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    Le Sixième enfant : une histoire vraie à l'origine de ce drame avec Sara Giraudeau ?
    Brigitte Baronnet
    Passionnée par le cinéma français, adorant arpenter les festivals, elle est journaliste pour AlloCiné depuis 13 ans. Elle anime le podcast Spotlight.

    Le Sixième enfant se base-t-il sur une histoire vraie ? En salles depuis mercredi, ce drame autour de la maternité est la première réalisation de Léopold Legrand. Le film a été multirécompensé au Festival d'Angoulême, dont le prix du public.

    De quoi ça parle ?

    Franck, ferrailleur, et Meriem ont cinq enfants, un sixième en route, et de sérieux problèmes d’argent. Julien et Anna sont avocats et n’arrivent pas à avoir d’enfant. C’est l’histoire d’un impensable arrangement.

    Le Sixième enfant
    Le Sixième enfant
    Sortie : 28 septembre 2022 | 1h 32min
    De Léopold Legrand
    Avec Sara Giraudeau, Benjamin Lavernhe, Judith Chemla
    Presse
    3,8
    Spectateurs
    3,9
    louer ou acheter

    Histoire vraie ou fiction totale ?

    Attention, cet article peut contenir des spoilers sur l'intrigue. On vous recommande de lire cet article plutôt après avoir vu le film.

    Le Sixième enfant est un drame intense, avec beaucoup de suspense, dont on se demande inévitablement s'il est inspiré d'une histoire qui s'est véritablement déroulée. La précision du scénario, qui fait régulièrement allusion à ce qu'encourent les personnages, peut régulièrement laisser à penser que cette histoire de vente d'enfant aurait pu réellement se produire, ou s'est peut être réellement produite. 

    Est-ce le cas ? En se plongeant dans la genèse de ce film, et donc du roman qui a servi de base au scénario écrit par Léopold Legrand, avec Catherine Paillé, on apprend que c'est bien un fait divers qui a servi de déclencheur au livre. Ce livre, qui a pour titre Pleurer des rivières, est signé Alain Jaspard

    Lorsque ce livre est sorti, en 2018 aux éditions Héloïse d'Ormesson, l'auteur Alain Jaspard expliquait : "C'est une idée qui m'est venue un jour en lisant le journal La Provence. Dans ce journal, il y avait un fait divers qui était un couple de gitans, qui vendait l'un de ses enfants à un autre couple de gitans, en échange d'une BM et de 10 000 euros. C'était un tout petit début, mais j'avais mon histoire."

    Et d'ajouter : "Après, j'ai retravaillé cette histoire, c'est à dire qu'au lieu de faire un couple de gitans avec un autre couple de gitans, j'ai fait un couple de gitans avec un couple de bourgeois. Ensuite, j'ai étudié l'histoire ; je me suis intéressé aux gitans. J'ai regardé beaucoup de films, d'Emir Kusturica, de Jean-Charles Hue (La BM du Seigneur)."

    Pour nourrir son roman Pleurer des rivières, Alain Jaspard s'est longuement documenté, également en fréquentant un Tribunal de Grande Instance. Le couple bourgeois interprété par Benjamin Lavernhe et Sara Giraudeau sont tous deux avocats, et connaissent donc bien les risques encourus dans le trafic qu'ils essayent de mettre en place avec le couple Judith Chemla - Damien Bonnard.

    Rendre le spectateur actif et le mettre en empathie avec les personnages

    Le film adapte librement le roman, tout en gardant un aspect très "roman policier" qui donne un rythme soutenu à l'intrigue, notamment ayant recours à des ellipses. "Mon envie était de raconter cette histoire intime de manière haletante. Puisque les personnages agissent dans la hâte, il me semblait nécessaire que le film revête ce même caractère d’urgence dans son rythme et sa dramaturgie. Avec Catherine Paillé, ma coscénariste, puis avec Catherine Schwartz, ma monteuse, nous avons construit le film comme un « thriller social ». Nous avons imaginé une narration faite d’ellipses et travaillé autour de la question du hors-champ. Tout ce qu’on ne dit pas et qu’on ne montre pas ajoute à la tension du récit, permet de rendre le spectateur actif et de le mettre en empathie avec les personnages. C’est là tout l’enjeu de cette histoire", explique Léopold Legrand dans le dossier de presse du film.

    Précisons que cette histoire d'adoption résonne intimement pour son réalisateur, comme il l'indique dans le dossier de presse. Léopold Legrand a été adopté devant la loi par la nouvelle femme de son père après le décès de sa mère (survenu quand il avait six ans) : "Cette femme est devenue ma deuxième mère. J’ai donc grandi avec une double figure maternelle. L’histoire de ces deux femmes réunies autour d’un seul et même enfant m’a donc intrigué. En refermant le roman Pleurer des rivières, j’étais très ému par les trajectoires de Meriem et Anna."

    Le Sixième enfant est actuellement en salles.

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