À quelques kilomètres de la gare de Reims, sur les eaux tranquilles du canal reliant l’Aisne à la Marne, vogue une étrange embarcation à tête de dragon. À l’intérieur, Julie de Bona (Plan B), Julie Gayet (Une mère parfaite), Lola Dewaere (Astrid et Raphaëlle), Bérengère Krief (Adopte un veuf), Firmine Richard (Huit Femmes), Annie Gregorio (Apprendre à t’aimer, Plus belle la vie) et Laurence Pierre (Le Code), les héroïnes de Dragon Boat, le prochain unitaire de M6.
Toutes y incarnent des Dragon Ladies, des femmes atteintes d’un cancer du sein ou en rémission qui pagaient pour lutter contre la maladie et se reconstruire tant moralement que physiquement.
Écrit par Clément Koch (Qui c’est les plus forts ?), qui a reçu en 2016 le Grand Prix Sopadin du meilleur scénariste, et réalisé par Stéphanie Pillonca (Handigang), Dragon Boat s’inspire donc d’une histoire vraie et suit un groupe de femmes de Reims pratiquant cette discipline encore méconnue.
À bord d’un étrange bateau, elles pagaient chaque semaine pour empêcher la récidive et exorciser cette peur qui les habite. Ensemble, elles vont vivre une aventure humaine exceptionnelle et un défi extraordinaire entre convivialité, bienveillance et dépassement de soi. Ensemble, elles sont plus fortes. Ensemble, elles vont plus loin.
Allociné a eu la chance de se rendre sur le tournage de ce téléfilm afin de discuter avec la réalisatrice, les producteurs et les comédiennes de cette histoire incroyable.
Jean Philippe BALTEL / MACT PRODUCTION / M6
STÉPHANIE PILLONCA EN CHEFFE D’ORCHESTRE
Si Dragon Boat avait été pensé à l’origine pour le cinéma, c’est finalement sur M6 que cette histoire verra le jour. Et après Apprendre à t’aimer et J’irai au bout de mes rêves, c’est à Stéphanie Pillonca qu’a été confiée la lourde tâche de repasser derrière la caméra pour M6 afin de traiter de ce sujet.
Un choix évident de l’aveu même des producteurs du téléfilm séduits par son travail.
Il faut dire que Stéphanie Pillonca est une réalisatrice qui apporte un regard sensible, poétique, intime et engagé sur les sujets qu’elle aborde dans ses œuvres. Toujours justes, ses films visent à sensibiliser le public autant qu’à éveiller les consciences et font d’elle une réalisatrice engagée aussi bien dans son art que sur le plateau.
D’ailleurs, son engagement se retrouve jusque sur le tournage où chaque membre de l’équipe arbore un ruban rose, symbole mondial de la lutte contre le cancer du sein.
Évidemment, les comédiennes ont été immédiatement convaincues par le scénario mais la présence de Stéphanie Pillonca est aussi l’une des raisons ayant motivé leur choix de rejoindre ce projet. En effet, Julie Gayet, Julie de Bona et toutes leurs camarades de jeu s’accordent à dire que la réalisatrice est humaine, généreuse, à l’écoute et sait fédérer.
"Stéphanie est une réalisatrice que j’adore. Ça a été une grande rencontre. Elle filme ce qui est vrai. Elle investit les gens d’une mission, d’un amour et d’une passion pour le sujet. On est tellement dans le personnage qu’elle n’a plus qu’à nous filmer. C’est assez rare en télé.", nous a confié Julie de Bona.
Et Laurence Pierre de conclure, "C’est impossible de ne pas la suivre. Et puis cette générosité, je pense que c’est elle qui est cheffe d’orchestre de tout ça. On a envie de donner le meilleur de nous-même parce qu’elle donne le meilleur d’elle-même. Elle incite tout le monde à ça avec bienveillance et une énergie positive".
Une énergie, un esprit de sororité et une alchimie qui émanaient de chacun et que nous avons pu pleinement ressentir lorsque nous étions sur le tournage.
Et finalement, c’est bien de cela qu’il s’agit. Certes le film aborde la maladie mais il retrace avant tout une aventure collective, humaine et solidaire.
Jean Philippe BALTEL / MACT PRODUCTION / M6
DES ACTRICES ENGAGÉES
Lors de notre rencontre, Martine de Clermont-Tonnerre, la productrice du film, a déclaré, "On me dit toujours, "ma mère", "ma femme", "ma sœur". Quand j’ai parlé à l’équipe de Dragon Boat, je me suis rendu compte qu’ils avaient tous aussi dans leur famille quelqu’un atteint de cette maladie. Ça pousse les femmes à se tester pour que ce soit pris à temps. J’ai perdu deux amies comme ça et c’est aussi pour ça que j’ai eu envie de faire ce film".
Des propos malheureusement confirmés par Firmine Richard, comédienne mais également membre active de la Fondation des femmes aux côtés de Julie Gayet. "J’ai tout de suite dit oui parce que c’est un sujet qui me touche personnellement. J’ai beaucoup d’amies qui ont été touchées par le cancer du sein. Pour moi, c’est presque normal que je sois dans cette aventure".
Si toutes les comédiennes ont rejoint Dragon Boat guidées par le "cœur" afin d’évoquer un sujet encore trop tabou à leurs yeux, c’est également un moyen pour elles de prolonger leur engagement sur la place des femmes. Pour Julie Gayet, il ne fait d’ailleurs aucun doute que le film "va fédérer les femmes".
Ce qu’elles espèrent en définitive ? Faire de la prévention tout en donnant "de l’espoir aux gens [pour] leur dire qu’on peut s’en sortir.". Toutefois, Julie de Bona l’assure, malgré le sérieux du sujet, Dragon Boat sera "un film très positif et très solaire sur la maladie".
DE VRAIES DRAGON LADIES SUR LE TOURNAGE
Pour apporter encore plus d’authenticité à ce projet, Stéphanie Pillonca et ses équipes ont décidé d’intégrer trois Dragon Ladies au téléfilm. Au départ conseillère technique, Claire Fiaschi, présidente de l'association Ensemble pour elles, est ainsi devenue actrice, une expérience qu’elle "ne regrette pas".
À notre micro, elle a précisé qu’il "fallait des femmes sachant pagayer pour diriger le bateau. On ne pouvait pas laisser les comédiennes toutes seules alors qu’elles n’étaient jamais montées dans un Dragon Boat.".
À travers ce film, Claire Fiaschi espère que les gens découvriront la discipline du Dragon Boat. "Il faut que les gens comprennent que ce n’est pas de la compétition. C’est avant tout réapprendre à se réapproprier son corps et sa tête. Dans un ordre ou dans l’autre. Puis d’ajouter avec verve, "Quel qu’il soit, le cancer n’est pas une fin en soi. On peut faire plein de choses même en étant encore malade. La vie continue.".
En attendant la diffusion, le pari de l’émotion, de la générosité et de la bienveillance sur le tournage est d’ores et déjà réussi.
Prévu sur M6 dans les mois à venir, Dragon Boat sortira peut-être courant octobre pour "Octobre rose", le mois de sensibilisation au dépistage du cancer du sein et à la récolte de fonds pour la recherche. C’est en tout cas le souhait des producteurs.
