Cela ne laMuse pas !
Sharon Stone cherche midi à quatorze heures pour comprendre la "boulette" commise par USA Films. Ces derniers ont envoyé, au nom de l'actrice, une luxueuse montre Coach à chacun des 82 membres de l'Association de la presse étrangère à Hollywood, qui remettent chaque année les Golden Globe Awards.
Nominée aux Golden Globes 2000 pour sa prestation dans La Muse de Albert Brooks, la pulpeuse Sharon se dédouane de cette "erreur honnête" commise par USA Films. Pour Cindy Berger, son attachée de presse, l'héroïne de Basic Instinct n'a rien à voir dans l'envoi de ces gracieux cadeaux ; ce malencontreux agissement n'est l'oeuvre que des studios, qui voyaient dans ces montres qu'un simple geste d'opération promotionnelle.
L'intégrité et l'équité des membres du jury des Gloden Globe ont prévalu, puisque toutes les montres offertes (d'une valeur de 400 dollars chacune) ont été renvoyées au destinataire, ceci afin d'éviter des accusations de corruption.
Helmut Voss, le président de l'Association de la presse étrangère à Hollywood, s'est déclaré "touché par cet élan généreux, mais qu'une association comme la nôtre protégeait son intégrité". Le porte-parole de l'événement, Michael Russel, insiste sur le fait qu'il n'y a aucune chance que le jury influence le choix vers tel ou tel film.
Sharon Stone est en compétition pour le Golden Globe de la meilleure actrice dans la catégorie comédie/comédie musicale avec Janet McTeer pour Tumbleweeds, Julianne Moore pour Un mari idéal, Julia Roberts pour Notting Hill et Reese Witherspoon pour L'arriviste. La 57ème cérémonie 2000 est prévue le 23 janvier prochain.
Quelque soit l'issue de cette mini-affaire de "corruption" (non intentionnelle, a priori), la suspicion règne de nouveau dans les coulisses des Golden Globes. Malgré la consigne donnée par le président de l'Association de ne recevoir de la part des studios ou vedettes de Hollywood aucun présent, don ou valeur, sous quelque forme que ce soit, les antécédents ne jouent pas en faveur de l'Association.
Quelques pratiques déloyales ont été constatées dans le passé. Comme en 1981 où l'actrice Pia Zadora avait remporté le trophée pour son rôle dans Butterfly (de Matt Cimber), alors que son mari, un riche homme d'affaires, avait financé un voyage pour les membres à Las Vegas.
La crédibilité de l'organisation était remise en question aussi après les trois récompenses du film de Martin Brest, Le temps d'un week-end (1993) avec Al Pacino ; la rumeur prétend que les producteurs s'étaient personnellement occupés des dépenses d'une fête organisée à New-York par l'Association des journalistes étrangers. Et Sharon Stone s'est retrouvée dans la ligne de mire en 1996 après sa victoire dans ces Golden Globe pour sa (magistrale) interprétation dans Casino, après qu'elle eût été accusée d'avoir copieusement arrosé un dîner avec les votants.
L'opprobre entache quelque peu les Golden Globe, véritable antichambre aux Oscars. L'Association travaille depuis trois ans à une quête de respectabilité et d'objectivité après ces quelques scandales. Après une absence de quatorze ans sur les antennes, la cérémonie est de nouveau retransmise sur les networks depuis 1996. Les pendules ont été remises à l'heure ; mais l'honneur de Sharon est quelque peu Stone(d). L.B