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    Marianne sur France 2 : que vaut la série avec Marilou Berry inspirée du documentaire Ni juge, ni soumise ?
    Jérémie Dunand
    Jérémie Dunand
    -Chef de rubrique télé / Journaliste
    Bercé dès l’enfance au rythme de Sous le soleil, de P.J., ou des sagas de l’été, il se passionne de plus en plus pour les séries françaises au fil du temps. Et les dévore aujourd’hui (presque) toutes, de Balthazar à Scènes de ménages, en passant par Hippocrate, Candice Renoir, Ici tout commence.

    France 2 lance ce soir "Marianne", sa nouvelle série événement avec Marilou Berry, qui fait des infidélités à TF1 après "Je te promets" et "Mon Ange". Une fiction policière sur une juge d'instruction truculente qui vaut surtout pour son héroïne.

    De quoi ça parle ?

    Juge d’instruction, Marianne Vauban est une femme au franc-parler réjouissant, aux méthodes surprenantes, et à l’humanité certaine et rayonnante.

    Accompagnée du capitaine Pastor et de son fidèle greffier Yves, Marianne doit faire preuve de toute son expérience, sa sagacité et son humanité pour instruire des affaires complexes et savoureuses qui nécessitent, entre autres choses, de s’immerger dans l’univers de la danse country, de se confronter à une medium spécialisée dans la communication animale, de résoudre le crime d’un chauffeur routier fan de Bella Bartok, de devenir incollable en thanatopraxie, ou de décortiquer les coulisses d’un cabaret… 

    Marianne, développée par Franck Magnier et Alexandre Charlot.

    Avec Marilou Berry, Alexandre Steiger, Stéphane Pézérat, Laurent Olmedo, Drimi Gouttebel, Alka Balbir, ...

    Chaque mercredi à 21h10 sur France 2 à partir du 7 septembre, et d'ores et déjà disponible en intégralité sur Salto.

    4 épisodes vus sur 6.

    Marianne (2022)
    Marianne (2022)
    Sortie : 2022-09-07 | 52 min
    Série : Marianne (2022)
    Avec Marilou Berry, Alexandre Steiger, Drimi Gouttebel
    Presse
    3,1
    Spectateurs
    3,2

    Ça vaut le coup d'oeil ?

    Depuis l'arrivée à l'antenne du phénomène HPI sur TF1, les comédies policières n'ont jamais autant eu le vent en poupe à la télévision française. Déjà auréolée du succès de Capitaine Marleau, qui continue année après année de ravir les téléspectateurs avec sa gouaille inégalable, France 2 s'apprête à donner naissance ce soir à une nouvelle héroïne fantasque et haute en couleurs taillée pour ravir le cœur du grand public : Marianne Vauban.

    Moderne et populaire, comme les enquêtrices campées par Audrey Fleurot et Corinne Masiero, la juge Marianne Vauban fait souffler, dès les premières minutes de la série, un vent de fraîcheur sur les fictions policières de France Télévisions avec son accoutrement, son accent indéfinissable, ses punchlines à foison, son amour des éclairs au chocolat, et son goût pour les excès en tous genres, de la bonne bouffe aux parties de jambes en l'air sans attaches.

    Et si cette Marianne, interprétée à la perfection par Marilou Berry (Je te promets), vous dit vaguement quelque chose, c'est parce que le personnage et la série sont librement inspirés, selon la production et la chaîne, du documentaire Ni juge, ni soumise, qui a remporté le César du Meilleur documentaire en 2019.

    FRANÇOIS LEFEBVRE / RYOAN / CHABRAQUE / FTV

    Réalisé par les équipes de l'émission culte Strip Tease, ce film exceptionnel a suivi durant trois ans le quotidien d'Anne Gruwez, une juge d'instruction truculente et insoumise de Bruxelles au franc-parler impressionnant. Durant 99 minutes, les réalisateurs s'attachaient à montrer à l'écran une magistrate humaine et investie, à la répartie sans pareil, ainsi que l'étendue des affaires, étranges ou glauques, qu'elle devait instruire.

    S'il est peu surprenant qu'une société de production ait eu envie d'en faire une fiction, on peut tout de même s'étonner devant la mention "librement inspirée", tant la série créée par Franck Magnier et Alexandre Charlot reproduit quasi à la lettre certains traits de caractère et aspects du travail d'Anne Gruwez. En effet, Marianne conduit la même 2CV bleue, identifie elle aussi les différents quartiers de sa ville en fonction des homicides qui s'y sont produits au cours de sa carrière, et possède un furet pour animal de compagnie (à la place du rat de la magistrate belge).

    À cela s'ajoute un "cold case" qui constitue le fil rouge de la première saison et ressemble à s'y méprendre au dossier classé que ressort la juge Gruwez dans Ni juge, ni soumise puisque Marianne met un point d’honneur à réveiller une justice endormie autour de l'assassinat d'une prostituée survenu il y a 10 ans afin de démasquer enfin l'assassin. Une affaire qui la touche profondément car la jeune femme était mère d'un petit Zacharie, aujourd'hui adolescent surdoué, placé en famille d’accueil, et à qui Marianne voue une tendresse particulière.

    FRANÇOIS LEFEBVRE / RYOAN / CHABRAQUE / FTV

    Ce fil rouge, tout comme les enquêtes principales des six épisodes, ne sont d'ailleurs pas ce qu'il y a de plus intéressant, tant la série, à l'inverse de son héroïne, manque cruellement de modernité dans ce qu'elle raconte et dans sa mise en scène. Résultat, on a l'impression de suivre des affaires vues et revues.

    Et on retient surtout les brèves séquences se déroulant dans le bureau de la juge, durant lesquelles on voit se succéder des cas drôles, grotesques, ou hallucinants qui sortent du lot (à l'image de cet homme qui est persuadé qu'un singe est son épouse) et montrent réellement le travail d'une magistrate. Qui est parfois plus enquêtrice que juge dans la série de France 2.

    Au final, c'est bien Marilou Berry, exceptionnelle et méconnaissable, qui constitue le seul vrai intérêt de Marianne, qui ne vaut que pour son personnage de juge qui se permet tout et n'a peur de rien. Plus vraie que nature, cette Marianne Vauban nous fait mourir de rire. Et parvient également à nous émouvoir. Au point d'éclipser totalement les personnages qui l'entourent et qui peinent à exister, malgré le talent des comédiens (dont Alexandre Steiger dans le rôle du capitaine Pastor).

    Dans un paysage audiovisuel où des séries policières comme HPI ou Balthazar ont su redynamiser un genre ronronnant, pas sûr que les téléspectateurs, aussi amusés soient-ils par la prestation de Marilou Berry, aient envie d'endurer six épisodes d'enquêtes peu inspirées.

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