Après Harry, un ami qui vous veut du bien, Lemming ou encore Seules les bêtes, Dominik Moll revient avec un nouveau film remarquable, qui avait été présenté en avant-première au Festival de Cannes 2022 dans la section "Cannes Première".
Avec La Nuit du 12, le cinéaste livre un thriller viscéral, important et mélancolique sur une affaire de féminicide choquante qui va hanter son enquêteur principal et remettre en question sa vision du monde.
Si le film sonne aussi juste et s'il est aussi percutant, c'est parce qu'il est basé sur une véritable histoire. L'affaire du meurtre de Clara est en effet recensée dans le livre "18.3 - une année à la PJ" de Pauline Guéna, publié en 2021.
Inspirée d'une histoire vraie et du quotidien de la PJ
Pour écrire ce livre, Pauline Guéna a passé une année en immersion dans les services de la PJ de Versailles. Elle relate dans une version romancée à la David Simon le quotidien de brigades qui font face au grand banditisme et à des crimes atroces.
Et c'est une trentaine de pages qui va véritablement intéresser Dominik Moll pour son film La Nuit du 12 sur un bouquin de 500 pages environ. Les pages choisies racontent comment un enquêteur va être hanté par l'affaire du meurtre de Clara, une jeune femme qui a été brûlée vive alors qu'elle rentrait chez elle la nuit.
Haut et Court
Sa vie privée a été passée au crible, les interrogatoires se sont enchaînés, les suspects ont été nombreux et pourtant cette affaire tombe tristement dans la liste des enquêtes irrésolues et le coupable n'a jamais été trouvé.
C'est cette particularité qui a aiguisé la curiosité de Dominik Moll mais c'est surtout la manière dont l'affaire a profondément marqué le policier en charge de l'enquête que le réalisateur a choisi de faire émerger à travers des interrogations sur les violences misogynes et physiques faites aux femmes.
