La tension n'a cessé de monter entre la NRA (National Rifle Association) et Bill Clinton depuis la semaine dernière. Depuis vendredi, l'organisme pour la défense de la vente d'armes à feu aux Etats-Unis diffuse un spot dans lequel, Charlton Heston, son président, traite Bill Clinton de menteur.
La NRA accuse le Président des USA d'avoir affirmé à tort que le lobby du fusil bloquait la législation sur le contrôle des armes à feu au Congrès. "Mr Clinton, lorsque ce que vous dites est faux, c'est une erreur. Lorsque vous savez que c'est faux, c'est un mensonge !" martèle l'acteur Charlton Heston à la fin de chaque spot publicitaire.
Ce malentendu n'est pas le premier survenant entre le héros de La Planète des Singes et le Président des Etats-Unis. Lors de son élection à la tête de la NRA en juin 1998, Charlton Heston avait déjà eu des paroles très dures à l'encontre de Bill Clinton concernant le deuxième amendement de la constitution américaine.
"Monsieur Clinton, l'Amérique n'a pas eu confiance en vous et votre soi-disant système de santé. L'Amérique ne vous pas cru non plus lorsque vous avez défendu la cause des homosexuels dans les corps d'armée. L'Amérique ne vous croira pas plus lorsqu'il s'agira de ses filles de 21 ans et nous qui sommes armés, nous ne vous croirons jamais !"
Bill Clinton n'avait pas relevé ces attaques, mais le contexte de 1998 n'était pas celui d'aujourd'hui où l'Amérique se prépare aux élections présidentielles de novembre 2000. Le Président de Etats-Unis a qualifié ces publicités de "rhétorique maladive" proférée par un lobby "impitoyablement brutal". "Je ne pense pas que ces lamentations trompent les électeurs même si c'est Moïse qui lit le scénario..." a lancé Bill Clinton en faisant allusion au rôle tenu par Charlton Heston dans Les Dix Commandements.
Les deux candidats à la présidence, Al Gore, protégé par Bill Clinton et George W Bush, champion de Charlton Heston, ne peuvent pas rester étrangers à l'escalade entre la Maison Blanche et la NRA.
La question des armes sera essentielle pour faire basculer l'électorat centriste d'un côté ou de l'autre. Bref, on a pas fini de revivre la mémorable course de chars mise en scène par Sergio Leone : Ben Hur, "round 2".
A.L.
