époque où je me suis révélé. Une période charnière pour moi."

    Avec Ressources humaines, il a reçu, la semaine dernière, un Lumière du Meilleur espoir masculin, Prix remis par 200 journalistes étrangers en poste à Paris. Une récompense qui le place en bonne position pour un César. Mais le jeune homme ne court pas après les prix. "C'est bien pour le CV, mais c'est surtout l'actualité des films qu'on tourne qui permet d'avoir des propositions de la part des réalisateurs."

    Pourtant, Jalil Lespert les collectionne. Il a reçu un Hippomène au Festival du jeune comédien de Béziers en novembre dernier. Mais, cette fois, pour Un dérangement considérable de Bernard Stora. L'acteur y incarne Laurent, un footballeur, franco-kabyle comme lui, promis à la gloire et qui tombe amoureux d'une femme de quarante ans.

    Entre le personnage de Franck et de Laurent, un vrai gouffre qui permet de mesurer la palette de rôles que peut interpréter Jalil Lespert. Franck est sûr de lui et possède une diction parfaite alors que Laurent ne finit jamais ses phrases.

    Cet été, l'acteur interprétera sûrement le personnage de Reda, un garçon qui va accompagner son père pour un pèlerinage à La Mecque dans Le Grand voyage d'Ismaël Ferroukhi, film qui vient d'obtenir une aide de la fondation GAN. "Il y a beaucoup d'amour entre eux, même si leurs rapports sont basés sur des non-dits. C'est ce qui m'a plu dans le scénario."

    Quant au projet qu'on lui prête avec le réalisateur Charles-Edouard Brochet pour le film Ma Soeur Agathe, rien n'est encore décidé. Jalil Lespert pourrait y jouer un jeune homme qui partage une relation incestueuse avec sa soeur. Anna Mouglalis, la révélation de Merci pour le chocolat de Claude Chabrol, ferait partie du casting, ainsi que Sabine Haudepin et Benoît Poelvoorde.

    Jalil Lespert n'a pas de plan de carrière. "Pourquoi pas une comédie ou un film de science-fiction ?" Ses préférences vont surtout aux films d'auteur. "J'aime les films dont, dès les premiers plans, on reconnaît la patte du réalisateur. J'admire Erick Zonca, Claire Denis...", confie-t-il.

    On dit de lui qu'il pourrait être la star de demain. Jalil Lespert n'y prête pas attention, mais qui sait ?

    M-C.H.

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