Dans Une belle course, Line Renaud et Dany Boon traversent Paris en taxi. Le film réalisé par Christian Carion, d'après un scénario de Cyril Gely, suit Madeleine, 92 ans, qui doit rejoindre la maison de retraite où elle doit vivre désormais. Elle demande à Charles, un chauffeur un peu désabusé, de passer par les lieux qui ont compté dans sa vie, pour les revoir une dernière fois. Peu à peu, au détour des rues de Paris, surgit un passé hors du commun qui bouleverse Charles. Il y a des voyages en taxi qui peuvent changer une vie… La ville de Paris et certains lieux emblématiques occupent une place entière dans l'intrigue.
Mais quel a été le dispositif technique pour parvenir à tourner ces nombreuses scènes en voiture ? Comme l'indique le réalisateur Christian Carion, dans la vidéo making-of que nous vous invitons à découvrir ci-dessus, l'idée de tourner véritablement dans Paris a vite été écarté. "Rouler et tourner dans Paris, c'est très compliqué". Le réalisateur explique qu'il a été nécessaire de faire des essais pendant des semaines, afin de trouver le meilleur moyen de donner l'illusion de circuler véritablement dans Paris.
"Dès le départ nous sommes partis de deux constats : rouler dans Paris aujourd’hui est devenu très compliqué et donc emmener Line Renaud pour faire et refaire des scènes dans les embouteillages, à bord d’une voiture travelling sur des tronçons de 500 mètres, c’était à la fois risqué et impensable…", poursuit Christian Carion dans le dossier de presse d'Une belle course.
C’est grâce à son chef opérateur, Pierre Cottereau, que la technique a été choisie, permettant d'éviter les fonds verts, et proposer un système de tournage immersif pour les comédiens et toute l'équipe technique. "Il m’a proposé ce système d’écrans LED qu’il venait d’expérimenter sur un projet pour Canal+. Il m’a dit que cette technologie évoluait rapidement et que ça valait le coup de s’y intéresser… Nous avons donc fait des essais durant des semaines pour voir jusqu’où on pouvait aller, notamment avec ce qu’on appelle «les transparences »."
Et d'ajouter : "En gros, autrefois, on mettait un écran derrière la voiture et on y projetait des paysages ou une route pendant qu’on tournait. J’ai énormément d’admiration pour ce dispositif que Claude Sautet par exemple, chez nous, a beaucoup utilisé pour ses scènes de voiture… Alors vous me direz qu’aujourd’hui il y a les fonds verts mais cela empêche les acteurs de visualiser ce qui se passe autour d’eux. Tout est fait ensuite en post-production donc l’interaction est impossible…"
Nous sommes l’un des premiers films à utiliser cette technologie à ce point
Ici, pas de fond vert, mais un dispositif totalement immersif. "Nous avons installé des écrans 4K avec une définition de dingue en forme de “L” autour du taxi en studio, sur lesquels nous avons diffusé pendant le tournage tout le trajet qu’emprunte le taxi. Trajet que nous avions filmé avant sous tous les angles et tous les axes grâce à un camion plateforme avec de multiples caméras… Cela concerne même le ciel car nous avions un autre écran, celui-là face au véhicule, qui nous ramenait de la lumière sur le pare-brise et ramenait de la vie à l’intérieur de l’habitacle…", explique le réalisateur.
Line et Dany avaient vraiment l’impression que la voiture se mettait à rouler !
"Line et Dany, entourés de ces écrans de 3 mètres sur 8 étaient ainsi en immersion totale. Quand je disais «action», ils avaient vraiment l’impression que la voiture se mettait à rouler ! Je sais que Dany a été un peu déstabilisé au départ mais je trouve que le résultat est bluffant et que les comédiens peuvent en jouer."
Il conclut : "Je sais que nous sommes l’un des premiers films à utiliser cette technologie à ce point : cela représente près de la moitié des séquences au total… Je suis persuadé que c’est l’avenir pour filmer en milieu urbain."
Une belle course, avec Line Renaud et Dany Boon, est à l'affiche depuis ce mercredi 21 septembre.