Il y a quelque temps, nous avions évoqué ces talents hollywoodiens ayant connu des revers de fortune douloureux, au point de finir parfois ruinés. Mauvais placements financiers, trains de vie dispendieux et ruineux, frais d'avocats abyssaux, escroqueries en tous genres, colossal échec financier d'un bide au Box-Office... Ce ne sont pas les raisons qui manquent pour expliquer les faillites chez certains talents hollywoodiens.
Au point de devoir parfois se placer sous le régime du chapitre 11 du Code Fédéral américain; une procédure dite de "sauvegarde" qui permet à une entreprise ou un particulier d'éviter la faillite en se restructurant, incapable d'honorer ses créances auprès de ses débiteurs.
À l'opposé de ces échecs personnels, il y a évidemment ceux et celles pour qui les affaires marchent plutôt bien, fondant dans certains cas de véritables empires financiers. Ce qui n'empêche d'ailleurs nullement de voir parfois leurs valeurs fluctuer au gré du marché financier évidemment...
Ryan Reynolds, du Gin et de la créativité
Alors certes, Ryan Reynolds n'est pas l'homme le plus riche d'Hollywood; loin de là même. Sa fortune est estimée à 150 millions $ ; loin de ce que pèsent un Tom Cruise et ses 600 millions. Mais le compte en banque de Deadpool ne demande qu'à grossir et être fructifié grâce à de judicieux investissements.
De passage en France en juin dernier lors du Festival International de la créativité à Cannes, Reynolds a expliqué devant un parterre captif que c'est précisément parce qu'il a connu des années de galère à tenter de monter Deadpool pendant dix ans, auquel la Fox ne croyait pas initialement, qu'il a décidé de s'investir en créant sa société du nom de "Maximum Effort". C'est dire s'il croit à son combat. Société dont la division marketing a été rachetée en 2021 par MNTN ; une entreprise spécialisée dans la publicité High Tech et la Créa. L'acteur a ainsi été bombardé Chief Creative Officer au sein de MNTN.
Avec les sommes rondelettes de ses cachets sur les deux opus Deadpool, il a également investi son argent pour acheter une marque d'alcool, Aviation Gin, désormais servie sur les croisières de luxe Virgin, la marque fondée par le milliardaire Richard Branson. Les marques d'alcool sont d'ailleurs une valeur très sûre chez les stars hollywoodiennes.
George Clooney et son amour pour la Tequila
Le début de l'histoire relève du hasard. George Clooney a acheté une maison au Mexique, relativement proche de celle de Rande Gerber, le mari de Cindy Crawford. Désormais amis, ces nouveaux voisins sortaient régulièrement pour boire un verre de Tequila, avant de se rendre compte que la plupart des marques qui leur étaient servies étaient soit mauvaises, soit trop chères, et collaient en plus un mal de crâne.
Et pourquoi ne pas créer leur propre marque du coup ? Après deux ans de recherches pour trouver un site de production, ce fut chose faite en 2013 avec le lancement de la marque Casamigos, qui trouve un distributeur aux Etats-Unis.
Ci-dessous, la publicité tournée par les associés en 2013, feat. Cindy Crawford, pour célébrer le lancement de leur marque de Tequila...
"George n'a pas besoin d'argent, moi non plus, Michael non plus. Ce n'est pas pour ça qu'on a lancé cette tequila, nous voulions que tout le monde puisse la boire, pas la vendre comme un produit de grand luxe" expliquait Rande Gerber dans une interview accordée à Business Insider en mars 2017. Reste quand même que la marque vise le haut de gamme, avec un prix fixé à 50 $ la bouteille.
Les ventes ont connu ces dernières années une croissance fulgurante. Depuis 2015, elles ont augmenté de 54%. En 2016, 120.000 caisses de Tequila ont été écoulées ; avec un objectif de 170.000 caisses en 2017.
En juin 2017 justement, la marque Casamigos annonçait être rachetée par le numéro un mondial des spiritueux, Diageo, géant britannique qui possède notamment les marques de whisky Johnnie Walker et la marque de vodka Smirnoff.
Le montant du rachat est absolument colossal : on parle d'une enveloppe de 700 millions de dollars, plus 300 autres millions pour les années à venir. "Si vous nous aviez demandé il y a quatre ans si nous avions entre les mains une entreprise à un milliard, je ne pense pas que l'on vous aurait dit 'oui'", réagissait George Clooney suite à cette vente. Aujourd'hui, l'ex Dr Ross pèse 500 millions de dollars.
Robert de Niro, parrain d'un empire
En plus de peser quelque 500 millions de dollars, Robert de Niro est le Seigneur de Tribeca, du nom de ce quartier / district ultra-couru situé à New York. Pour contribuer à redynamiser l'économie dans le Manhattan post 11 septembre, De Niro eut l'idée de créer un festival dans ce quartier, en 2002, en plus d'y adjoindre un hôtel de luxe, un restaurant japonais de haute volée baptisé Nobu (du nom du chef Nobu Matsuhisa, avec lequel il est associé), et un autre restaurant, le Tribeca Grill.
En 2004, il investit pas moins de 14 millions de dollars dans un programme immobilier huppé situé du côté de Hudson Street, toujours dans le même quartier de Tribeca. En fait, Bob investit à tour de bras dans le quartier depuis la fin des années 1980, en homme d'affaires avisé qu'il est, à une époque où les terrains dans le quartier n'intéressaient pas franchement grand monde...
La municipalité peut lui dire en tout cas un immense merci. Entre 2002 et 2010, le Festival du film de Tribeca a généré quelque 660 millions de dollars de profits, attirant 2,3 millions de spectateurs - festivaliers.
La nouvelle marotte de Bob, c'est désormais de développer des complexes hôteliers de grand luxe autour de la marque Nobu, en plus d'avoir développé une chaîne de restaurants sous cette marque aux Etats-Unis et à l'étranger (dont la France). Nom de code : Nobu Hospitality.
Après avoir inauguré le Nobu Resort à Las Vegas, De Niro s'est tourné vers Manille, aux Philippines. Associé au richissime homme d'affaires Lawrence Ho, installé à Macao, il a annoncé en janvier 2014 la création d'un complexe hôtelier Casino - Resort. Coût de l'opération : 1,2 milliard de dollars. Oui, quand même.
Et tant qu'à rester en Asie, pourquoi ne pas regarder du côté de la Chine, où le tourisme de grand luxe se développe aussi vite que le nombre de milliardaires ? En fait, Bob y avait déjà pensé, et c'était prévu pour 2016, avec le "Projet 179", pour lequel il s'était associé avec un consortium américain.
Il s'agissait d'un gigantesque complexe immobilier situé en front de mer à Shangaï, incluant hôtels de luxe (donc un Nobu, forcément...), boutiques ad hoc, cinéma, centre culturel et artistique...On ignore les détails financiers de l'opération, mais on imagine que le montant de l'ardoise était colossal.
Si l'on en parle au passé, c'est parce que depuis, on est un peu sans nouvelle du projet, vraisemblablement mis en sommeil. La pandémie et le très sévère confinement en Chine n'ont sans doute pas arrangé les choses.
En 2020 justement, l'acteur a déclaré que la pandémie avait sévèrement mis à mal son empire, le contraignant même à faire un emprunt de 500.000 $ pour couvrir une partie des dettes abyssales de Nobu. En avril de cette année-là, Nobu avait perdu 3 millions $ et 1,9 million $ le mois suivant. L'arrêt total de très nombreux secteurs, en particulier la restauration et le tourisme, durant la pandémie, a eu des effets dévastateurs, dont on mesure encore les effets.
Mark Wahlberg, le business en famille
"Je suis plus un homme d'affaires qu'autre chose" déclarait en 2015 Mark Wahlberg; "jouer me retient trop longtemps et loin de ma famille. Toute ma philosophie [de vie] a changé. Les carrières de comédiens sont de courtes durées, alors qu'un business peut durer une vie entière". C'est un point de vue, effectivement, que tout le monde n'est pas obligé de partager.
Quoi qu'il en soit, en plus d'être acteur, Mark Wahlberg est un sacré producteur, réputé pour avoir le nez creux. Associé avec son ami Steve Levinson, cela a commencé par la série Entourage, pour ne plus s'arrêter : In Treatment, Boardwalk Empire, mais aussi au cinéma avec Fighter, Prisoners, etc...
"Quand il est venu nous voir" expliquait Michael Lombardo, le responsable des programmes chez HBO, "on s'est dit que c'était encore un de ces gars vaniteux, juste soucieux de coller son nom sur quelque chose. En réalité, sa montée en puissance comme producteur est prodigieuse. Il a un œil incroyable pour repérer de bons scripts, les talents et les réalisateurs. Quelque chose que jamais je n'aurai imaginé lorsque je l'ai rencontré pour la première fois il y a plusieurs années".
Un producteur de séries et de films heureux donc. Et puis il y a le business en dehors de l'industrie hollywoodienne. Cela commence par le restaurant Walhburgers, dans lequel il est associé avec ses deux autres frères, Donnie et Paul. Le restaurant est même devenu le cadre d'un reality show dès janvier 2014. On reste au rayon culinaire avec le restaurant Alma Nove, du nom de la matriarche du clan Wahlberg, et ses neuf enfants.
Adepte du fitness, il a aussi placé quelques noisettes dans une société fabriquant de l'eau minérale, baptisée AquaHydrate, une eau minérale enrichie supposée booster la récupération après d'intenses exercices...
"Ils sont venus me voir et m'ont débité tous ces trucs à propos de l'osmose, les minéraux et autres propriétés régénérantes. Des trucs qui ne m'intéressaient pas et auxquels je ne comprenais rien" dira Wahlberg ; "mais quand j'ai commencé à boire cette eau, ma récupération après mes exercices a changé instantanément". Possible, mais on croirait entendre un discours de télé achat.
Cerise sur le gâteau des investissements, Wahlberg veut développer le football américain.. .en Inde, pour créer la Elite Football League of India, composée de 10 équipes. L'acteur est associé dans ce business avec Kurt Warner, un champion du Superbowl. Cela paraît presque surréaliste dans un pays plutôt habitué au cricket. Mais rien n'arrête Marky Mark.
Ashton Kutcher, l'investisseur en capital-risque
Non, Ashton Kutcher n'a pas attendu d'incarner Steve Jobs pour avoir le sens des affaires. En fait, l'acteur de Mon oncle Charlie est un exemple emblématique de ces stars hollywoodiennes ayant le nez creux en matière de business.
En 2009 déjà, Kutcher fut convaincu par Marc Andreessen, un poids super-lourd de la Silicon Valley, de placer une partie de ses billes dans la société Skype. À l’époque, l'action de la société spécialisée dans les appels gratuits entre ordinateurs ne valait pas plus de 2,75 $ ; une valeur sur laquelle certains ironisaient, l'estimant déjà trop haute. Oui mais voilà : Microsoft est passé par-là et a depuis racheté la société, pour un montant de 8 milliards de dollars...Un sacré bon placement pour Ashton.
Passionné par tout ce qui a trait au digital, figurant régulièrement au rang des early adopters, Ashton Kutcher a créé en 2011 sa société, A Grade Investments, spécialisée en capital-risque. Pour rappel ou ceux qui l'ignore, les investisseurs en capital-risque apportent du capital, ainsi que leurs réseaux et expériences à la création et aux premières phases de développement d'entreprises innovantes ou de technologies considérées comme à fort potentiel de développement et de retour sur investissement.
Et des investissements, l'acteur-businessman en fait à tours de bras, notamment dans le développement d'applications pour smartphone. On dénombre au total 67 investissements. Citons parmi ceux-ci la société Airbnb dont on parle beaucoup (et valorisée 81 milliards de dollars !), Spotify, Uber, Path, une application qui sert à partager des photos, Bloom That, un service de fleuriste ultrarapide... Bref, une grosse liste, consultable ici.