Dans Un Jour sans fin, on retrouve Phil Connors, journaliste à la télévision et responsable de la météo. Ce dernier part faire son reportage annuel dans la bourgade de Punxsutawney où l'on fête le "Groundhog Day" : "Jour de la marmotte".
Dans l'impossibilité de rentrer chez lui ensuite à Pittsburgh pour cause d'intempéries il se voit forcé de passer une nuit de plus dans cette ville perdue.
Réveillé très tôt le lendemain il constate que tout se produit exactement comme la veille et comprend qu'il est condamné à revivre indéfiniment la même journée, celle du 2 février.
LES DÉBUTS D'UNE LONGUE COLLABORATION
Si Un Jour sans fin marque l'apogée de la coopération entre l'acteur Bill Murray et le réalisateur Harold Ramis, il signe également la fin de cette dernière, suite à un tournage chaotique. Le film, sorti en 1993, est devenu un grand classique de la comédie américaine adulé par le grand public.
Ce que l'on connaît moins, ce sont les coulisses derrière cette belle façade et le fait que les deux grands amis qu'étaient Murray et Ramis se sont pris la tête durant la quasi-totalité du tournage, aboutissant à une brouille définitive.
Les deux artistes n'ont en effet plus jamais collaboré et ne se sont plus parlé pendant 20 ans. Tout commence à Chicago, ville natale de Bill et Harold, chère au cœur des deux hommes. Ils se rencontrent dans le mythique club d'improvisation de la ville, le Second City.
C'est ici que les artistes font la connaissance de John Belushi avec lequel ils feront un bout de chemin. La troupe se fait alors repérer par le producteur Lorne Michaels, qui souhaite les engager pour le célèbre Saturday Night Live. Si Ramis ne donne pas suite à cette proposition, ce n'est pas le cas de Bill Murray.
Cinq choses que vous ne savez peut-être pas sur Bill MurrayLa première collaboration cinématographique entre les deux hommes se fera sur la comédie Arrête de ramer, t'es sur le sable en 1979. Le film est réalisé par un autre grand nom de la bande à Bill Murray, Ivan Reitman.
Ramis, scénariste de talent, en signe le script. Reitman a su saisir le potentiel du duo Murray/Ramis, louant le génie d'improvisation du comédien quand ce dernier est encadré par Harold, le seul parvenant à le canaliser pour en tirer le meilleur.
Le trio travaille ensemble une nouvelle fois dans Les Bleus en 1981 avant de connaître un immense succès populaire avec SOS Fantômes (1984) et SOS Fantômes 2 (1989).
UNE FÂCHERIE SANS FIN
Ramis et Murray se lancent ensuite dans un nouveau projet, Un Jour sans fin. Le script, co-signé par Danny Rubin et Ramis, ne plaît pas à Bill. Ce dernier ne cesse de pester contre la tonalité trop simpliste du scénario et aimerait y apporter une touche plus subversive.
Cela restera une source de discorde durant la totalité du tournage, imposant une ambiance délétère au sein de l'équipe. Il faut savoir aussi que Murray était alors en plein divorce avec sa première femme.
Souvent de mauvaise humeur, lunatique, il lui arrivait même de disparaître du plateau pendant plusieurs heures, au grand désespoir de l'équipe technique.
Afin de faciliter la communication entre le réalisateur Harold Ramis, Murray et le studio Columbia, il a été demandé à l'acteur d'engager un assistant personnel.
Ce qu'il a fait...mais l'assistant était atteint d'une surdité profonde, et ne pouvait parler qu'en langage des signes, ce que, bien entendu, personne ne maîtrisait sur le plateau, encore moins Murray !
Comme le confiera plus tard Harold Ramis dans une interview donnée à Entertainment Weekly : "Bill m'a dit : t'en fais pas ! Je vais apprendre la langue ! Sauf que c'était tellement inapproprié sur le tournage qu'il a arrêté au bout d'une poignée de semaines ! En fait, c'est de l'anti-communication qu'il a fait".
Un Jour sans fin, considéré aujourd'hui comme culte, a pourtant sonné le glas d'une fructueuse collaboration artistique entre Harold Ramis et Bill Murray.
Les deux hommes ne s'adresseront plus la parole durant plus de 20 ans, malgré les tentatives d'approche de Ramis vers un Murray intraitable.
Ils finiront par se réconcilier en 2013, juste avant la mort tragique du cinéaste à l'âge de 69 ans en février 2014. Bill rendra d'ailleurs un dernier hommage à son complice lors de la 86ème cérémonie des Oscars, bouclant ainsi la boucle... temporelle.
En 2021, grâce à la magie des effets spéciaux, Harold Ramis fera un dernier adieu à son complice dans SOS Fantômes L'Héritage. Lors d'une séquence poignante, Harold Ramis est ressuscité par la magie du cinéma, combattant les revenants aux côtés de ses acolytes : Bill Murray, Ernie Hudson et Dan Aykroyd.