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    L'Année du requin : comment a été créé le monstre du film ?
    Maximilien Pierrette
    Journaliste cinéma - Tombé dans le cinéma quand il était petit, et devenu accro aux séries, fait ses propres cascades et navigue entre époques et genres, de la SF à la comédie (musicale ou non) en passant par le fantastique et l’animation. Il décortique aussi l’actu geek et héroïque dans FanZone.

    Un an après la sortie de "Teddy" et son loup garou, Ludovic et Zoran Boukherman changent de créature avec "L'Année du requin". Et nous révèlent les coulisses de sa fabrication.

    En 2021, ils faisaient débarquer un loup-garou dans leur Sud-Ouest natal avec Teddy. Aujourd'hui, Ludovic et Zoran Boukherma prennent le large avec L'Année du requin. Comme le titre l'indique, il s'agit du premier long métrage français centré sur un squale mangeur d'hommes, que traquent ici Marina FoïsJean-Pascal Zadi et Christine Gautier.

    L'Année du requin
    L'Année du requin
    Sortie : 3 août 2022 | 1h 27min
    De Ludovic Boukherma, Zoran Boukherma
    Avec Marina Foïs, Kad Merad, Jean-Pascal Zadi
    Presse
    2,8
    Spectateurs
    1,4
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    Cas est également au casting, dans le rôle du mari de Maja, gendarme bien décidée à repousser sa retraite de quelques jours pour venir à bout de la bête. Mais l'autre vedette, c'est évidemment le requin, utilisé avec parcimonie, comme Steven Spielberg l'avait fait dans Les Dents de la mer. Ce qui n'est pas une raison pour ne pas lui apporter beaucoup de soin.

    "Notre motivation de départ, c'était d'avoir un requin de plateau", nous répond Ludovic Boukherma lors de son passage dans AlloCiné l'Emission. "On ne voulait surtout pas de CGI [images de synthèse, ndlr]. La question qui se pose forcément, dès la prépa, c'est 'Comment vous voulez le faire le requin ?' et on a directement répondu qu'on voulait une animatronique, un vrai faux requin de plateau."

    "Ne serait-ce que parce qu'il y a Les Dents de la mer qui existe. Nous, on est archi fans, et on aime bien cette idée d'un requin qui puisse même faire un peu faux parfois. Car c'est hyper charmant en même temps, c'est un truc qu'on adore. Nos références de films de genre, c'est des films des années 70-80 où il y a toujours ce truc un peu faux. Mais on trouve que ça vieillit toujours mieux ces effets que les numériques."

    Capture d'écran

    "Ici on a demandé à Pascal Molina, un spécialiste des animatroniques, de nous faire un requin. Mais les temps de prépa des films sont tellement resserrés aujourd'hui qu'il a dû nous faire ça en sept ou huit semaines. Et on a même dû tourner, pendant les quatre premières semaines, avec des acteurs, tout le monde sur le plateau qui parlait du requin mais personne ne l'avait encore jamais vu. On ne savait même pas s'il allait marcher ou pas."

    "Pour le coup, [Pascal Molina] a hyper bien bossé. Il a fait un requin branché sur un moteur de jet, sur un flyboard : nous avions un bateau avec un moteur, quarante mètres de tuyaux et le requin branché sur l'un d'eux. Puis sur un autre bateau, trois mecs qui pouvaient activer la gueule ou les nageoires. Notre envie première (...) c'était de s'amuser avec une animatronique parce que c'est très drôle."

    "Après on a peut-être eu des déconvenues en plateau car, forcément, vu qu'ils ont eu peu de temps pour s'entraîner avec, on l'a un peu essayé en tournant avec. Et le premier jour de tournage, il fallait qu'il surgisse de l'eau en ouvrant la gueule. Sauf que, pour faire cette figure, il fallait qu'il plonge pour ensuite remonter. Mais là il a plongé et il est resté planté dans la vase. Donc on a perdu deux heures de tournage car il a fallu aller le rechercher."

    Notre envie première, c'était de s'amuser avec une animatronique parce que c'est très drôle

    "On n'était même pas sûrs qu'il remonte un jour", poursuit Zoran Boukherma. "On avait tourné une fois avec. On avait juste vu l'aileron dans le plan qu'on avait tourné avant, et on s'est dit que ce serait peut-être le seul qu'on aurait de lui." Et quelle est la taille de la créature ? "4 mètres 50. La moitié du requin de Spielberg."

    "Ce qui était marrant, c'est que [Pascal Molina] nous avait imprimé sur des feuilles A4 et collées les unes aux autres pour montrer le requin taille nature", reprend Ludovic. "Ça paraissait immense dans les bureaux de prépa, mais une fois dans l'eau, sans référence à côté, on ne se rend pas compte que c'est gros. L'un des enjeux, à l'image, était de montrer qu'il était gros, ce qui n'était pas si évident. Il fallait tout le temps le mettre en rapport avec un élément de décor ou un comédien."

    Et vous ne devinerez jamais où il se trouve depuis la fin du tournage. "C'est une des premières questions qu'on a posées à Pascal Molina :  'Qu'est-ce qu'on en fait après ?'", répond Ludovic. "Officiellement, je crois qu'il appartient à la production. Mais ce qui est triste c'est que, traditionnellement, ils finissent toujours détruits ces trucs-là, car on les laisse d'abord dans un box, mais il finit par coûter trop cher à la prod' donc on le détruit, c'est dommage."

    "Là, en l'occurrence, il est stocké dans le garage de la grand-mère de l'un de nos producteurs." Qui est apparemment au courant qu'une telle bête se trouve chez elle.

    L'intégralité de notre émission avec Zoran et Ludovic Boukherma :

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