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    Zhang Yuan enfin autorisé en Chine

    Le cinéaste a pu présenter en avant-première et pour la première fois en Chine, son film "Dix-sept ans".

    Le cinéaste chinois Zhang Yuan, dont les films primés à l'étranger ont toujours été intégralement censuré en Chine, a présenté la semaine dernière à Pékin en avant première son dernier né Dix-sept ans.

    Diplômé du prestigieux Institut du Film de Pekin en 1989, Zhang Yuan est l'auteur de cinq films dont Beijing Bastards, une histoire de voyous du milieu pékinois et East Palace, West Palace, qui évoque l'homosexualité, rejetés par les autorités bien qu'ayant été remarqués à l'étranger.

    Dix-sept ans retrace la vie d'une jeune fille dans l'univers des prisons chinoises. Tao Lan, interprétée par Liu Lin, est emprisonnée après avoir involontairement tué sa demie-soeur. Elle se voit condamnér à dix-sept ans d'emprisonnement. A sa sortie elle décide de retourner dans sa famille pour le nouvel-an. On ne l'y attend pas. Mais elle garde l'espoir d'obtenir, à force de douceur et de compréhension, la rémission de son acte.

    Le scénario du film est signé par Wei Lu à qui l'on doit aussi celui de Vivre, paru en 1994. Les scènes carcérales ont pu être tournées dans une véritable prison, celle de Tianjin, située à deux cents kilomètres de Pekin. Les détenues, toutes condamnées pour des peines de plus de dix ans, y ont joué leur propre rôle. L'héroïne trouve quelque réconfort auprès d'une des gardiennes.

    "C'est une vision très réaliste des prisons pour femmes. La pression psychologique est admirablement rendue" confie une ancienne détenue qui a pu assister à la projection.

    Dix-sept ans a déjà remporté le prix de la meilleure mise en scène lors de la Mostra de Venise en septembre 1999. Mais les critiques de cinéma chinois ont reproché à Zhang Yuan sa démagogie à l'égard du gouvernement chinois. Le réalisateur s'est refusé à tout commentaire sur les raisons qui ont finalement poussé les autorités à accepter son film. Il préfère déclarer être "très heureux de pouvoir enfin montrer un de [ses] films en Chine."

    A.L.

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